A l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, célébrée la semaine derrière à travers le monde et plus particulièrement au Mali, notre rédaction s’est intéressée à la vie d’une femme infirme. Elle nous parle de la journée des femmes (8 mars). Portrait et reportage.
Elle s’appelle Siré Haïdara, elle habite Mamaribougou, divorcée et mère de deux enfants. Siré Haïdara est infirme des deux pieds. Parlant sur sa vie familiale est pleine d’émotions. “Je suis comme ça depuis toute petite. Après je me suis mariée et vivais en famille en Guinée Conakry. Mais au fil du temps, les choses se sont compliquées. J’ai perdu ma mère quelques années plus tard avant que le divorce d’avec mon mari n’arrive et de rentrer au Mali. J’ai aussi mon père qui est peut-être mon seul espoir dans la vie mais il souffre maintenant depuis un an. Je n’ai donc d’autre solution que de quitter chaque matin Mamaribougou et de venir quémander ici au Grand marché parce que je suis en location et je n’ai personne pour m’aider”.
Interrogée sur le sens du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, Mme nous apprend qu’elle ignore d’autres détails. “Le 8 mars ? Je sais quand même que c’est une fête pour les femmes, mais je ne connais rien d’autre sur le sens. Vous êtes le premier à me parler de droit, sinon le 8 mars, je ne l’entends qu’à la télé. Donc si vraiment le 8 mars est pour les droits des femmes, je pense que les autorités doivent penser plus à nous qui ne pouvons rien faire dans la vie”, ajoute-t-elle presqu’en sanglot.
Cependant, Siré Haïdara ne désespère guère de la vie, elle n’est fâchée contre qui que ce soit. Elle vit sa situation dans la dignité. “Vous savez, je pense que chacun à sa chance dans la vie. Moi j’ai eu la chance de me marier dans cette situation et j’ai eu deux enfants, or il y en a qui n’ont pas eu cette chance. Donc chaque matin je sors et je fais ce que je peux, c’est-à-dire demander de l’aide aux gens et les gens me donnent des petits jetons voilà comment je me débrouille. Sincèrement, ici au Mali, les gens sont très généreux, mais la situation est aussi compliquée pour tout le monde, je le sais. Peut-être quand mes enfants vont grandir, ils travailleront pour moi, mais en avant, si les dames leaders et les associations pouvaient faire quelque chose pour nous, c’était vraiment mieux”, se défend-elle.
Amadou Kodio