Sécurité : La part des femmes

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Les Assises nationales de la Refondation (ANR), qui rassemblent les Maliens de tout bord pour pouvoir donner un nouveau visage au Mali, ambitionnent d’impliquer les femmes dans le processus de sécurisation du Mali.

 

La question sécuritaire a été au centre des débats aux Assises nationales de la Refondation (ANR), plus précisément l’implication des femmes dans le processus de la sécurité. « Bien évidemment, nous sommes tous conscients de la place importante de la femme dans la consolidation de la paix et de la sécurité, car c’est elles qui permettent d’assurer et de garantir la sécurité dans les foyers et dans la communauté. Cette assise a été l’occasion pour bon nombre de Maliens, de l’intérieur et de l’extérieur, de proposer des nouvelles bases solides de la refondation nationale. Parmi ces propositions l’accent a été mis sur des recommandations qui, selon eux, permettront d’inclure les femmes dans le processus de la sécurité », a dit Mme Sy Kadidiatou Sow, ancienne ministre et Présidente de Adéma Association. Pour elle, les femmes ne peuvent en aucun cas être exclues du processus de sécurité, car, pour Mme Sy, elles vivent l’insécurité et sont les premières victimes. « Les femmes ont compris que la sécurité ne peut pas être totalement assurée sans leurs implications, c’est pour cela qu’elles ont été nombreuses à proposer des propositions » explique-t-elle.

Mme Sy Kadidiatou Sow fait aussi savoir que les moyens et techniques doivent être mis à la disposition des femmes pour que le processus de Démobilisation Désarmement et Réinsertion (DDR) puisse bien aboutir. « Les seules personnes que les jeunes, qui sont dans les groupes terroristes, écoutent c’est leurs parents et les mieux placés pour leur parler, ce sont leurs mamans et femmes, donc c’est elles qui peuvent les désarmer et les réintégrer dans la société. Mais pour cela il faut que les moyens et techniques soient à leurs dispositions ».

Mme Dicko Touré, délégué du Corema, fait savoir à son tour que la sécurité passe d’abord par les femmes, car elles sont les piliers de la maison et de la société. « Pour que la sécurité puisse régner partout au Mali je crois que nous les femmes nous devons jouer à la fois les rôles d’informations et de sensibilisatrices. Nous sommes écoutés dans la société et nous devons profiter de cela pour sensibiliser nos enfants et nos hommes pour qu’ils ne rejoignent pas les groupes armés, pour qu’ils sachent que c’est leur pays qu’ils doivent servir et aimer. Informer aussi nos autorités et forces de défense des situations des groupes armés et leur faciliter l’accès à l’information dans nos sociétés », explique-t-elle.

Pour un Délégué de Bougouni, Siaka Konaté, pour que la refondation puisse aboutir, il faut aussi que nous nous inspirons de nos sociétés traditionnelles. Il fait savoir que dans le temps, nos ancêtres pour consolider la sécurité étaient obligés d’inclure les femmes, ‘’dans notre enfance, tout passait par les femmes, car comme on le dit, elles sont les meilleures conseillères. Pratiquement toutes les bonnes décisions viennent des femmes, il faut que nos autorités pensent à inclure les femmes dans les institutions sécuritaires pour qu’elles puissent élaborer avec les hommes des politiques qui vont garantir la sécurité sur notre territoire à long terme’’.

Tout comme les Maliens de l’intérieur, ceux de l’extérieur ont beaucoup répondu présent pour l’assise. Ana Fatoumata Maïga, Délégué diaspora France, énumère trois recommandations données dans la salle qui, selon elle, aideront à renforcer et à maintenir la sécurité dans son ensemble ‘’les femmes ont pensé que pour avoir la sécurité interne, qu’il faut remettre en place le service national obligatoire à partir de 18 ans, permettre aux familles de pouvoir vivre au moins dans la décence en assurant la sécurité alimentaire et surtout résoudre le problème éducatif car il y’a beaucoup qui n’ont pas d’autre alternative dans la vie parce qu’ils n’ont pas été à l’école et les groupes armés profite de cela pour les recruter’’ dit-elle.

 

Aminata Agaly Yattara

Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains et NED

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