Sécurité alimentaire en milieu rural : Le constat inquiétant des paysans

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Le bilan de la campagne agricole dressé par les organisations professionnelles paysannes, confirme les mauvaises récoltes et la hausse des prix des céréales.

L’Association des organisations professionnelles paysannes (AOPP) a tenu les 21 et 22 décembre son assemblée générale à Siby. A l’ordre du jour de la rencontre figuraient le rapport d’activités, financier des AOPP régionales et nationale sur 3 ans, la stratégie et la vision de l’AOPP sur la sécurité alimentaire dans notre pays et sur le plan stratégique et la stratégie de positionnement de l’association sur l’organisation des filières porteuses en son sein. La rencontre a été marquée par une conférence de presse sur le « bilan de la sécurité alimentaire en milieu rural et de la situation d’insécurité alimentaire au Mali pour les hommes et les animaux ». Chaque président régional de l’association des organisations professionnelles paysannes a fait le bilan de la situation de la sécurité alimentaire dans sa région. Ainsi, le président de l’AOPP de Kayes, Lakami Sima, a précisé que les pluies ont été mal reparties cette année. Certaines localités n’ont ainsi pas atteint les objectifs visés dans la production céréalière et les prix des céréales ont vite grimpé. Au marché de Kayes, révèle-t-il, le sac de 50 kg est vendu à 17 500 Fcfa.

Lakami Sima a annoncé que 28.472 tonnes de céréales seront distribuées gratuitement aux populations dans certaines localités de la région. Même constat du côté de Koulikoro. Ici aussi, suite à une mauvaise pluviométrie, les prix des céréales ont vite augmenté et sont incontrôlables au marché, a témoigné Seydou Coulibaly, président de l’AOPP de la région. Le gouvernement a promis son soutien par l’installation des banques de céréales, a-t-il précisé. A Sikasso, les pluies ont été mal reparties et n’ont pas duré le temps nécessaire et normal, confirme le président de l’AOPP régional, Bakary Diarra. A Yorosso, sur 9 communes, 5 sont confrontées à l’insécurité alimentaire. Tandis qu’à Koutiala, 60% des paysans sont menacés de famine. Dans les marchés de l’ensemble de la région, le maïs coûte 150 francs le kg et le mil, 260 Fcfa le kg. Idem pour la région de Ségou dans la répartition des pluies, a noté le président de l’association ségovienne, Boba Dakouo. Elles sont tombées tardivement et se sont arrêtées tôt. A Macina, 5 localités n’ont pu semer et les céréales n’ont pas atteint leur croissance dans leur localité. Certaines localités de Tominian connaissent aussi des difficultés céréalières provoquant des déplacements de populations.

Les paysans n’ont pas pu atteindre la production normale et nécessaire. Le mil coûte 250 à 270 Fcfa le kg au marché pendant que le prix du riz varie entre 200 et 450 francs le kg. Là aussi, les autorités compétentes ont promis l’irrigation des champs maraîchers pour la contre-saison. La campagne agricole est mauvaise à Bankass, soulignera le président de l’AOPP de Mopti, Soumaila Guindo. Les prix varient entre 35.000 et 50.000 Fcfa le sac de 100 kg. A Tombouctou, la culture de la pastèque locale, le maraichage au bord du fleuve Niger et le stockage du mil représentent le seul espoir des populations contre l’insécurité alimentaire, a indiqué la présidente de l’association des organisations professionnelles paysannes de la 6ème Région, Mme Traoré Fatoumata Saloum. A Gao les récoltes ont été mauvaises par manque de pluies, a précisé le coordinateur de l’AOPP de Gao, Salihou Dicko. En cette période de récolte, dit-il, le riz coûte 350 Fcfa le kg et le mil 300 Fcfa. Dans l’ensemble, c’est la région de Sikasso qui présente la meilleure situation.

Le président national de l’AOPP, Tiassé Coulibaly, assure que sa structure a pris des mesures pour ravitailler toutes les localités frappées par la mauvaise campagne agricole. Il appelle les autorités à soutenir son association. Pour le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali, la rencontre devait permettre de tirer les conclusions de la mauvaise campagne agricole. « Pour sortir de cette crise alimentaire, il faut élaborer des stratégies, faire des aménagements afin de retenir les agriculteurs dans leurs champs et localités », a proposé Bakary Togola. Il a souhaité que les besoins alimentaires soient identifiés et évalués dans les localités concernées afin d’en discuter pour trouver des solutions idoines.

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