Cette 6e édition des journées culturelles et de la nuit du Sinankuya était placée sous le signe de la réconciliation nationale. Selon le président de l’association, Sékou Siraman Diarra, le Sinankuya en tant que pratique culturelle au Mali est une plaisanterie à variante d’algorithme pour aplanir les problèmes, diluer les tensions entre des voisins, des habitants de différentes contrées et de différents patronymes. Il dira ensuite que cette 6e édition s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’une réponse culturelle, utile et durable au mal vivre ensemble que le Mali connaît depuis quelques temps, notamment sa partie septentrionale.
M. Diarra espère par ailleurs que le refus de la Coordination des mouvements de l’Azawad de parapher l’accord d’Alger le 1er mars 2015, ne durera pas longtemps et que ces derniers reviendront à de meilleurs sentiments sur la table de négociation, après une mûre réflexion. Depuis la crise en 2012 jusqu’à nos jours, «l’AMPS s’est donné comme objectif d’apaiser les tensions à travers des conférences-débats, des messages et émissions radios et télé ainsi que bien d’autres actions», a-t-il poursuivi.
«J’ai à cœur de sortir cette journée du Sinankuya de son format actuel pour en faire un rendez-vous aux multiples facettes scientifiques, sociales, politiques avec une appropriation à la base», a indiqué N’Diaye Ramatoulye Diallo, ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. Avant de dire qu’elle souhaite qu’une collaboration étroite puisse exister entre l’association et ses services. Le général Moussa Traoré, parrain de la cérémonie et ancien président du Mali, a laissé entendre que le Sinankuya remonte à l’époque de Soundiata Kéita qui l’a institutionnalisé. Aussi, a-t-il recommandé aux responsables de l’association, d’établir des programmes de formation et sensibilisation sur le Sinankuya dans les différents établissements scolaires afin qu’ils deviennent des «kodonso», maisons de sagesse.
À l’issue des échanges, des recommandations ont été formulées. Elles serviront de guide vers des pistes de recherche de solutions à la crise, mais aussi vers des schémas opérationnels de prévention des conflits à travers le Sinankuya et d’autres valeurs culturelles. À noter que l’AMPS et l’association Ginna Dogon organiseront très bientôt un voyage d’études sur le nord du Mali (Tombouctou, Gao, Kidal), en vue de rencontrer les groupes armés dans le cadre des négociations. Entre autres activités qui ont meublées cette assise, on peut citer le récital sur les fonctions et le fonctionnement du Sinankuya, un sketch, un téléthon et la présentation des plats du Sinankuya.
Il faut rappeler que l’association malienne pour la promotion du Sinankuya (AMPS) a été créée en mars 2006 pour renforcer les liens de parenté.
Arouna Traoré, stagiaire