La scolarisation des filles est autant un principe reconnu par la convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) qu’une recommandation forte de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Ce défi, pour les plus hautes autorités de l’Etat, se retrouve souvent compromis en raison de certaines circonstances d’ordre social. Malgré les avancées remarquables en la matière, plusieurs filles sont limitées dans leur cursus scolaire du fait du mariage.

Union entre un homme et une femme, le mariage reste un facteur de cohésion sociale. Nonobstant les résultats positifs enregistrés dans le cadre de la scolarisation des filles, l’avenir du combat pour l’émancipation des femmes est inéluctablement compromis d’un fait social. Il s’agit du mariage précoce qui oblige nombreuses jeunes filles, brillantes soient-elles, à freiner les études. Qu’est ce qui explique cette situation ? Les causes sont multiples. Pour notre part, nous limiterons notre réflexion sur les raisons d’ordres conjugaux et les pressions sociales.
Les raisons d’ordres conjugaux :
Elles sont très importantes en ce sens qu’une fois que les filles sont proposées au mariage, elles se retrouvent d’emblée face à des exigences constituant de véritables obstacles pour leur formation. Parmi celles-ci nous avons les travaux domestiques et l’entretien du mari qui jouent sur leur temps d’où la perturbation du calendrier scolaire ou académique. A cela s’ajoute l’aspect social étant entendu que la femme est considérée comme la gardienne du domicile conjugal, en d’autre terme le socle du développement de la famille. À ce niveau, naissent le plus souvent des conflits internes. Ce qui n’est pas non plus sans conséquences.
Les pressions sociales :
Il y en a deux sortes (pression physique et pression morale). On attend par pressions physiques, toutes attitudes corporelles de violence volontaire ou non exercées sur une personne. C’est le cas par exemple d’une fille qui est tout le temps battue par son mari ou l’un des membres de son environnement. Par pression morale, l’on fait allusion aux comportements illicites pouvant jouer sur la morale d’une personne. Exemple, les injures, chantages, blâmes…
Au regard des difficultés de la société, nous remarquons que nos filles sont victimes d’une réalité sociale qui ne colle pas avec les défis politiques de l’époque. En effet et force est de reconnaître que le mariage, en tant que tel, est une partie intégrante de nos traditions et ne constitue pas en soi un danger. Mais aussi, ne sommes nous pas en droit de le remettre en cause lorsqu’il constitue un frein à l’épanouissement de la femme et au développement de la nation ? Une femme mariée apporte incontestablement un soutien important dans la stabilité de son mariage et de son environnement immédiat. Une femme instruite, en plus de son milieu, est un facteur de développement pour toute une société.
AWA DOUMBIA