Sikasso : Conflit fratricide à Tondjila

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Un affrontement a opposé les Diallo et les Sangaré vivant dans ce village. Bilan : 1 mort, 13 blessés graves et d’importants dégâts matériels.

Tondjila est un village d’environ 600 habitants, situé à 15 km de Niéna, un chef-lieu de commune dans le cercle de Sikasso. Le village est composé de Peuls des familles Diallo et Sangaré. Même si le torchon brûlait depuis plusieurs années entre ces frères, la cohabitation a viré au drame mercredi dernier. Ce jour les Diallo ont incendié les 2/3 des habitations du quartier des Sangaré, faisant un mort, 13 blessés dont 8 graves et d’importants dégâts matériels.

Face à la gravité des faits, le gouverneur de la région de Sikasso, Mahamadou Diaby, à la tête d’une forte délégation, comprenant les responsables des services de sécurité, les représentants de services techniques pouvant apporter une assistance rapide aux sinistrés, s’est rendu sur les lieux pour apaiser les esprits et apporter la compassion de la nation aux victimes.

Arrivée aux environs de 10h30 à Tondjila, la délégation régionale accompagnée des autorités locales a d’abord visité le quartier sinistré où toutes les maisons couvertes de chaume ont été brulées, les greniers contenant les récoltes fraichement entreposées, les abris des animaux, tout a été détruit et offrait un spectacle de désolation. Au passage de la délégation, une sexagénaire assise au milieu des décombres encore fumants, a lancé entre deux sanglots : « je n’avais jamais vu une telle atrocité entre des humains ». Plus loin, D. Sangaré explique comment son frère Chaka Sangaré dit Chakaba a été abattu puis brûlé par deux fois par ses bourreaux qui entendaient le réduire en cendres. Il ne reste de lui que les os du crâne et de la cage thoracique. Pour échapper à la furie des assaillants qui ont surpris les habitants le matin de bonne heure, il fallait se cacher dans les coins et recoins du quartier car toutes les sorties du village avaient été bouclées par des hommes en arme.

C’est avec le cœur meurtri que l’imam du village, Yacouba Sangaré, a fait la narration des évènements. C’est, raconte-t-il, suite à une bagarre mardi soir entre deux femmes, une Diallo et l’autre Sangaré, que tout a basculé. De retour d’un site d’orpaillage, la dame Sangaré a été interceptée par la dame Diallo qui l’a giflée et une bagarre s’en est suivie. La dame Diallo est allée informer son chef de quartier qu’elle avait été battue par les Sangaré. Sans chercher à comprendre, explique l’imam, le chef du village des Diallo a lancé un appel le même soir à tous les Diallo et alliés des villages environnants pour attaquer les Sangaré qui ont osé frapper sa belle-fille. Ainsi mercredi matin, le quartier a-t-il été encerclé par des assaillants venus de partout. D’un bout à l’autre, ils ont mis le feu aux habitations et se sont emparés de tous les objets précieux à portée de main. Il ne reste plus que la désolation dans ce village qui n’aspire qu’à vivre en paix. Nous croyons à la loi et nous pensons que tous les fautifs répondront de leur acte, a conclu Yacouba Sangaré.

Le chef de l’exécutif régional de Sikasso a apporté aux populations sinistrées, une tonne de mil, des nattes, des moustiquaires et des couvertures. Il a prôné l’apaisement avant de préciser que nous sommes dans un Etat de droit et que la justice fera son travail. Tous les responsables de ces crimes répondront de leurs actes, a-t-il promis. Il a souhaité prompt rétablissement aux blessés dont l’un admis à l’hôpital de Sikasso a reçu la visite de la délégation régionale.

Le président du conseil de cercle de Sikasso, Nazanga Dissa, a également invité les populations au calme. Il n’ignore pas les différends qui ont toujours opposé les frères peuls dans la contrée mais il ne s’attendait pas à une telle barbarie.

La délégation régionale s’est rendue au quartier des assaillants afin de leur prodiguer des conseils, mais tous avaient vidé les lieux, jusqu’aux enfants. Toutes les maisons étaient fermées et il n’y avait âme qui vive en dehors de trois vielles femmes qui ne cessaient de faire des bénédictions pour le retour au calme dans la localité

F. DIABATE

AMAP- Sikasso

(Essor.ml)

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2 COMMENTAIRES

  1. Les Diallos doivent être sévèrement punis si telle est la vraie version, il faut enfermer tous ceux qui sont mêlés à cette affaire comment pour une bagarre de femme deux villages s’affrontent

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