Session des Premières dames en marge du Sommet France-Afrique : « L’engagement de Bamako » coordonné par Keita Aminata Maïga

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Juste après l’ouverture du 27ème sommet Afrique France des chefs d’Etat sur le partenariat, paix et émergence, le samedi 14 janvier, les premières Dames d’Afrique se sont retrouvées, autour de la première Dame du Mali, Keita Aminata Maiga, à l’Hotel Salam, pour une session sur un sujet d’un defi extraordinaire.  Il s’agit de la Santé de la Reproduction des Adolescents et des Jeunes dont les refelexions ont porté sur : « Les pratiques traditionnelles et culturelles  positives au service de la promotion de la santé de la reproduction ».

Cette initiative des Premières Dames est jugée novatrice et interpelle toutes les sensibilités. Aussi, cadre- t- elle parfaitement avec l’atteinte des OMD et la vision 2063 de l’Union africaine et le cadre Directeur continental pour la santé sexuelle et les droits liés à la reproduction de la Commission de l’UA.

A l’issue de cette session, à laquelle ont participé près d’une vingtaine de Premières Dames d’Afrique, l’engagement solonnel dit « Engagement de Bamako » a été pris pour mettre la santé de la reproduction au plus haut des agendas. Cet engagement est assorti d’un mécanisme opérationnel de coordination et de suivi dont la mise en œuvre sera désormais coordonnée par la Première Dame du Mali, Keita Aminata Maiga. Pour l’atteinte des résultats escomptés, les Premières Dames se veulent soumises à un combat inclusif. En effet, elles lancent l’appel aux gouvernements, aux partenaires au développement, au secteur privé, aux leaders réligieux ainsi qu’à toute la société civile à fin de mettre cette question au plus haut niveau des programmes.

Il faut souligner que lors de cette session, les Premières Dames ont passé en revue les pratiques traditionnelles et culturelles  positives en matière de promotion de la santé de la reproduction dans chaque pays. Chacune des Premières Dames a fait une presentation sur les pratiques de son pays. Il s’agit d’une ferme conviction des premières Dames d’Afrique, que  les pratiques traditionnelles et culturelles positives peuvent être reconquises pour la promotion de la santé de la reproduction en prenant conscience, que nos cultures africaines regorgent des valeurs à même de contribuer à la promotion de la question cruciale de promotion de la santé de la réproduction. Pour les Premières Dames, le défi que la santé de la reproduction pose à l’Afrique est d’ordre existentiel et ne saurait souffrir davantage d’attendre car l’émergence et la sécurité du continent en dépendent. En leur qualité de Premières Dames et sachant que la problématique de la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes est au cœur des ODD, les épouses des chefs d’Etats entendent conjuguer tous leurs efforts pour placer les adolecents comme Génération des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.

Focus sur la présentation de Keita Aminata Maïga

Lors de la session des Premières Dames, madame Keita Aminata Maiga a fait une contribution qui a porté sur trois pratiques traditionnelles positives. Il s’agit du contrôle social par les pairs ou « confiage » ; de l’éducation sexuelle et sociale des initiatrices nuptuales appélée « Manyamabaga » ; et de l’abstinence pour l’éloignement de la jeune maman ou « Denafin ».

S’agissant du premier, elle a décri que par ce système, le jeune homme et la jeune fille apprennent à jouer leurs rôles futurs respectifs d’épouse et de chef de ménage fidèles et honorables. Il les entraine également à la maitrise de leurs pulsions sexuelles, à retarder les premiers rapports sexuels par l’abstinence, les préserver des infections des IST et l’observation des règles de bonnes convenances sociales. Aussi, explique-t-elle, il était très rare de voir des cas de grossesses commis par les jeunes intégrés au système de « confiage ».

Quant à la deuxième, madame Keita expliquera qu’elle constitue une valeur essentielle car portant sur le suivi d’un couple nouvellement marié par la « Manyamabaga » qui, de par son experience, est réputée détenir un pouvoir sur la santé de la réproduction, et des connaissances permettant de rendre le couple fertile. Celui-ci apprend également tous les interdits sexuels, alimentaires et également les plantes médicinales pour les soins sexuels, la purification du corps de la femme, les astuces pour rendre les femmes attirantes et de reveiller le désir sexuel chez le mari.

Enfin, concernant l’espacement des naissances,  la Première Dame soulignera que c’est le principal moyen utilisé dans les communautés rurales dans le but d’espacer les naissances. Le « Denafin » permet d’éviter les multiples occasions où l’abstinence serait compromise. Celle-ci, souligne-t-elle, vise avant tout à prévenir une nouvelle grosese afin de ne pas géner l’allaitement et de reposer la maman.

Toutes ces trois pratiques, selon l’épouse du chef de l’Etat, portent sur des espaces ethnoculturels, très vastes au Mali. Qu’il serait donc important de les étudier et les intégrer comme facteurs catalyseurs dans les programmes modernes de planification familiale, d’éducation sexuelle, de prévention des IST, d’espacement des naissances et une meilleure gestion de la fécondité. Pour madame Keita Aminata Maiga, si ces pratiques, malgré les évolutions constatées à travers l’influence conjuguée des médias, de l’école et des transactions humaines de tout genre, sont restées vivaces, c’est qu’elles ont une réelle prégnance sociale et ont des bénéfices positifs pour la société.

Daniel KOURIBA

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