Un plan d’urgence a été adopté pour faire face au déficit céréalier enregistré dans plusieurs parties du pays et à la pression prévisible sur les céréales.
Au regard du déficit céréalier que notre sous-région connaît cette année, notre pays s’est doté un plan d’urgence. La validation de ce plan d’urgence élaboré sur la base du diagnostic harmonisé des perspectives de la situation alimentaire était au centre d’une réunion que Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, a présidé mardi après-midi. La rencontre qui s’est déroulée dans la salle de conférence de la Primature a regroupé des ministres et des représentants des structures en charge de la sécurité alimentaire.
Le déficit céréalier du Mali étant moins prononcé que celui des pays voisins, ceux-ci seront naturellement tentés de venir s’approvisionner chez nous et d’exercer, du coup, une pression supplémentaire sur les céréales. Face à la situation, un plan d’actions a été élaboré, articulé autour de 9 points. Les actions d’urgence débuteront en décembre prochain pour prendre fin en février 2012. Elles concernent l’achat de 85 886 tonnes de céréales pour la distribution gratuite, l’achat de semences de céréales sèches et de pommes de terre pour les besoins de la prochaine campagne et l’achat de 14 500 tonnes d’aliment bétail et pierre à lécher.
Le coût total de ces différentes opérations est chiffré à 19,1 milliards de Fcfa. Ces actions seront menées par le Commissariat à la sécurité alimentaire, le ministère de l’Agriculture, le département de l’Elevage et de la Pêche et le ministère délégué chargé du Développement intégré de la zone Office du Niger. Le ministre de l’Agriculture, Agatam Ag Alhassane, estime que le plus important aujourd’hui est le ravitaillement des marchés. Ce n’est pas certain, a-t-il averti, que les cultures de contre-saison réussissent bien cette année à cause du faible niveau du fleuve.
Les actions à moyen terme, elles, vont de janvier à juin 2012 et concernent l’achat de 70.512 tonnes de céréales pour les vendre à des prix modérés, l’alimentation du Fonds de sécurité alimentaire et du Fonds pour la gestion du stock d’intervention de l’Etat. Ces actions porteront également sur l’achat de 15 000 tonnes de céréales pour la reconstitution du stock national de sécurité alimentaire et de 35 000 tonnes de riz pour la constitution du stock physique d’intervention de l’Etat. Il faut aussi améliorer la disponibilité de l’aliment bétail et des produits vétérinaires, renforcer les capacités des acteurs de l’élevage, rationnaliser l’utilisation des ressources en eau et procéder à la sensibilisation des éleveurs.
Le coût financier de ce volet est estimé à 58,5 milliards de Fcfa. Les actions à moyen terme seront essentiellement pilotées par le ministère de l’Elevage et de la Pêche et le Commissariat à la sécurité alimentaire. A l’issue de la rencontre, le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, a demandé d’avancer rapidement afin de contrer la psychose de déficit alimentaire qui s’amorce.
« Commencez déjà à ravitailler les banques de céréales et détaillez chaque action pour la rendre efficace », a recommandé le chef du gouvernement. La rencontre a préconisé de discuter avec le ministre de l’Economie et des Finances des différents points de débats du plan d’action et d’enrichir la stratégie opérationnelle en prenant en compte les recommandations de la rencontre entre le Commissariat à la sécurité alimentaire et les partenaires techniques et financiers.