Dans notre capitale, un nouveau phénomène se développe chez les jeunes filles. Elles multiplient les astuces pour arnaquer les gens dans la circulation : entre « deux doigts et cris de scandales », elles attrapent dans leurs filets de nombreux conducteurs.
La femme est respectée dans notre société, parce qu’elle nous rappelle notre mère, notre sœur, notre partenaire. En effet, les gens éprouvent beaucoup de compassion envers la femme et on est sensible à tout ce qui la touche. Malheureusement, certaines personnes profitent de ces nobles considérations pour poser des actes peu orthodoxes. Comme le dit le dicton « chat échafaudé craint l’eau froide », les hommes se méfient de courir au secours des jeunes filles de nos jours. Ceci est dû au fait qu’une nouvelle race de jeunes dames opère en longueur de journée sans éthique, sans morale. Elles arnaquent les honnêtes citoyens, utilisant la ruse, et profitant de la naïveté et de la gentillesse des gens.
Bon nombres d’hommes ont été victimes de ces sangsues, il s’agissait dans le temps des conducteurs de véhicule qui se faisaient extorquer de l’argent par une auto stoppeuse maligne. Actuellement, elles ont jeté leur dévolu sur les conducteurs d’engins à deux roues. Le conducteur stoppé par la demoiselle se voit faire de drôles de propositions pendant qu’il conduit sa passagère. Ces propositions varient entre une séance de massage dans un endroit clos, un crochet dans un endroit au choix du conducteur.
D’autre part, parmi cette catégorie de dames, les plus intrépides vont jusqu’ à faire au conducteur du chantage s’il ne leur donne pas la somme qu’elle veulent. Le scénario suivant est qu’elle demande au conducteur de la déposer quelque part. Une fois qu’elle estime qu’ils sont dans un endroit bondé de personnes, elle se met à crier au scandale et exige que le monsieur lui donne de l’argent. Et si par malheur, il refuse elle crie et ameute les gens pour dire que son client de la nuit a refusé de lui payer de l’argent après service rendu.
Nous avons reçu de nombreux témoignages des victimes de cette arnaque. Mais nous avons reçu le témoignage d’un homme qui a refusé de céder à la pression :
Ce jeune porteur d’uniforme est un ami à un de nos confères.
Le jeune homme se rendait chez des amis quand une jeune demoiselle lui a fait signe de s’arrêter. C’était sur le chemin de Sébenikoro. Elle pria le monsieur de la déposer en ville. Alors qu’ils roulaient, la jeune dame lui a demandé de s’arrêter, elle était arrivée à destination. Une fois que le jeune homme s’est arrêté, la jeune demoiselle a pris soin de se rassurer qu’il y avait foule non loin : elle a placé ses deux mains au dessus de la tête (comme les femmes aiment bien le faire chez nous dans les situations dramatiques) et s’est mise à crier. Elle répétait sans cesse que le jeune homme refusait de lui payer son dû après avoir eu des relations intimes avec elle. Ces cris ont fini par attirer les passants qui ont vite formé un cercle autour du couple. Le jeune homme, sidéré par la situation, était partagé entre le rire et l’effarement .En effet la jeune fille qui avait fait sortir ses griffes, les yeux larmoyants, était parvenue à attendrir les gens qui commençaient à sommer le jeune homme de lui donner son argent.
La chance du jeune homme fut qu’un policier s’était approché de la scène. Aussitôt, le jeune homme saisit cette aubaine pour se sortir du guêpier. Il demanda aux témoins de la scène et au policier de les accompagner au poste de police le plus proche afin de régler l’histoire. Une fois sur place, la police a soumis les deux protagonistes à un interrogatoire : la version du jeune homme était cohérente tandis que la jeune demoiselle ne parvenait pas à fournir aux policiers l’endroit, le nom de l’hôtel où elle avait eu ladite relation sexuelle avec l’homme. Grâce aux policiers du 14ème arrondissement, le jeune homme fut blanchi et la jeune fille mise en garde de vue afin qu’elle médite sur son geste. Notre pauvre jeune homme qui a échappé belle à une situation très embarrassante se fait la promesse de ne plus faire monter de femme derrière sa moto dans les rues bamakoises. Et personne ne peut le blâmer en raison du calvaire vécu.
Khadydiatou Sanogo