La première session ordinaire de la cour d’assises de Bamako au titre de l’année 2014 s’est ouverte lundi dernier, sous la présidence de Moussa Sara Diallo, Premier Président de la Cour d’Appel.
Cette session qui est prévue du 7 juillet au 14 août 2014, présente un rôle très riche avec 150 dossiers concernant 285 accusés. Selon Daniel A. Tessougué, Procureur Général près la Cour d’Appel de Bamako, les fait déférés à l’examen de cette auguste cour, s’articulent encore et toujours autour des infractions classiques : atteintes aux biens publics, infanticide, viol, pédophilie, assassinats, coups mortels, trafic international de stupéfiant, vols qualifiés, etc.
S’y ajoutent des infractions moins fréquentes comme l’espionnage, la destruction d’édifice, de violation de tombeaux, etc.
Pour Moussa Sara Diallo, la tenue de la Cour d’Assises est en même temps une occasion de prendre le pouls de la société à travers la nature des infractions commises. Sur les 150 affaires inscrites au rôle, il a relevé un grand nombre d’infanticide. Fort préoccupé, le Président de la Cour d’Appel a estimé que la fréquence de cette infraction est symptomatique d’un certain relâchement dans nos mœurs surtout par la jeunesse.
« L’infanticide traduit généralement ce paradoxe de la cruauté d’une donneuse de vie envers un être fragile et sans défense qu’elle a vocation naturelle à protéger. La sanction pénale dans ce domaine n’intervient qu’à titre d’appoint, le meilleur remède étant l’éducation civique et morale », a-t-il expliqué.
En tout état de cause, il a promis que la Cour saura jouer sa partition en appliquant correctement les textes dans le respect du principal du contradictoire, d’instruction à charge et à décharge, d’assistance de l’accusé d’un avocat et d’égale écoute de toutes les parties au procès y compris le Ministère Public.
Enfin, Moussa S. Diallo a tenu le pari pour la Cour qui veillera au respect du principe sacré de la présomption d’innocence. Et le coupable écopera de la peine adaptée à son cas, l’innocent sera acquitté.
Auparavant, Me Seydou Sidiki Coulibaly, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats, a plaidé en faveur de la disponibilité et de l’engagement citoyen des assesseurs qui doivent être à l’écoute pour qu’une bonne justice soit rendue au bénéfice du peuple souverain. Il faut noter que les assesseurs sont les représentants du peuple. Ils sont tirés au sort parmi les notables et ont la même voix délibérative que les juges professionnels lors de la détermination de la culpabilité et de l’application de la peine.
M.Maïga