Le site des déplacés de Faladiè Garbal a pris feu le lundi dernier, aux environs de 18h. Une grande partie du site a été ravagée. Plus de 100 ménages ont été emportés par l’incendie. Au même moment, des voleurs emportaient avec eux tout ce qui leur tombait sous la main.
Des personnes qui ont été obligées de quitter leurs villages pour des raisons d’insécurité et qui vivent toute sorte de misères, ont été victimes d’un incendie. Comme si cela ne suffisait, d’autres profitent de cette tragédie pour leur dérober le peu qu’ils avaient.
Bintou Dicko réfugiée burkinabé : « Il ne reste plus pour mes 3 enfants, ni nourriture ni habillement »
Cette vendeuse de condiments a été dépouillée de tout ce qu’elle possède. A ses dires, au moment où elle a vu l’incendie, elle a tout d’abord couru pour sauver ses 3 enfants. Deux filles, dont une de 8 mois et une autre de 4 ans et son petit garçon de 6 ans. A l’en croire, elle a pu les mettre à l’abri. « J’ai pu faire sortir, des matelas, des nattes, des habits et des sacs qui contenaient quelques petits objets de valeur ». Mais, ajoute-t-elle, « à ma grande surprise, quand je suis venue pour la dernière fois pour me tenir débout près de mes objets, j’ai trouvé qu’ils ont tous été volés. Tout. Ils sont partis avec tout », soupira-t-elle et laissa tomber deux grosses goûtes de larmes tenant en main, sa fillette de 4 ans, son garçonnet de 6 ans et le bébé de 8 qu’elle portait sur le dos. « Il ne reste plus pour mes 3 enfants au monde, ni nourriture ni habillement », murmura-t-elle.
Aïssata Boureïma Dicko déplacée de Mondoro : « Tout ce qui a échappé au feu, a été emporté par des voleurs »
« J’ai un fils qui est parti travailler à Nioro. Il y a passé plus de 9 mois. Quand il est venu, il m’a confié tout son argent. Je le gardais chez moi. Au moment de l’incendie, mon fils et moi, nous nous sommes entraidés. Nous avons pu sauver tous nos objets. Malheureusement pour nous aussi, les voleurs ont amené tous nos objets. Parmi les objets, plus de 200 000 Francs CFA. Car, en plus de l’argent de mon fils, j’y avais aussi ma petite économie. Je ne sais pas exactement, combien c’était mais c’était au-delà de 200 000 F CFA. Aujourd’hui, nous voilà à nouveau démunis ».
Amadou Diallo Point focal des déplacés du site Garbal de Faladiè : « Nous voulons un espace dans la zone aéroportuaire »
Amadou Diallo, a raconté qu’avec cet incendie, ils ont tout perdu. Plus de 100 ménages ont été ravagés. Pas de perte en vie humaine fort heureusement mais le dégât est énorme du coté matériel, explique-t-il. « Nos vivres, habits et tous nos objets. Nous sommes ici, avec plus de 600 ménages et plus de 3000 déplacés et refugiés », a-t-il confié.
« Les autorités politiques ont très vite fait le déplacement. Elles ont apporté leur aide et ont fait des listes et elles ont fait beaucoup de promesses », reconnait le point focal.
En ce qui concerne les perspectives des autorités, selon Amadou Diallo, plusieurs initiatives sont en vue. A ses dires, la construction d’un autre site à Sénou pour permettre aux déplacés de Garbal de Faladiè, d’aller s’installer là-bas. Par contre, nous nous préférons un endroit dans la zone aéroportuaire si possible. Avec le cas, il y a plusieurs difficultés déjà. Donc le mieux serait de nous trouver un autre endroit plus sécurisé et plus adéquate.
En d’autre cas, le point focal demande à ce que le site soit séparé du Garbal (marché de bétails). Les autorités peuvent aussi travailler à mettre de l’espace entre les deux endroits.
Les forces de l’ordre à la rescousse
Après que l’incendie ait été éteint par les sapeurs-pompiers, les forces de l’ordre ont empêché beaucoup de cas de vol sur le site. Le site étant contigüe au marché de bétails (Garbal), la nuit de l’incendie plusieurs voleurs ont été interceptés essayant de sortir avec des animaux ;
Selon plusieurs témoins, ce sont les forces de l’ordre qui ont encerclé tout le site après l’incendie et ont interdit toute sortie avec des animaux. Au cours de leur patrouille, ils ont appréhendé plusieurs jeunes venus voler. Ils ont tous été conduits à des commissariats selon plusieurs sources.
Sans les forces de l’ordre, gardes, militaires et policiers, le Garbal serait vidé de tous ses bétails cette nuit-là. Nous ne pouvons que les remercier pour cet excellent travail. En plus de cela, nous remercions les sapeurs. Ils ont mouillé le maillot pour limiter les dégâts et éteindre l’incendie. Merci à eux, a dit un responsable du marché de bétails.
Koureichy Cissé