Dans son discours pour l’ouverture de cette année parlementaire, le souverain a énuméré les clés d’une sortie de crise à travers les grands chantiers..
Création d’un Fonds souverain pour soutenir les activités économiques, encouragement au secteur de l’agriculture, création d’une agence pour la généralisation de la couverture sociale, rappel à l’ordre du gouvernement en matière de gouvernance et de reddition de comptes, amélioration de l’attractivité des hautes fonctions publiques… Autant d’annonces fortes recensées dans le discours du roi Mohammed VI, prononcé cet après-midi du 9 octobre, pour l’ouverture de la dernière année de cette 10e législature.
En duplex depuis le palais royal et devant les chefs de groupes et présidents de commissions parlementaires, le souverain a invité les élus à redoubler d’efforts durant cette dernière année législative «afin de dresser le bilan de l’action que vous soumettrez aux électeurs». Une invitation que l’on peut interpréter comme une confirmation par l’institution monarchique de la nécessité du maintien du calendrier électoral intact.
Mais, bien au-delà, le discours royal a été riche en annonces. D’abord le Fonds d’investissement stratégique, évoqué par le souverain dans son précédent discours, prend une dimension encore plus importante. En décidant de lui donner le nom de «Fonds Mohammed VI pour l’Investissement», cet instrument jouera sans doute un rôle de premier plan dans la promotion de l’investissement et le relèvement des capacités de l’économie nationale et dans le contexte actuel, le plan de relance. Ce sceau royal, qui en fait un véritable fonds souverain, est un gage pour son dynamisme, nécessaire à l’heure où le capital national (public comme privé) s’avère crucial alors que les investissements étrangers arrivent au compte-goutte.
Le roi Mohammed VI a également fait un zoom sur le secteur de l’Agriculture. «Il convient de soutenir la résilience de ce secteur-clé et d’accélérer la mise en œuvre de tous les projets agricoles», a souligné le souverain, tout en faisant référence à la nouvelle stratégie agricole présentée par Aziz Akhannouch, peu avant la crise sanitaire. Un tel hommage rendu indirectement au ministre qui tient les rênes de ce secteur stratégique a de quoi revigorer le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) qui entame une année électorale.
Vers un organe unifié chargé de superviser les régimes de protection sociale
Autre axe contenu dans le discours royal: le chantier de généralisation de la couverture sociale, également amorcé lors d’une précédente allocution. A ce sujet, le roi a décliné la feuille de route qui devrait aboutir à «créer un organe unifié chargé de coordonner et de superviser les régimes de protection sociale». Là aussi, le roi Mohammed VI insiste sur l’importance de la promotion du secteur social qui a montré toutes ses failles, lors de la période de confinement imposée par la pandémie.
Par ailleurs, le souverain a consacré le dernier axe de son discours à une sorte de rappel à l’ordre au gouvernement et aux hauts commis de l’Etat quant à l’adoption des principes de bonne gouvernance et de reddition des comptes.
«Les institutions de l’Etat et les entreprises publiques doivent montrer une attitude exemplaire et agir comme un levier de développement, et non comme un frein», a souligné le roi Mohammed VI, qui a également appelé le gouvernement à opérer une révision profonde des critères et des procédures de nomination aux postes supérieurs, afin d’inciter les compétences nationales à intégrer la fonction publique et à la rendre, in fine, plus attractive. Il faut dire que la conjoncture a montré que les nominations aux hauts postes, pour des considérations politiciennes, sont destructrices de valeur… et ne servent pas l’intérêt général.
Mohammed VI a appelé le gouvernement à “opérer une révision profonde des critères et des procédures de nomination aux postes supérieurs, afin d’inciter les compétences nationales à intégrer la Fonction publique et à la rendre, in fine, plus attractive”.Le Roi a affirmé, à ce propos, que “le succès du plan de relance économique et la mise en place d’un nouveau contrat social nécessitent une évolution réelle des mentalités et un véritable changement dans le niveau de performance des établissements publics”.
Mémé SANOGO