«L’élection présidentielle de 2018 sera l’élément déclencheur de la Révolution», dixit M. Sidiki Kouyaté, Chroniqueur à la Radio K. RFM. Samedi 17 mars 2018, s’est tenue au Carrefour des jeunes de Bamako une conférence-débats animé par M. Sidiki Kouyaté, auteur d’un livre intitulé: «Le Mali pris entre Terrorisme et Colonialisme», Chroniqueur à la Radio K. RFM de Bamako.
Cette conférence-débats a été organisée à l’initiative du Réseau «Jiriba Kòrò» pour soutenir la lutte pour la liberté, la démocratie et le respect de la dignité humaine en République du Mali.
Le conférencier a, sans détour, fait le tour d’horizon de la situation socio-politique nationale. L’on retient simplement que pou M. Sidiki Kouyaté, le Mali va mal et alors très mal.
Au plan économique, il faut dire que le mieux populaire est aujourd’hui de la mer à boire dans notre pays. Le panier de la ménagère, la flambée illicite des prix des articles de commerce sur les marchés intérieurs. Il a notamment été question du livre de M. Sidiki Kouyaté ci-dessus mentionné.
Le conférencier a expliqué que l’Accord d’Alger est bloqué. Ce blocage est l’expression de l’échec de la communauté internationale.
Dans un bambara, on ne peut plus, clair, M. Kouyaté a rappelé que le projet de la France de créer une région Saharienne a échoué. L’Organisation commune des Régions du Sahara (OCRS) fut créée par la loi française N°057-7-07 du 10 janvier 1957 parue dans le journal officiel de la République française du 12 janvier 1957. Ce projet a été conçu par la France dans le but officiel de «promouvoir toute mesure propre à améliorer le niveau de vie des populations et à assurer leur promotion économique et sociale dans le cadre d’une évolution qui devra tenir compte de leurs traditions.» Cet échec de l’OCRS a été expliqué par le conférencier, s’appuyant sur ces propos de Amadou Seydou Traoré qui disait: «Le projet OCRS échoua parce que le gouvernement de la République Soudanaise dirigé par US-RDA, s’opposa fermement à cette tentative d’atteinte à notre intégrité territoriale, et parce qu’il fut rejeté par la plupart des chefs de Tribus et de Fractions. Cette folle entreprise a donc été enterrée à l’installation du premier Conseil de gouvernement de la République Soudanaise, en présence du Haut commissaire de la France et de l’Inspecteur des colonies: la partie soudanaise était représentée par le vice-président du gouvernement, M. Jean Mari Koné et le ministre de l’Intérieure, M. Mamadou Madeira Kéita. Le projet d’amputation du territoire soudanais au profit de l’Organisation commune des Régions du Sahara (OCRS) fut retiré devant l’opposition ferme de la partie soudanaise.»
Si le projet de création de l’OCRS n’a pas eu d’écho favorable du côté de la partie soudanaise, le Conseillers territorial de Goundam en la personne de Mohamed El Mehdi, chef général des Kel Antasar, revendiquait l’indépendance de la zone saharienne qu’il voulait faire ériger en soit disant «République des Lithamés». C’est cette volonté de sécession qui a abouti à la rébellion de 1964.
Il faut rappeler que cette première rébellion fut matée dans le sang par le Capitaine Diby Sillas Diarra. Le coup d’Etat est intervenu contre Modibo Kéita, le 19 novembre 1968. Mais de 1964 à 1989, on attendait plus parler de cette rébellion.
C’est à 1989 que des terroristes organisés au sein d’un Mouvement populaire de l’Azawad (MPA) ont attaqué les localités de Tidermène et de Ménaka.
Le conférencier a déclaré que Iyad Ag Ghali était à la tête de ce mouvement. C’est le même Iyad qui est aujourd’hui le chef d’Ançar-Eddine. L’on peut dire que cette crise a évolué sous forme de rébellion qui a fini par se transformer en bourreau des populations, en ce que l’on appelle aujourd’hui entreprise terroriste sous l’appellation de l’Aawad.
Aujourd’hui, dans le septentrion de notre pays, bien de forces ont coalisé pour perpétuer les revendications indépendantistes. Ceci notamment, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et Ançar Eddine (AQMI).
Le conférencier note que le Mali est le seul pays au monde à qui on impose de négocier avec les terroristes et cela depuis 1990. L’ex-ambassadeur français à Bamako a dénoncé cet état de fait parce qu’il porte atteinte à la souveraineté du Mali. Cet ex- ambassadeur s’appelait Christian Rouyer. Sa prise de position, pour le moins responsable, lui a coûté son poste. Il a été rappelé en France.
Amadou Seydou Traoré peint mieux cette tentative française de recolonisation de notre pays. Il est cité par le conférencier, M. Sidiki Kouyaté, en ces termes: «La méthode pour recoloniser un pays: instrumentaliser un gros désordre et lui proposer une aide. Résultat : on est gagnant sur toute la ligne. Le plus triste, c’est la misère qui perdure dans le pays recolonisé. Belle partie de poker menteur».
Au nom de l’Accord de défense entre la France et IBK, en juillet 2014, pour une période de cinq ans, les forces françaises regagnent les anciennes bases.
Comme on le voit, cet accord est aux dépens du peuple malien. Le conférencier a conclu ses propos en disant que le régime IBK est arrivé à bout de souffle sous la pression de la communauté internationale et sous le poids d’un accord qui asphyxie la liberté, bafoue la justice et sème la misère au Mali.
Mais nul n’oublie ces propos patriotiques de feu Modibo Keïta : «Lorsque les vrais propriétaires deviennent des spectateurs, c’est le festival des brigands.» Certainement, notre peuple ne peut subir encore longtemps cette humiliation.
C’est pourquoi l’élection présidentielle de 2018 est en question: Si elle se tenait, il est question de tout sauf laisser IBK manipuler les résultats. Si elle ne se tenait pas, une transition sans IBK est-elle envisageable ?
L’élection de 2018 s’avère donc une véritable inconnue. C’est face à cette impasse que le conférencier Kouyaté a écrit ces lignes: ‘’L’élection présidentielle de 2018 sera l’élément déclencheur de la révolution’’.
Mais envisagée une transition avec les mêmes politiciens pourris et au nom d’un gouvernement de large ouverture, la jeunesse ne donnera plus ce temps parce que cette classe politique s’est totalement salie en s’adonnant à l’affairisme, à l’escroquerie, à la délinquance financière, à la corruption, au népotisme, à la surfacturation, tout cela pour accumuler une richesse frauduleuse.
Notre jeunesse n’oubliera pas que c’est cette classe politique menant les différents partis politiques qui a mis le pays à genou et qui a conduit le Mali à la dislocation de son territoire et au retour de l’armée française sur notre sol. En tout cas, si la jeunesse veut sauver l’avenir, elle ne peut plus accepter laisser ces politiciens véreux se remettre en scelle.
Fodé KEITA