Sensibilisation sur les audiences publiques de la CVJR : Environ 12 500 victimes déjà enregistrées

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Le centre Abbé David Traoré a servi de cadre, le 7 mai dernier, à la tenue de l’atelier national de sensibilisation de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) sous le thème « Vers un partenariat entre CVJR et les Associations de Victimes ». La cérémonie d’ouverture était présidée par le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, en présence du Dr Aristide Nononsi, chef de mission de Avocats Sans Frontières et  de Mme Coulibaly Madeleine Maïga, présidente de la commission d’organisation de la CVJR.

La présidente de la Commission d’Organisation de la CVJR, Mme Coulibaly Madeleine Maïga, a campé le décor en indiquant que cet atelier s’inscrit dans le cadre des audiences publiques. Et d’inviter tous les participants à être assidus à cet atelier vu son importance.

Pour sa part, le chef de mission de Avocats Sans Frontières (ASF), Dr Aristide Nononsi, a expliqué que les leçons apprises par Avocats Sans Frontières Canada dans des divers programmes d’appui aux processus de réconciliation tant en Colombie, au Guatemala et dans le processus de recherche de la vérité en Tunisie, ou en Afrique du sud leur permettent de reconnaitre le rôle inestimable des audiences publiques dans la recherche de la vérité, la justice et la réconciliation. « Dans le cas du Mali et suite à la crise de 2012, alors que les violences continuent de faire de nouvelles victimes de violations graves des droits humains, les victimes et communautés affectées attendent la reconnaissance publique de leurs souffrances, que l’on pourrait considérer comme la première forme de réparation » a-t-il souligné.

A le croire, le présent atelier, organisé par la CVJR avec l’accompagnement d’ASF-Canada, s’inscrit dans la dynamique de sensibiliser et de mobiliser les victimes et témoins afin de renforcer leur confiance dans les mécanismes de justice transitionnelle, particulièrement celui de la CVJR. « Le rôle crucial joué dans les audiences publiques va de la sensibilisation des communautés à ce sujet, à l’encouragement des victimes à y participer, en passant par le soutien apporté avant, pendant et après les audiences. Je formule le vœu que cette dynamique qui est à l’œuvre à travers cet atelier, suscite des discussions franches et constructives » a-t-il conclu.

Le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, a précisé que cela fait plusieurs mois qu’ils travaillent à l’organisation des audiences publiques. Et de dire que c’est l’occasion pour eux d’inviter les organisations de défense des droits de l’homme, les associations des victimes, les antennes régionales de la CVJR, la société civile, pour les sensibiliser à ces audiences publiques. Et de dire que les audiences publiques ne sont pas des audiences judiciaires, mais elles permettent aux victimes de partager leur vécu, souffrance avec l’ensemble de l’opinion publique malienne et internationale.

Selon lui, le Mali a connu un passé troublé, notamment plusieurs coup d’Etat, plusieurs rébellions dont chacun est accompagné  de violation des droits de l’homme, des arrestations arbitraires, des tortures, de pillages, de détentions arbitraires et des viols. « Nous avons environ 12 500 victimes à la date d’aujourd’hui. A la fin de cet atelier, nous espérons que tous les participants et les organisations qu’ils représentent seront sensibilisés et vont nous accompagner dans ce processus.» a-t-il conclu.

Abréhima GNISSAMA (stagiaire)

 

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