Scandale d’état au PMU-MALI : – L’ancien directeur technique Mamadou Traoré sous les verrous – Une vingtaine d’agents interpellés – Des cadres dans le viseur du Pôle économique et financier

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La chance commence à lâcher les tricheurs et fossoyeurs du PMU-Mali.  Depuis vendredi soir, en effet, Mamadou Traoré, un cadre très réputé dans la société pour ses frasques, est incarcéré au gnouf de la Maison centrale d’arrêt de Bamako plus connu sous l’appellation populaire de « Grande prison » ou « Prison centrale ». Avec lui, deux agents du PMU séjournent dans les geôles de Bamako Coura. Une vingtaine d’autres agents sont interpellés et pourraient être déférés à tout moment. Tous sont reconnus appartenir à un puissant réseau de triche qui produit des tickets gagnants après les courses. D’où leur attitude réfractaire à l’informatisation des courses en cours. Madou Traoré serait le cerveau de ce réseau. Dans les jours à venir, beaucoup de têtes risquent de tomber au PMU-Mali, notamment des cadres de la direction générale et des sous directions qui peuvent être arrêtés sans délai.

« Tous les jours appartiennent à la mère du voleur sauf Un », a-t-on coutume d’entendre. Tous les lecteurs et fans des faits divers connaissent cette maxime démontrée à chaque lever du soleil. Depuis la nuit du vendredi 6 au samedi 7 octobre 2017, Mamadou Traoré et deux agents de la société du Pari mutuel urbain (PMU-Mali) l’apprennent à leurs dépens. En cette nuit fatidique, ils ont été déférés à la MACA de Bamako Coura et y méditent toujours sur leur sort. Dans les jours voire les heures à venir, ils pourraient être rejoints par une marée de collègues, placés pour le moment sous audition.

Qui est Mamadou Traoré ? C’est un vieux routier du PMU-Mali, une société qu’il a vu naître et grandir et au sein de laquelle lui-même a gravi les échelons. C’est dire que Madou Traoré est au PMU-Mali depuis 1994 sous le PDG Nouhoum Traoré. Il a donc vu défiler la totalité des Présidents Directeurs généraux : Youssouf Kéïta, Harouna Niang, Idrissa Haïdara « Landrouss » et Arouna Modibo Touré « Papou ».  Les archives, et notre mémoire, nous révèlent qu’il a longtemps travaillé sous l’ombre de Mme Sira Dembélé en qualité de Directeur technique adjoint.

Ensuite, il sera confirmé Directeur technique, poste où il fit la pluie (un peu) et le beau temps (pendant longtemps).

Par la suite, Mamadou Traoré sera affecté à la direction de l’Etude et de la Prospective en qualité de Directeur.

Mais, au fil du temps, des PDG et surtout de ses agissements peu orthodoxes, le géant Madou Traoré perd ses pouvoirs, l’estime et la confiance de ses supérieurs hiérarchiques. Au finish, il tombe carrément en disgrâce avec le poste ronflant, mais vide de Conseiller. Il est mis au garage dans les locaux du siège secondaire du PMU-Mali, à l’ancienne direction générale de l’INPS, Square Patrice Lumumba.

Avec ce parcours, le désormais bagnard de Bamako Coura aurait dû être le plus grand protecteur de la société PMU-Mali et des intérêts des parieurs. Mais, la recherche immodérée du gain semble l’avoir dévié de cette valeur. Le drame, c’est qu’il agit « sur le dos des parieurs » et à leur grande perte.

De quoi s’agit-il ? Mamadou Traoré serait le cerveau ou tout au moins un membre très actif d’un réseau maffieux implanté au sein de la société pour détourner de grosses sommes d’argent par le truchement de tickets parallèles après les courses. Il s’agit de tickets que les membres du réseau et leurs complices introduisent dans la salle de traitement et sur lesquels ils écrivent les chevaux dans l’ordre (une, deux ou plusieurs fois selon la difficulté de la course) dès que l’arrivée est définitive. C’est pourquoi, quelle que soit la difficulté de la course, les rapports ne peuvent pas être colossaux parce que le nombre de gagnants se voit augmenté à cause de cette triche. Si c’est un seul parieur qui devait gagner dans les conditions normales, il verra ses 40 millions (par exemple) divisés par 4. L’infortuné se retrouve alors avec 10 millions.

Les quelques rares fois où les rapports sont mirobolants, il est fort possible que ce soit les tickets du réseau. C’est pourquoi, de la première course du PMU-Mali, le jeudi 1er septembre 1994 à la dernière, le dimanche 8 octobre 2017, il n’y a jamais eu une arrivée sans aucun gagnant. JAMAIS. Il y a toujours eu des gagnants dans le désordre. NB : réalité à ne pas confondre avec les PCD (Points Courses en Direct) où quasiment tous les jours des courses montent en cagnotte (mêmes les jumelés), surtout depuis l’avènement du Quinté Plus le 5 mai 2017.

C’est dire que les parieurs souffrent énormément de cette pratique qui les prive des gains normalement dus.

Pourquoi Madou Traoré est en prison ? A l’état actuel de l’affaire, nous n’avons pas eu tous les éléments du dossier. Mais, de source généralement bien informée, il ressort que Mamadou Traoré aurait été pris un jour dans la salle de traitement avec des tickets. Interpellé par le Pôle économique et financier, il a été entendu avant d’être libéré. A l’époque, plusieurs travailleurs du PMU ont été auditionnés au Pôle économique.

Pendant que l’on croyait l’affaire classée sans suite, la nouvelle de l’incarcération de Madou Traoré et trois agents du PMU tombe comme un couperet pour rappeler qu’aucune infraction ne restera impunie.

Aujourd’hui, les cadres et agents indélicats du PMU-Mali ne dormiraient plus que d’un œil, scrutant l’apparition soudaine d’un élément du Pôle économique et financier. En fait, le réseau susmentionné implique tous les segments du PMU-Mali, de la direction générale au simple revendeur en passant par les superviseurs, les contrôleurs, les agents de traitement et même le personnel administratif. Avec l’arrestation des fossoyeurs, les bambaras disent : « Parierouw ka niama de bora oula » (ce sont les malédictions des parieurs qui les ont rattrapés).

De même, l’arrestation de la bande à Madou Traoré vient prouver pourquoi des cadres et agents véreux du PMU-Mali sont foncièrement contre le système d’informatisation introduit par l’ex PDG Arouna Modibo Touré. Parce qu’avec l’informatisation, il n’y a plus de place à la tricherie à outrance. Le parieur peut désormais s’attendre, à peu près, à ce dont il a droit s’il gagne.

Ces cadres réfractaires savent pourtant qu’avec la Certification ISO du PMU-Mali, la société doit aller vers la transparence, l’efficacité et l’excellence. Elle n’a plus droit à l’erreur, car il y a des étapes d’évaluation et de réévaluation.

Aujourd’hui, l’informatisation est en plein essor, de Bamako à Zégoua. D’ailleurs, l’informatisation est intégrale, c’est-à-dire qu’elle est à 100% dans plusieurs localités du pays comme Kayes, Ségou, Mopti et San. Dans d’autres contrées, elle est plus de 90%. C’est dire que plus rien ne pourra arrêter le processus, au grand dam de Madou Traoré, de ses complices en prison et de ceux qui sont dans la nature. La suite du dossier dans nos prochaines parutions.

Sékou Tamboura  

 

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Je savais qu il allait être rattraper par sa direction sa vie à changé d un seul coup en plus il ne rendais service à personne dans son quartier à tomikorobougou sans celles qui se soumission à ses conditions c est à dire il te sort après il t embauché c est grave

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