Le nouveau visage de la gent féminine bamakoise s’affiche par une forte consommation d’alcool, tous âges confondus. En effet, nombreuses sont les Maliennes qui s’adonnent au tabagisme et à l’alcoolisme. Chose qui n’est pourtant pas sans conséquences sur la santé, la vie familiale et les comportements humains.
L’alcool et le tabac sont considérés par certaines personnes comme des signes extérieurs de séduction, un symbole d’indépendance, de liberté. Une manière de dire que l’on est une femme libre et dans le vent. Ces faux signes glamour, comme l’attestent des spécialistes de l’esthétique (car l’alcool comme le tabac en plus de leur odeur désagréable), ternissent l’éclat des teints et provoquent des chutes de cheveux et d’ongles.
Mais, le constat demeure que de nombreuses femmes de tous âges s’adonnent à une grande consommation d’alcool et de tabac dans notre société. La première fois, pour la plupart de ces personnes, s’effectue dans l’optique de se faire accepter dans un groupe ou par un compagnon consommateur d’alcool-tabac lors d’une soirée bien arrosée.
L’absorption quotidienne d’alcool pendant les nuits amène ces nouvelles consommatrices de boissons alcoolisées à être dépendantes de la substance. Pour certaines jeunes filles bamakoises, il est difficile de fréquenter les boîtes de nuit, maquis ou groupes de fêtards sans s’abreuver de nectar. Aussi, dans ces lieux, des femmes se sentent obligées de faire leur baptême de feu. Dans les parties de Bamako by night, le tabac, l’alcool, le sexe sont au rendez vous et avec rigueur. En effet, bon nombre de ces personnes consomment leur boisson par plaisir personnel, mais pour d’autres c’est surtout pour échapper aux « mauvais regards » des autres qui toisent ceux qui ne boivent pas de boissons alcoolisées dans un maquis ou bar-restaurant. Car aussitôt qu’un client demande une boisson non alcoolisée dans l’un de ces maquis, la serveuse lui démontre un désintérêt pour sa commande sans oublier les regards que lui jettent les autres clients de la place. Cette pratique conduit certaines dames à intégrer le club des buveurs pour se faire accepter parmi les clients privilégiés de ces endroits. Elles ne se rendent pas compte la plupart du temps que l’organisme féminin réagit plus vite à l’effet de l’alcool que chez l’homme. Selon des enquêtes, l’alcool se dilue moins chez la femme dans sa masse musculaire d’où une élimination très lente. Chose qui pourrait expliquer des cas où des hommes abusent de leur cavalière après avoir bu une même quantité de boisson alcoolisée. Beaucoup de Bamako by night se terminent pour des femmes avec réveil amer, des regrets sur des actions de nuit passée à des soirées bien arrosées. En effet, des hommes entraînent leurs compagnes à se soûler pour avoir gain de cause. Bref, ils profitent de ces moments d’ébriété pour ensuite abuser d’elles. La consommation d’alcool constitue pour certaines personnes un moyen d’échapper à leurs problèmes et une cigarette à la main est une manière sûre de se faire de galantes compagnies. Très souvent, il est difficile pour ces gens de délimiter le pas entre le plaisir et la dépendance. Ainsi des femmes se retrouvent être de grandes consommatrices avec pour risque des conséquences très regrettables.
Khadydiatou Sanogo
