Sébenicoro : Mythe et réalité

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Aucun natif ou résident de Sébénicoro ne pourrait détenir une parcelle de pouvoirs ou d’autorité au Mali depuis le « repli stratégique » de l’Almamy Samory Touré. Cette légende a longtemps sévi, poussant plusieurs hauts cadres et responsables à éviter soigneusement ce quartier de la Commune IV du district de Bamako.

 

 

Cependant, le 29 juillet dernier mais surtout le 11 août, ce mythe est tombé, balayé par un formidable raz-de-marée humain qui propulsé Ibrahim Boubacar Kéita, résident emblématique et symbolique de Sébénicoro où il a construit une somptueuse résidence. Elu à la tête de l’Etat, IBK a vite mis à nu le mythe pour se retrouver aussitôt par l’implacable réalité de la nature. Mercredi 28 août 2013, une pluie torrentielle, qui a duré toute la matinée, a coupé Sébénicoro du reste du district de Bamako. Pendant des heures, personne ne pouvait ni quitter ni rejoindre le quartier du nouveau président de la République. Dieu se serait-il fâché de cette élection présidentielle? Les érudits pourraient sans doute répondre à cette question divine.

 

 

Quant au pauvre mortel qui n’a plus que les yeux pour pleurer, il a appris à ses dépens qu’il peut éviter les foudres de la nature déchainée. Notamment en s’abstenant …d’inonder le lit d’un cours d’eau ou ses berges.

 

Cet avertissement est également valable pour l’administration civile et l’autorité communale qui autorisent ou ferment les yeux sur les constructions et occupations anarchiques. Mais il pourrait avoir plus grave.

 

 

IBK n’était pas à Bamako ce jour triste d’inondation, occupé à remercier des chefs d’Etat et de gouvernement qui ont aidé son pays à recouvrer l’intégrité territoriale et à organiser une élection présidentielle, mais aurait-il pu éviter le vide constitutionnel qu’il a failli créer en se faisant investir le 19 au lieu du 04 septembre ?  Cette question, parce que ce mercredi 04 septembre, jour de passation de pouvoir entre Dioncounda Traoré et IBK, et de prestation de serment du nouveau président, la nature s’est encore déchainée. Heureusement, le « prince de Sébénicoro » avait déjà quitté son quartier résidentiel, ayant sans doute compris qu’il avait intérêt à se trouver très tôt dans les parages du Centre international de conférence de Bamako, lieu des cérémonies.

 

 

Reste le 19 septembre prochain, jour prévu pour la réception de plusieurs dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement, de hautes personnalités. Le vide constitutionnel est évité mais quelle parade IBK aurait si les éléments de la nature décidaient encore de couper les ponts entre Sébénicoro et le reste de la ville ? Aucune, d’autant plus que son autre domicile se trouverait en CI, l’autre commune coupée de Bamako le jour des intempéries, d’autant plus le président de la République n’est ni Moïse qui aurait traversé la Mer rouge à pied, ni Jésus qui aurait marché sur l’eau.

 

 

C.T

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4 COMMENTAIRES

  1. Ça va prendre beaucoup de temps que la grande majorité des Maliens comprennent que ce que les anciens ont dit, n’est pas obligatoirement vrais! Utilisé tous simplement le BON SENS, c’est gratuit!

  2. C.T.Qui vous a dit que Samory a fait un « repli stratégique » à Sébénikoro?Savez-vous que la bataille de Woyowayanko(près de Sébénikoro)) a été remportée par Samory TOURE et que cela est reconnu par la France elle-même?S’agissant de mythe ce que l’on dit et qui n’a aucun fondement scientifique en tout cas, c’est que “tu ne dépasseras jamais celui qui construit sa maison entre la tienne et l’orient (la Qaaba?) ou encore que le meilleur domicile est celui dont la porte fait face à l’orient….Tout ça ce n’est que du PIPO: la preuve Mandé-Massa est aujourd’hui le président élu de tout le Mali depuis sa maison de Sébénikoro (quartier situé à l’extrême ouest de Bamako). 😉

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