Certains ont surnommé la vindicte populaire. Une pratique très répandue au Bénin. Il s’agit du «glaive de l’article 320» où 300 F d’essence et une boite d’allumettes à 20 F suffisent pour brûler vifs de prétendus bandits qui subissent la furie des populations qui les ont arrêtés. Considérant ce crime comme une occasion d’assainir la société, les adeptes ne se rendent pas compte qu’une simple rumeur (souvent sans fondement), une jalousie ou une circonstance malheureuse peut sceller le sort de pauvres innocents. En effet, il suffit que les clameurs de «Au voleur !» résonnent pour qu’elles déclenchent aussitôt une sauvagerie sans borne de certains habitants, qui ne se préoccupent guère du fait de savoir si les personnes en cause sont coupables ou non. Tout y passe : bâtons, gourdins, barres de fer avec comme supplice final l’aspersion à l’essence du présumé voleur, au mépris des principes relatifs à la présomption d’innocence et des droits fondamentaux.
La derrière en date, qui a marqué les esprits, remonte à la nuit du 21 juillet à Sotuba, ou le Sergent de police, Mohamed, a subi la furie de la population. Comme son collègue Dramane KONÉ de la Brigade de Recherche du 11ème Arrondissement, dans la nuit du 29 avril 2019 à Sabalibougou, Mohamed Diarra a été confondu à un voleur. En effet, alors qu’il se rendait à son domicile après le service, l’agent tombe sur un braquage à main armée. Par des tirs de sommation, il a pu mettre en fuite les bandits, qui étaient au nombre de trois sur une moto Djakarta. Dans leur fuite, ces derniers crient «au voleur!» avant de se volatiliser. Alertée, la population se rue sur en l’apercevant avec une arme à feu. Il sera lynché par la foule sans aucune autre forme de procès. Laissé pour mort, il est transporté aux urgences du CHU Gabriel Touré où il succombera à ses blessures, le 24 juillet. Une lourde perte pour la police nationale qui a dans un communiqué salué la mémoire d’un élément «discipliné et disponible».
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