Sécurité au nord, révision constitutionnelle… : Série de contestations à Bamako aujourd’hui

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Les droits à la santé et à l’éducation des Maliens : Le regroupement « Tarata Woulé » interpelle l’Etat

Dans la matinée, un rassemblement des mouvements « Tara Ta Wulé », « Anti MNLA » et « Waati, Serra » aura lieu en face de l’ambassade de France, tandis que le collectif pour la défense de la République sonne la mobilisation dans l’après-midi pour accueillir son porte-parole, Mohamed Youssouf Bathily de retour de mission en Europe. Au même moment, les responsables de la Plateforme “Antè A Bana ! Touche pas à ma Constitution » donne rendez-vous à la Bourse du travail.

La journée du jeudi sera marquée à Bamako par une série de contestations contre le projet de révision constitutionnelle, la situation sécuritaire au Nord et la condamnation du chroniqueur, Mohamed Youssouf Bathily.

Les mouvements de contestations contre le projet de révision constitutionnelle et la situation sécuritaire dans la partie septentrionale de notre pays et du centre continuent de plus belle. Après l’assemblée générale du mardi 1 août, la Plateforme “Antè A Bana ! Touche pas à ma Constitution » appelle de nouveau à la mobilisation populaire.

Pour cette énième manifestation, les mouvements composants la plateforme ont décidé de se faire entendre à plusieurs niveaux.

Le premier regroupement aura lieu devant l’ambassade de France. Initié par les mouvements « Tara Ta Wulé » et « Waati, Serra » et des associations des ressortissants du Nord. Selon les organisateurs, l’initiative vise à dénoncer le jeu trouble de la France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la sécurité dans la partie septentrionale de notre pays.  « Waati sera pour la libération du Mali », déclare Mamedy Dramé du mouvement Waati Serra.

Pour lui, l’objectif est d’informer l’opinion internationale sur la situation alarmante au Nord du Mali. « Le choix de la devanture de l’ambassade de France se justifie par l’implication présumée de ce pays dans la gestion de la crise. C’est elle qui a mobilisé la communauté internationale à venir au Mali. La force Serval est partie, mais Barkhane et Minusma sont là. Malgré, le Mali continue de perdre progressivement son intégrité territoriale. Le moment est venu pour la France de clarifier sa position. Elle est et restera le premier partenaire du Mali. Mais elle doit contribuer à la stabilité du Nord, une région par qui la sécurité du Sahel passe… ».

Le Collectif pour la défense de la République mobilise les siens dans l’après-midi pour accueillir leur porte-parole, Mohamed Youssouf Bathily en fin de retour de mission en Europe. Ce dernier, porte-parole de la Plateforme “Antè A Bana ! Touche pas à ma Constitution », a été condamné par la justice pour incitation à la désobéissance des troupes. Le verdict d’un an de prison ferme et 100 000 F CFA d’amende est sérieusement contesté par les militants de son mouvement. Le CDR demande l’annulation pure et simple du verdict prononcé contre leur camarade alors qu’il ne faisait que son travail. Le collectif dénonce la restriction de libertés depuis l’avènement du projet de révision de la Constitution.

Pour le CDR, le chroniqueur n’a fait qu’exercer son droit de la liberté d’expression, garantie par la Constitution. Mieux, le CDR est soutenu dans ce combat par non seulement les membres de la plateforme, mais aussi par l’Amnesty international.

Le bureau Afrique de l’Ouest de l’institution de défense des droits humains a témoigné que Ras Bath avait critiqué un «dysfonctionnement» au sein du ministère de la Défense et évoqué une affaire de détournement de la prime alimentaire des militaires tout en appelant à la démission du ministre de tutelle lors d’une émission diffusée à la suite de l’attaque, le 3 août 2015, d’un poste de garde au nord du pays. « Une attaque qui avait fait 11 morts côté militaire », précise le communiqué d’Amnesty international. C’est une restriction des libertés et ce, indique l’Ong, depuis l’annonce de la révision constitutionnelle qui devait avoir lieu le 9 juillet dernier, mais finalement reportée à une date ultérieure.

Citant les cas de violences, l’ONG a ajouté qu’en juin, des policiers avaient frappé avec des matraques des manifestants pacifiques regroupés à la Bourse du travail de Bamako, avant de les disperser. Une autre manifestation pacifique a été dispersée le 10 juin aux gaz lacrymogènes par des policiers et des éléments de la Garde nationale qui ont brièvement interpellé des manifestants.

Le communiqué d’Amnesty souligne également l’agression des leaders de « Trop c’est trop » en pointant du doigt le cas de Malick Konaté devant les locaux de la télévision publique par des personnes supposées favorables aux autorités. Il participait à un rassemblement pacifique pour dénoncer la partialité de la télévision qui, selon les membres de ce mouvement, ne couvre que les manifestations et réunions du camp du «Oui» à la révision constitutionnelle.

Madou Kanté, un blogueur et chroniqueur d’un média social  en ligne, a été blessé par balle par des inconnus alors qu’il était dans sa voiture à 1h du matin. Quant à Salif Diarrah, journaliste au site d’informations Maliactu, il a rapporté avoir reçu plusieurs appels anonymes avec des menaces de mort.

Pour dénoncer ces violations de libertés fondamentales, le CDR mobilise ses éléments  ce jeudi pour  réaffirmer leur soutien à Ras Bath. Ainsi, il sera accueilli à l’aéroport international, Modibo Keita de Sénou par une foule acquise à sa cause. Ensuite, il sera conduit à la Bourse du travail où les responsables de la plateforme l’attendent pour la restitution de sa mission européenne.

La Plateforme invite ses membres et sympathisants à se mobiliser massivement pour participer à ce meeting afin d’exiger le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle et alerter l’opinion nationale et internationale sur la gravité de la situation au Nord du pays.

Bréhima Sogoba

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2 COMMENTAIRES

  1. Au lieu de se focaliser sur des choses comme ça pour honorer ces jeunes qui sont morts pour la défense de leur pays, IBK et son entourage préfèrent jouer au cinéma en croyant distraire le peuple malien qui est en avance sur lui et son entourage. Comment réconcilier le peuple si certains enfants sont considérés plus nantis que d’autres?
    Nous restions certain que le pouvoir de ce gouvernement tend vers sa fin, cela est indéniable, IBK et son environnement précipiterons leur départ par la violence. Son deuxième mandat est déjà hypothéqué avec ce comportement irrationnel dans cette affaire Ras Bath et celle de la révision constitutionnelle. Leur orgueil et leur suffisance les conduiraient vers l’irréparable et cela très bientôt, tellement qu’IBK et son entourage sont entêtés qu’ils affichent un regard haineux vers les autres bons maliens qui subissent depuis quatre ans les sévisses d’un pouvoir qui ne connait que le langage de la force. Ils respectent les Touareg de la CMA parce qu’ils ont eu à s’exprimer par la violence en égorgeant des dizaines de militaires à Aguel’hoc et ils continuent à tuer, à violer et à persécuter des pauvres populations de la région au vu et au su du pouvoir qui ne trouve d’alibi que de réviser de force notre constitution en donnant tout le pouvoir d’un roi à IBK et excluant certains bons maliens de la course aux prochaines élections présidentielles. De toutes les façons qu’IBK et son entourage sachent que les maliens sont aujourd’hui plus que jamais divisés au profit des bandits armés de la CMA. Même si ce référendum ne se tient plus, les maliens restent divisés avec ceux qui se disent bons maliens et ceux qui se disent mauvais maliens car ils ne peuvent pas se présenter aux futures élections présidentielles. Nous sommes dans l’œil du cyclone, pour en sortir se serait pas facile. Comment peut-on aimer les mauvais maliens au profit des bons maliens qui se sont toujours soumis aux caprices de ce pouvoir irresponsable et indigne? Nous sommes sidéré et restions stupéfaits par le comportement de ce pouvoir. Le chaos est certain très prochainement.

  2. Mercie de rappeler la date du 03 Aout 2015 aux maliens et maliennes. Ces jeunes ont été tués pour la défense de la nation malienne. Je suis le père d’un d’être eux et par la faute du gouvernement malien ils ont été enterrés dans le désert sans aucune information des parents et dans des conditions inhumaines. Aucune cérémonie officielle n a été organisée pour eux. A la date du 03 Aout 2017 aucun effet personnel n’a été donné aux parents des disparu. Je me demande comment la réconciliation est organisée au Mali. Que dieu les accordent dans son paradis. Amen !

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