Sit-in de la plateforme Mali te Tila : La police décapite un mouvement patriotique

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Réunis au sein d’un mouvement dénommé Plate-forme Mali Tè Tila, de jeunes leaders d’associations et d’opinion ont décidé de faire pression sur le gouvernement et la communauté internationale afin qu’ils diligentent une enquête indépendante et transparente sur la tuerie de jeunes manifestants de Gao lors d’une quasi-insurrection qui a opposé la population aux forces de la Minusma, le 27 janvier 2015 dans la Cité des Askia. Le bilan est lourd : 3 morts et de nombreux blessés graves du fait des tirs de la force internationale.Mali-Te-Tila

Pour un résultat concret, le mouvement a envisagé un sit-in tous les vendredis pour demander le départ du contingent qui a tiré sur les jeunes gens à Gao et interpeller les autorités face aux enjeux des pourparlers d’Alger pour le retour de la paix dans la partie septentrionale du pays.

A cet effet, le premier vendredi de ce mois, le plan d’action de meeting d’information et de sensibilisation des jeunes leaders d’associations et d’opinion a commencé au monument de l’Indépendance. Les forces de l’ordre et de sécurité sont venues leur dire de dégager les lieux au motif que le rassemblement coïncidait avec le passage du convoi du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita pour sa résidence à Sébénikoro. Ils sont restés sur les lieux pendant une heure. Après l’évaluation du processus, les jeunes sont revenus à la charge, toujours dans la poursuite des objectifs, à la place de l’Indépendance.

Vendredi 27 février, lorsque l’attroupement était à son comble, la police a remis une lettre au président du Mouvement vert-jaune-rouge, Yakaré Baba Diakité, invitant les jeunes à quitter les lieux. La Plate-forme n’a pas cédé. Juste après, un dispositif impressionnant composé de gardes, militaires et policiers s’est invité sur les lieux. Le commandant de la troupe a aussitôt ordonné l’arrestation du premier responsable, Ibrahima Kébé et six de ses camarades.

Il s’agit de Lassine Diawara, Oumar Touré, Yamadou Kéita, Tafari Tangara, Ibrahim Touré et Oumar Maïga. Les responsables interpellés ont été conduits au commissariat de police du 1er arrondissement, aux environs de 18 h. Les camarades ont passé un bon moment au commissariat pour exprimer leur droit de manifester et exiger la libération des militants de la liberté.

Selon les organisateurs, malgré les démarches auprès des autorités compétentes (mairie et gouvernorat), la police a pris la lourde responsabilité de réprimer le sit-in. “Nous n’avons pas compris la décision de la police qui viole la liberté de marcher qui est une liberté définie dans toute vraie démocratie”, a fulminé notre interlocuteur.

De l’avis de certains leaders, les manifestants vont se poursuivre jusqu’à la libération des camarades et la publication des résultats sur la tuerie de jeunes manifestants de Gao.

Bréhima Sogoba

 

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1 commentaire

  1. cette plate forme est purement politique à la base,mais faisant croire au peuple qu’elle est apolitique,

    au lieu tout le temps dire non ,non mais pourquoi pas apporter ce qui parait nécessaire comme contribution au document de projet d’accord.

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