Seydou Cissouma à la cérémonie de relance du club perspective et développement (CPD) “La relance des activités du CPD n’a rien à voir avec le retour d’ATT au Mali”

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Les membres du Club Perspective et Développement (Cpd), après une période d’inactivité de quelques années suite au coup d’Etat de 2012, ont décidé de refaire surface pour reprendre du service. Cette annonce a été faite le samedi 7 mars 2020 à l’hôtel Maaya au cours d’une conférence de presse animée par des membres du comité de relance des activités du Cpd dont Seydou Cissouma (président par intérim), Souleymane Koné (vice-président), Lamissa Diabaté, Pr. Kader M’Piè Diarra, Boubacar Diallo et N’Diaye Bah.

Dans ses propos liminaires, Seydou Cissouma a rappelé que le Club perspective et développement (CPD) est un cercle de réflexion créé le 26 mars 2005 par un groupe d’amis afin de permettre aux cadres et aux intellectuels maliens de se retrouver dans un espace formel pour réfléchir sur le Mali, l’Afrique et le monde, trois sphères qui ne sont pas cloisonnés. Comme il le précise d’ailleurs, tout ce qui se fait au Mali a un impact sur l’Afrique et le monde et vice-versa.

“Ce qui se fait autour de nous ou ailleurs impacte aussi nos vies de tous les jours. Et nous sommes connectés au monde dont la marche dicte nos trajectoires. Donc, il était utile que nous ayons nos propres analyses et notre propre point de vue sur les questions majeures de la vie contemporaine dans nos sociétés, questions à caractères politique, économique, social, culturel, environnemental. Chacune de ces thématiques a été abordée dans le cadre des activités du Cpd”, a-t-il dit. D’après lui, le Cpd a été adossé à un Manifeste (qui était le cadre normatif de ses actions) et des Statuts et Règlements. Le Cpd était doté d’une Charte rédigée par l’actuel ministre de la Réconciliation et de la Cohésion, Lassine Bouaré.

Cette Charte, selon lui, fixait à la fois les valeurs morales, intellectuelles, culturelles qui encadraient les actions à mener. Et c’est fort de tous ces instruments que les premières activités du Cpd ont été lancées avec comme président du club le ministre Hamed Séméga (actuel Haut-commissaire de l’Omvs) accompagné d’un staff comprenant Souleymane Koné, Seydou Cissouma, Lamissa Diabaté, Pr. Kader M’Piè Diarra, Boubacar Diallo et N’Diaye Bah et d’autres. C’est ainsi que le Cpd a organisé des activités dont des études, des conférences, des colloques, des symposiums, des séminaires.

Seydou Cissouma a confié que le Cpd a été victime d’abord du départ de certains de ses membres fondateurs (des chevilles ouvrières) pour des obligations professionnelles, avant de sombrer avec les événements de 2012.

Souleymane Koné a été nommé ambassadeur du Mali en Mauritanie et Seydou Cissouma à la Commission de l’Uémoa. Ce qui a beaucoup impacté sur le fonctionnement du Cpd, avant qu’il ne sombre dans la léthargie pendant de longues années à cause des événements de 2012.

Seydou Cissouma a aussi expliqué que les armes dont disposent les membres du Cpd sont leurs capacités à réfléchir, à mettre un mot sur les faits et sur les actes.

“Le monde entier se préoccupe de nous. Avec toute la bonne foi du monde, le regard qu’il projette sur nous est le fruit d’une construction intellectuelle, culturelle nourrie par un background respectable. Mais le devoir, l’obligation morale et intellectuelle que nous avons, c’est d’avoir nous-mêmes une analyse de nos réalités, de ce qui nous arrive en bien comme en mal. Cela remet en jeu l’actualité et l’acuité d’une réflexion endogène sur les questions du Mali, du monde.

 Nous nous sommes donné la mission de nous remettre à l’ouvrage, de repartir encore de l’avant après cette séquence d’hibernation. Et nous avons mis en place un comité de 5 membres parmi les membres fondateurs pour nous donner un horizon de relance des activités du Cpd. Il y aura la mise en place de 2 commissions, une commission de relecture des textes du Cpd et une commission d’organisation de l’Assemblée générale de la relance du Cpd pour renouveler les instances du Club et lui donner un programme de travail pour l’année 2020 et les années qui suivent”, a-t-il expliqué.

Seydou Cissouma a précisé que la relance des activités du Cpd n’a rien à voir avec le retour de l’ancien président Amadou Toumani Touré au Mali, même s’il avait le soutien de ce dernier. Mais, a-t-il ajouté, “nous revendiquons le soutien d’ATT au Cpd qui a été d’un précieux concours dans l’atteinte de nos objectifs. Dieu soit loué.

ATT a d’autres choses à faire que de s’occuper du Cpd. Nous avons relancé les activités du Cpd car nous avons estimé que le moment était opportun. Donc, la relance des activités du Cpd n’a rien à voir avec le retour du président ATT au Mali. Mais dans une société de suspicion aucun acte n’est gratuit. Le président ATT en tant que personnalité n’a pas besoin du Cpd pour avancer vers les buts qu’il s’est assignés”.

Pour Souleymane Koné, l’objectif du Cpd était de participer par la réflexion aux échanges et les études pluridisciplinaires au progrès de la connaissance et de l’expertise nationale. Le Cpd était constitué de cadres ministrables y compris des militaires.

A ses dires, il s’agissait de faire sortir les intellectuels de leurs confinements professionnels pour réfléchir sur le devenir du Mali. Le Cpd s’était fixé pour objectifs, entre autres, de participer par la réflexion, les échanges et les études pluridisciplinaires au progrès des connaissances, de l’expertise, des valeurs et des pratiques dans tous les domaines ; sortir les intellectuels et les cadres de leur confinement professionnel ; mettre en synergie leurs compétences et leurs sensibilités dans une perspective d’épanouissement et de développement ; participer au développement scientifique, technologique et culturel ; favoriser l’enracinement d’un esprit critique scientifique et créatif et des pratiques démocratiques dans les domaines culturel, social, économique et politique ; contribuer à l’émergence d’une citoyenneté effective impliquant une pleine conscience des droits, devoirs et responsabilités ; favoriser l’intégration africaine au niveau des intellectuels et des cadres.

La devise du Cpd est : “La force des idées, le poids des actes”. Et les réflexions des membres du Cpd se veulent proactives et prospectives. “C’est dire que le Club perspectives et développement participera au redressement devant permettre de hisser le Mali à la hauteur des défis du moment. Il se veut ouvert à toutes les sensibilités, à toutes les préoccupations et volontés engagées dans le combat intellectuel, culturel, technique et économique, pour conjurer les dérapages et les incertitudes pouvant hypothéquer la maîtrise de notre présent et l’éclairage de notre devenir collectif”, a-t-il indiqué.

Comme réalisations du Cpd, Souleymane Koné a cité, entre autres, le Colloque international de Bamako sur le thème : “Démocratie et gestion partagée du pouvoir : L’expérience malienne depuis 2002” les 11, 12 et 13 février 2007 ; le Symposium international de Bamako sur le thème : “Mali : 15 ans de Démocratie constitutionnelle, Bilan et Perspectives” 15 et 16 septembre 2007 ; le Symposium international de Bamako en 2009 sur “La gestion des Ressources en Eau transfrontalières en Afrique : Un cadre de Solidarité, de Coopération,  de Développement durable et d’intégration africaine” ; le Colloque  national sur “La  réforme de l’Etat et services rendus aux usagers” co-organisé avec  le Commissariat au Développement Institutionnel (Cdi).

A ses dires, les deux premières rencontres citées ont déjà fait l’objet de livres électroniques qui seront diffusés dès la fin de cette conférence de presse. Le Cpd a également organisé quatre diners-débats dont celui sur “Sécurité, Démocratie et Développement”, le 24 juin 2005 à Bamako, à l’hôtel Salam. Ce diner-débat avait pour objectif de répondre à la question essentielle, à savoir : “Comment ces trois notions s’imbriquent-elles pour la vie d’une nation quand on sait que ces trois notions sont intimement liées” ; “Médias et Démocratie au Mali” organisé le 29 juillet 2005 à Bamako à l’hôtel Salam, ce diner-débat avait pour objectif essentiel de répondre à la question de savoir : “Comment les médias contribuent-ils au débat démocratique ?” ; “Capacité d’absorption et de rétention des flux privés de Capitaux Extérieurs par l’Economie Malienne” le 16 décembre 2005 à l’Hôtel Salam. Il s’agissait d’examiner l’écart considérable qui existe entre, d’une part les engagements et intentions de financements et, d’autre part, les flux financiers et d’investissements enregistrés et qui engendrent un fort sentiment d’insatisfaction des partenaires concernés et des autorités maliennes ; “Problématique de la participation électorale au Mali” organisé en décembre 2005. Ce diner-débat avait pour objectif de répondre à la question essentielle de la faible participation aux différentes échéances électorales. Il s’agissait de réfléchir sur les voies et moyens susceptibles de rehausser le taux de participation aux élections.

Seydou Cissouma a signalé que la mobilité professionnelle des membres et d’autres circonstances liées à l’évolution de la situation du pays ont conduit le Cpd dans une léthargie momentanée.

“Le Comité de relance se propose d’œuvrer à la redynamisation des structures du Cpd et de reprendre ses activités de réflexion, d’études et de débats. Cela est d’autant plus nécessaire que le Cpd doit faire face à l’appauvrissement intellectuel du pays en travaillant avec une masse critique d’intelligences et de talents pour apporter une réponse aux questions nationales que d’autres, bien que se disant spécialistes de notre pays, le plus souvent traitent nos problèmes à l’aune de leur culture au détriment de l’unité du Mali. Il faut massifier la réponse intellectuelle malienne à la crise que vit le pays.

Le Mali doit parler de lui-même. L’Assemblée générale du mois de juin prochain aura pour objet le renouvèlement des instances, la validation du plan d’action, après la relecture des textes de base (statuts et règlement intérieur ; Charte)”, a-t-il fait savoir.

                            Siaka DOUMBIA

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