Le modèle classique de nos foyers veut que le chef de famille soit l’homme. Ce statut lui confère une autorité sur tous les membres de la famille. Lorsque cette fonction est remplie par les femmes, on observe souvent certains désordres dans les conventions habituelles de nos foyers,
Comme dans une classe d’école, les ménages nous habituent à un certain ordre social, à une hiérarchie des personnages. L’organigramme des couples se présente ainsi : à la tête le chef de famille qui coiffe, la femme, les enfants, etc. Lorsqu’il s’agit de la grande famille comme c’est le cas de la grande majorité de nos foyers, le chef de famille n’est pas celui qui est le plus riche, mais le patriarche, le père du mari ou le grand frère, ensuite viennent les femmes qui suivent cette chronologie de droit à l’aînesse. Dans ce genre de foyer, l’autorité du chef de famille est reconnue et bien respectée de tous. Aussi, ce dernier ne profitait point de son pouvoir pour permettre une quelque division au sein de son clan. Malgré elle, l’épouse se soumettait à la décision commune prise par le chef de famille qui se faisait conseiller par ses pairs. C’est elle qui se charge de la tenue du foyer, du modèle d’éducation donné aux enfants, des heures de repas, et les règles de la maison étaient imposées à tous les membres de la famille.
Mais de nos jours, cette structuration des ménages a du mal à tenir, surtout quand l’épouse a plus de revenu que son mari. Dans bien de cas, le mari se trouve dans l’obligation de se plier aux désirs de sa femme. Il existe tout de même des couples où bien que la femme possède plus de biens que son époux, ils parviennent à se comprendre pour le bonheur de leur couple et de l’éducation de leurs enfants.
Le constat est que dans beaucoup de cas où c’est l’épouse qui a en charge les dépenses du ménage, le couple vit des moments de mésentente. En effet beaucoup d’hommes déclarent que leurs épouses refusent de se plier à leurs ordres, une fois qu’elles parviennent à une meilleure ascension sociale. Des témoignages révèlent que c’est désormais elles qui portent les culottes, et alors, elles ne rendent plus compte à leurs maris de leurs sorties et compagnies. Dans ce cas, l’homme n’a plus droit au chapitre de l’agissement de sa femme. Elle ne lui demande pas son avis sur ses entreprises dans la famille et si par malheur le mari proteste, elle lui rappelle son incapacité à tenir son foyer. Ces cas nous viennent d’hommes ayant connu des difficultés dans leur travail.
Selon un enseignant de second cycle de notre capitale, qui a requis l’anonymat, il a connu sa femme dans un petit village de Kayes. Amoureux d’elle dès leur première rencontre, il a demandé sa main et l’a inscrite dans une école professionnelle. Ils ont eu trois enfants. Notre enseignant fut affecté à Bamako, lorsque sa femme a terminé ses études. Il a sollicité de l’aide auprès des amis à lui, afin que sa femme trouve une place dans l’administration de notre pays. L’épouse a obtenu une bonne fonction dans les finances. C’est alors qu’elle a commencé à changer de comportements envers son mari. Comme nous l’a confié notre enseignant attristé, sa femme ne lui rend plus compte de rien. Elle ne s’occupe plus du foyer. Il n’a ses repas que grâce aux soins de l’aide ménagère qu’elle emploie. Selon lui, la femme bien que gagnant bien sa vie, refuse de contribuer aux frais des enfants et elle semble le mépriser. Il déclare que le dégoût que sa femme éprouve pour lui le suit même dans leur intimité. En effet elle refuse d’avoir des relations intimes avec son mari. « A chaque fois que je veux l’approcher, elle invente une maladie ou un coup de fatigue, j’ai demandé à plusieurs proches d’intervenir, mais elle continue. Elle ne respecte la trêve que peu de temps avant de s’éloigner de nouveau, elle me montre qu’elle est mieux que moi», fulmine t-il. Quand l’on demande pourquoi le mari continue de supporter sa situation, il nous répond qu’il tient à sa femme, que peut être elle va changer s’il trouve une meilleure situation financière. Ce ne sont donc pas les hommes seuls qui font souffrir leurs femmes. Il y a bien des femmes qui torturent leurs maris.
Khadydiatou Sanogo