LSidi Dagnoko, manager général de l’agence conseil en communication et marketing Spirit McCann Erickson était l’invité de l’espace de débat Cheathtalk (discours du chef en anglais) d’Impact Hub Bamako dont le promoteur est Mohamed Kéïta. La mission d’Impact Hub Bamako est d’aborder la question du chômage des jeunes maliens en vue de les accompagner à créer et à développer leurs entreprises. Pour ce faire, Impact Hub Bamako offre des programmes d’incubation et d’accélération pour start-ups et PMEs, organise des événements (conférences, panels …) et prépare à des opportunités. Les animateurs d’Impact Hub Bamako ambitionnent de contribuer à créer un environnement propice à l’innovation et aider à démystifier l’entrepreneuriat afin que d’avantage de jeunes maliens puissent le considérer comme une option professionnelle viable pour accélérer le développement du Mali. C’est dans ce cadre que Sidi Dagnoko, jeune entrepreneur, était invité à partager ses expériences avec d’autres jeunes en quête d’opportunités d’emplois et de création d’entreprises.
En introduisant Sidi Dagnoko sur le plateau, Ramata N’Diaye, la chargée de communication et Partnership manager d’Impact Hub Bamako, dira qu’il a un MBA en marketing et commerce international, une Maîtrise en communication, une Maîtrise en Droit des affaires. Sidi Dagnoko est manager général de l’Agence de conseil en communication et marketing Spirit McCANN Erickson ; Directeur général de la Compagnie malienne de production de blé (CMDB-SA) ; Gérant de la société malienne d’investissement et Président du Conseil d’administration de Mandingo industrie.
Les domaines de compétence de Sidi Dagnoko sont les conseils en communication, conseils en marketing, Droit privé, Droit des affaires, l’élaboration, la mise en œuvre, la coordination de projets, les études et mise en œuvre de projets commerciaux et la gestion d’entreprise. A ce titre, il a une expérience dans le conseil en communication et marketing, dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes de développement ; en plaidoyer et lobbying des organisations économiques.
Sidi Dagnoko a une bonne connaissance de l’univers des médias, des techniques d’animation et de sensibilisation des communautés rurales et urbaines ; des techniques de marketing social, de la communication pour le changement de comportement, de la conception et mise en œuvre des actions de communication des entreprises locales, multinationales, des organisations publiques internationales.
Sidi Dagnoko est aussi membre de la Jeune chambre internationale (JCI), du Conseil national du patronat malien ; Chargé de communication de l’Organisation patronale des industries (OPI) ; Secrétaire général du Groupement professionnel des agences de communication du Mali (GPAC) ; chargé de communication de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) ; membre du Panel économique de la Fondation Frederich Ebert.
Répondant à la question sur ses activités, Sidi Dagnoko dira qu’il est devenu entrepreneur multi-secteurs pour trouver des solutions à des problèmes, à des besoins de communications. “Souvent, pour résoudre des problèmes, soit nous trouvons la bonne personne pour résoudre ces problèmes, soit nous résolvons nous-mêmes les problèmes. Je suis parti de cette problématique pour apporter des solutions à des problèmes. En cherchant à apporter des solutions aux problèmes, j’ai créé mes premières structures pour résoudre mon problème et servir les autres. Cela est venu dans la dynamique de mes activités. Dans la gestion, dans le management, nous sommes confrontés à des problèmes et nous cherchons à résoudre ces problèmes. Ce qui m’a amené à créer des entités pour prendre en charge ces besoins. Il y a aussi l’aspect envie du développement. A un moment donné, on se rend compte que quand on gère un problème à l’interne, il est plus efficace de le gérer par une entité donnée qui sera plus apte à manager, à mieux résoudre le problème. Comme une entité ne peut pas vivre d’activité interne, il est nécessaire de mettre cette activité sur le marché pour qu’elle puisse servir tous ceux qui sont le même type de besoin. Le multi-secteur est venu dans la dynamique de nos activités. Par exemple, il y a plus aspects dans la publicité : aspect conceptuel, aspect création, aspect exécution, aspect promotionnel, l’aspect média, l’aspect régie publicitaire, l’aspect production, aspect diffusion, etc. Il y a au moins une dizaine d’activités qui gravitent autour de la publicité. Et parfois, la prise en charge de ces problématiques nécessite des entités pour les gérer plus efficacement. Donc, nous avons créé des entreprises pour répondre à nos besoins, répondre aux besoins de nos clients”, a-t-il indiqué.
Sidi Dagnoko a ajouté que la diversification de ses activités comme l’agro-industrie est intervenue par le fait qu’il aime la problématique de production nationale, de transformation nationale, la création de valeurs ajoutées locales, la création d’emplois. “Dans cet élan, je me suis rendu compte qu’il faut des entités pour résoudre certaines problématiques”, a-t-il ajouté.
Comment fait-il pour coordonner toutes ses activités ? Il dira qu’il essaie de ne pas tout faire en tentant d’être dans des positions. “Parfois, il m’arrive d’être le gérant avec le management direct, le management opérationnel. Il y a beaucoup de cas où je ne fais pas de la gestion quotidienne. Je fais confiance à d’autres personnes que je laisse manager. Dans ce cas, je reste, soit l’actionnaire, superviseur, contrôleur. Je laisse la gestion opérationnelle à d’autres. J’essaie de définir mon statut en fonction de l’activité, en fonction des investissements à faire, en fonction de la problématique. Je ne suis jamais seul, j’ai toujours des associés qui ont des responsabilités lourdes, des partenaires. Voilà comment j’arrive à concilier les activités”, a-t-il souligné.
A la question des qualités d’un bon manager, Sidi Dagnoko affirmera que c’est le bon sens. “Pour être un bon manager, il faut certes à la base un bon projet. Il ne suffit pas seulement de faire ce qu’on a envie de faire même si c’est bien. Il faut voir si ce qu’on a envie de faire a la chance de réussir. Donc, il faut bien préparer en amont son projet. Pour cela, il faut identifier les besoins pour les formuler en services, le structurer en plan d’action, avoir la capacité de lever le financement du projet, trouver les ressources humaines pour exercer le projet. Donc, pour être un bon manager, il faut savoir passer par les bonnes étapes avec la dose de bon sens à chaque étape en vue d’avancer étape par étape. Il n’y a pas de génération spontanée en matière d’entreprise. Il faut une construction qui se fait étape par étape et parfois dans la durée”, a-t-il conseillé.
Pour le conseil qu’il peut donner aux jeunes qui veulent devenir entrepreneur, Sidi Dagnoko leur demande d’être réalistes. “Pour entreprendre, il faut partir avec de bonnes idées, avoir le bon sens, être réaliste, connaître les opportunités, créer une bonne structure avec les bonnes personnes, mieux organiser et mieux gérer sa structure étape par étape et bâtir quelque chose de solide”, a-t-il prôné.
L’échange de Sidi Dagnoko avec les participants était une véritable école de management. A la fin du débat, Sidi Dagnoko a offert un million Fcfa à Impact Hub Bamako comme contribution à sa promotion. Une générosité saluée par Mohamed Kéita, le promoteur d’Impact Hub Bamako.
Siaka DOUMBIA