Le projet de réorganisation territoriale du Mali met le feu aux poudres. Dans plusieurs régions, des manifestations sont organisées pour dénoncer le projet. Le lundi dernier, la société civile de Markala a bloqué l’accès aux deux ponts de la ville. Motif : que Markala soit érigé en cercle !
ÀMarkala, dans la zone office du Niger, 4e région administrative du pays, la situation était tendue, lundi 3 mai 2021. Un affrontement a opposé des manifestants aux forces de l’ordre. L’accès aux deux ponts de la ville avait été bloqué durant une bonne partie de la journée. « Nous souhaitons comprendre pourquoi Markala n’a pas été érigé en cercle alors qu’en 2018 lors des concertations locales et régionales, les participants avaient validé cette proposition », explique M. Coulibaly, un manifestant que nous avons jointau téléphone.
« Donner une chance au dialogue d’ici jeudi »
Pour dénoncer cette situation et réclamer que Markala soit érigé en cercle, la société civile a décidé de prendre d’assaut les deux ponts de la ville en bloquant ainsi les entrées et les sorties vers Ségou et Niono. Une situation à la suite de laquelle des forces de l’ordre engagées pour déloger les manifestants ont fait usage de gaz lacrymogène et de balle à blanc faisant au moins deux blessés, selon notre correspondant. Dans la foulée, des négociations ont entamé entre des émissaires du gouverneur de Ségou et les autorités locales de Markala (maire, sous-préfet et des chefs de village). Des négociations à la suite desquelles, les manifestants ont fini par accepter de lever le blocage.
Toutefois, la société civile et l’ensemble des forces vives de Markala semblent intraitables sur leur demande : Markala cercle ou rien. « Les deux parties se sont mises d’accord de donner une chance au dialogue d’ici jeudi à 0 h. Sans satisfaction, nous reprendrons la manifestation », a précisé M. Coulibaly.
Ce projet de réorganisation territoriale, depuis la publication des résultats des travaux de la Commission chargée des travaux, donne lieu à des manifestations pour rejeter le projet en l’état. Les autorités politiques de la transition ont intérêt à être beaucoup plus regardantes à ces cris de cœur pour ne pas créer d’autres foyers de tension dans le pays et qui rendront la gouvernance difficile à l’équipe issue des élections de 2022.
Quiconque souhaite réussir ce projet de réorganisation doit au préalable se donner le temps pour comprendre les relations qui lient certaines localités du pays où de véritables histoires ont toujours existé.
Togola
Source : https://saheltribune.com