Après un premier sit-in tenu devant la primature le 15 janvier 2019, les personnes en situation de handicap reviennent à la charge pour le rétablissement de certains de leurs droits spoliés depuis plus de 20 ans. Cela fait suite à plusieurs démarches entreprises auprès des plus hautes autorités. « Nous allons rencontrer le Premier ministre ce lundi 11 mars et éventuellement le président de la république si nous ne sommes pas remis dans nos droits ». Nous a signifié Siaka Coulibaly, membre influent du Mouvement des personnes handicapées au cours d’un entretien. Les handicapés n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin.
« Que de droits des handicapés violés au Mali ». Regrette notre interlocuteur. Le plus en crucial est l’intégration spéciale des personnes handicapées qui est un droit acquis depuis 1997. De cette date jusqu’en 2012, la mesure était appliquée. Toutes les démarches auprès des chefs du gouvernement ayant succédé à Madame Kaïdama Cissé ont été vaines. En somme, les points de revendications des personnes vivant avec le handicap sont :
1- La reprise immédiate de l’intégration spéciale des hommes en situation de handicap à la fonction publique de l’état arrêtée depuis le coup d’état de mars 2012 ;
2- Le rattrapage sur la période 2012 à nos jours ;
3- L’arrêté d’intégration de toutes les personnes qui étaient sur la note technique de mars 2012 du premier ministre madame Mariam Kaïdama Cissé (intégration immédiate) à la fonction publique adressée à son homologue de la fonction publique ;
4- La prise en compte professionnelle de deux de leurs camarades ;
5- Le financement des projets convenus depuis plus d’un an entre leur organisation et leur ministère de tutelle ;
6- Le décret d’application de la loi de protection des personnes en situation de handicap votée par l’Assemblée Nationale le 10 Mai 2018
Pour ce deuxième : les décisions interviennent suite :
1- Au refus depuis mars 2012 par le gouvernement malien de respecter la loi permettant l’intégration spéciale des personnes handicapées à la fonction publique en compensation de la discrimination dont fait l’objet les personnes handicapées à accéder l’emploi dans plusieurs domaines ;
2- Au refus par le ministre de la Solidarité et de l’action humanitaire M. Hamadoun Konaté d’honorer ses engagements depuis sa nomination ;
3- Au non-respect des engagements pris en juillet 2018 par M. Soumeylou Boubeye Maiga, premier ministre, de régler en une semaine les problèmes soumis par les personnes handicapées.
Pour ce sit-in du lundi 11 mars 2019, le lieu de regroupement est le siège de l’Association Malienne des Personnes Handicapées Physiques (AMPHP), sise Ex Base Aérienne (Base B) à partir de 6 heures 30 minutes. « Ledit sit-in se tiendra dans le plus grand respect des normes républicaines », rassure notre interlocuteur. Selon les handicapés, le Mali était une référence dans la sous-région en matière de textes en faveurs des handicapés. Les pays qui se sont inspiré des expériences maliennes nous dépassent de loin maintenant. Les cas de la Cote d’Ivoire qui a précédemment recruté plus de 300 personnes handicapées à la fonction publique en témoigne. Certains autres états ont même fixé des quotas par rapport à la représentativité dans les instances de prises de décisions. Pour le cas malien, notre interlocuteur pense que c’est un manque de volonté politique qui se manifeste à tous les niveaux notamment au niveau du ministère de tutelle qui refuse finalement de les rencontrer. Cela au regard de ses multiples promesse non-tenues.
En guise d’appel, les handicapés demandent le respect des engagements et des lois de la République. Dans ce combat, ils appellent tous les maliens épris de justice de les soutenir dans leurs actions. « Soutenir les personnes handicapées, c’est déjà les comprendre », calment-ils.
Par IKC