Scandales et contestations autour de tout au Mali : Soyons sérieux !

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Concours d’entrée dans la fonction publique de l’État, recrutement au sein des forces de défense et de sécurité, examens et concours de l’éducation, attribution des logements sociaux… Rien n’échappe à des scandales, contestations et procès devant les tribunaux. La dernière en date est l’attribution des logements sociaux. Le tollé soulevé autour de cette affaire à amener les autorités du pays à suspendre le processus de l’attribution des logements sociaux au risque de créer un autre front. Enquête au cœur d’un milieu gangréné par la corruption et le népotisme.

Décidément, les vieilles pratiques ont la vie dure. L’avènement d’un Mali nouveau ne se réalisera pas avec les mauvaises pratiques qui ont été dénoncées avec force sur le boulevard de l’Indépendance par ceux- là même qui dirigent la transition avec comme refrain un changement radical dans la gouvernance actuelle dont l’aboutissement est le Mali Koura. Mais avec l’affaire de l’attribution des logements sociaux, on vient de comprendre qu’on ne pourra pas faire du nouveau avec l’ancien. Les femmes et les hommes civils, qui sont aux affaires actuellement et qui parlent de rupture avec l’ancien régime, n’incarnent pas réellement le changement pour lequel le peuple malien souverain rêve, depuis le 26 mars 1991. Et pour avoir été membres dans différents gouvernements depuis la pratique démocratique dans notre pays, ils ne sont que les produits de la pourriture, du désordre, de l’effondrement de l’État malien, de la corruption à grande échelle, de la surfacturation, de la crise de confiance entre les Maliens et partisans de la démocratie à l’Occidental imposée à notre pays au sommet de la Baule, en 1990, pour se servir. Il serait bon qu’ils apprennent qu’au nom du Mali Koura qu’ils prétendent incarner, que les acteurs du changement veillent pour que tout ne soit plus permis comme par le passé, où on s’adonnait à des pratiques mafieuses sans être inquiété sans aucune mesure.

Partie jusqu’à présent sur des chapeaux de roue pour donner l’espoir aux masses populaires maliennes qui ont donné leur vie, en 2020, pour chasser un régime qu’elles considéraient comme oligarchique, la transition, qui était censée donnée de l’espoir, de l’espérance à nos compatriotes, vient de prendre un coup dur avec l’affaire de l’attribution des logements sociaux. Ce premier scandale de la transition, si le colonel Assimi Goïta, président de la transition, n’avait pas agi vite en arrêtant l’hémorragie, pourrait créer d’autres frustrations et détourner les Maliens de l’essentiel. Face à la grogne, il a immédiatement instruit au ministre du Logement de suspendre le processus d’attribution des logements sociaux en attendant de voir clair dedans.

C’est le jour même de la publication de la liste des bénéficiaires des logements sociaux que le pot aux roses a été découvert. Et il s’en est suivi de vives protestations, de contestations, de condamnations au sein de la population qui pensait que la transition avait donné un coup de pied au népotisme et au favoritisme dans l’attribution des logements sociaux pour l’émergence d’un nouveau Mali. Aussi, les réseaux sociaux se son-ils pas restés en marge de ce scandale d’une autre époque. Ils ont fustigé le comportement des bâtisseurs du Mali Koura et dénoncé les pratiques opaques qui ont entouré l’attribution des logements sociaux.

Pour la circonstance, chacun est parti de son côté pour dénoncer la liste des bénéficiaires des logements sociaux. Pour les uns, les soutiens de la transition ont été favorisés. Moussa Fané, cadre dans une entreprise de la place, est de cet avis. Il dit dénombrer des noms des militants du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces populaires (M5-RFP) et des membres du Conseil national de transition (CNT), proche des militaires.

Quant à Sibiry Koné, enseignant de son État, il dit être déçu du combat qu’il a mené au sein du M5-RFP dont la finalité était d’enterrer la mauvaise gouvernance. «Ce n’est pas avec de la magouille qu’on fera le Mali Koura», regrette-t- il.

Pour les autres, c’est le retour de ‘‘Ma famille d’abord’’, slogan attribué au président IBK par ses détracteurs. Sékou Coulibaly, chargé de communication d’une société de la place, parle de népotisme et de favoritisme. Il désespère de la mise en place d’un nouveau Mali avec les hommes de l’ancien régime. Salimata Diarra abonde dans le même sens. Elle va plus loin en demandant la démission des dirigeants de la transition dont les noms de leurs enfants et parents figurent sur la liste des bénéficiaires des logements sociaux.

Quant à Oumar Diallo, il estime que les hommes politiques sont toujours guidés par le gain facile. Il a salué le courage du colonel Goïta de suspendre le processus d’attribution des logements sociaux.

Les protestations, les contestations, les condamnations et les procès devant les tribunaux sont devenus une coutume au Mali chaque fois que les résultats des concours, des recrutements, des examens, de l’attribution des marchés publics, des logements sociaux sont rendus publics. Dans ce lot, on retrouve des mauvais perdants qui crient au scandale, des gens qui veulent une justice pour tous les citoyens…  Ce qui est sûr et certain, rien ne justifie ses frustrations. S’il est établi que des commissions ont été mises en place, composées de femmes et d’hommes choisis sur la base d’honnêteté et d’intégrité et des critères ont été bien établis pour que des gens déposent leur dossier.

Malgré tout cela, on crie au scandale et souvent les contestations et les protestations se terminent devant les tribunaux. Cela dénote de notre manque de sérieux au travail pour lequel des femmes et des hommes ont été désignés pour donner satisfaction à leurs compatriotes. C’est en devenant sérieux au travail qu’on sert son pays en mettant tout le monde sur le même pied. Le contraire le plonge dans le chaos.

Comment peut-on faire fi des critères pour ses propres intérêts personnels ? Les uns et les autres sont dans leur droit de contester tant que la transparence est mise de côté au profit d’autres considérations. Nous savons tous qu’au Mali, aucun concours, recrutement n’est clean. Ils sont tous entourés de corruption, de népotisme et de favoritisme. On se souvient d’un concours de recrutement de douaniers organisé sous l’ère ATT. L’argent a tellement coulé qu’il était du devoir des autorités de l’époque d’annuler ce concours. En un mot, les règles établies ont été remplacées par l’argent. En plus de cela, il y a des recrutements clandestins dans d’autres services. Le cas de l’Institut national de Prévoyance sociale (INPS) sous Ibrahim Boubacar Kéita.

Des recrutements à la Caisse nationale d’Assurance maladie (CANAM), à l’Énergie défraient la chronique. Il ne se passe de jour sans qu’on ne parle de scandale dans tel concours ou recrutement. Tout cela est notre faute à cause de l’argent ou un coup de pouce à un parent. Sachons que cela participe à l’effritement des fondements de notre État. Il est temps que nous soyons sérieux dans le travail pour le bonheur de notre pays. Sans cela, tout le reste est voué à l’échec.

Soyons sérieux !

Yoro SOW

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