Amener les Etats membres de l’Union Africaine et leurs partenaires à prendre en compte la multisectorialité pour assurer une nutrition suffisante et de qualité à tous les jeunes Africains et à mener le plaidoyer pour qu’ils s’impliquent résolument à mettre en œuvre les mesures nécessaires. C’est l’objectif principal de la 3ème journée Journée africaine pour la sécurité de l’alimentation et de la nutrition qui a été célébrée au siège de l’institution, à Addis Abeba (Ethiopie), le 31 octobre 2012.
C’est sur le thème «Assurer l’accès à des aliments sains et nutritifs» qu’a été placée cette 3ème commémoration, qui vise aussi à ancre dans les esprits une évidence: la sécurité alimentaire n’est qu’un élément de la sécurité nutritionnelle. Il importe pour nos gouvernants, en effet, de permettre à nos populations, plus spécifiquement aux enfants et aux femmes, d’avoir une nourriture disponible régulièrement et en quantité suffisante; d’avoir tous les moyens d’y accéder pour s’assurer un régime alimentaire équilibré et de disposer de connaissances élémentaires en matière de nutrition et de soins que les aliments disponibles soient judicieusement utilisés.
Pour sécuriser la nutrition des jeunes Africains et leur offrir l’opportunité, à laquelle ils ont droit, de jouer pleinement leur rôle demain dans le développement du continent, il faut leur fournir de l’eau potable, de l’assainissement et des soins de santé adéquats et accessibles.
Une nutrition sécurisée, saine et de qualité, suppose qu’il existe une sécurité alimentaire continue, un environnement sain, des ressources en matière de santé d’accès aisé à tous points de vue, des comportements et pratiques en matière d’alimentation débarrassés des préjugés et us et coutumes néfastes.
C’est dire que, face aux multiples défis auxquels l’Afrique est confrontée aujourd’hui, sécuriser la nutrition de tous ses fils d’ici à quelques années ne semble pas être un pari gagné d’avance. Changement climatique, faibles production et productivité agricoles, lacunes des systèmes de santé, d’éducation, d’hygiène et d’assainissement, carences en matière d’énergie et d’infrastructures de transport, etc.. Le tableau n’est pas très reluisant, mais il n’empêche pas de nombreuses initiatives de voir le jour pour que chaque petit Africain puisse, demain, grandir tout à fait normalement, sans qu’une mauvaise nutrition (carencée ou surabondante) n’hypothèque ses futures capacités physiques, intellectuelles et cognitives.
Nous vous en parlerons dans de futures éditions, de même que des partenaires privilégiés de l’Union Africaine et du Mali (au premier rang des quels l’UNICEF et l’Union Européenne) dans cette lutte pour la survie et l’épanouissement de leurs futurs dirigeants, enseignants, agents de santé, opérateurs économiques, agriculteurs, artisans et éducateurs, bref, de leurs futures forces vives! Ce qui aurait d’ailleurs dû mobiliser plus de décideurs africains à Addis que la faible représentation enregistrée lors des travaux du 31 octobre.
Ramata Diaouré,
Envoyé spéciale à Addis Abeba