Save the Children : Atelier autour de la lutte contre les pires formes du travail des enfants

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Pour lutter contre les pires  formes du travail  des enfants, sur les sites d’orpaillage et dans les champs, le consortium Save the Children et la coalition Stop Child Labor, ont organisé,  le mercredi 16 mars à Bamako,  un atelier d’échanges  avec les services compétents de l’Etat et les journalistes pour un partage d’expériences et une meilleure coordination et synergie d’action sur le phénomène du travail des enfants.

La rencontre, instituée  dans un cadre interministériel, a réuni  les  journalistes et les membres du Comité Directeur National (CDN) sur la protection des enfants en général et la lutte contre les pires formes de travail des enfants sur les sites d’orpaillage et dans les champs agricoles en particulier. Cette initiative du consortium Save the Children et la coalition Stop Child Labor, soutenue par le gouvernement néerlandais, se justifie par les difficultés que rencontre le Mali  dans le respect des traités internationaux relatifs à l’abandon du travail des enfants auxquels le pays a souscrit. Le Mali a ratifié la plupart des conventions 182 et 138 de l’OIT, traités internationaux sur les droits de la femme et de l’enfant et s’est également doté sur le plan national de plusieurs textes et lois en faveur de la promotion du droit des enfants.  Aujourd’hui cependant, le Mali peine à respecter ces engagements pris. Son cadre juridique est lacunaire et manque d’opérationalisation.

Pour corriger ces lacunes,  le consortium appuie  les efforts de la Direction Régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et les autres départements de la promotion et protection des enfants. Cet appui  consiste, selon une note technique du consortium,  à mettre en  place des cadres d’échange sur la situation des enfants, dans les chaînes d’approvisionnement du coton et de l’or, avec les acteurs étatiques et non étatiques compétents en matière de protection des enfants en général et de lutte contre les pires formes de travail des enfants en particulier.

Save the Children travaille  avec la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants, avec la création d’un cadre de concertation pour favoriser le partage d’expériences, une meilleure coordination et synergie d’actions. Les sites d’intervention de Save the Children couvrent 3 cercles des régions de Sikasso et de Bougouni. Il s’agit  notamment des cercles de Sikasso, de Kadiolo et de Bougouni, où le nombre des enfants employés dans les sites d’orpaillages et dans les champs de coton  ont atteint une proportion inquiétante.

Lors de cet atelier auquel elle prenait part, la Coalition  Malienne  pour les Droits de l’Enfant (COMADE) a indiqué que  l’objectif recherché est de « libérer  les enfants et les jeunes  du travail et leur permettre de  jouir  de leurs droits à une éducation de qualité et à un travail décent dans le futur ».

Selon les données officielles, bien que le travail des enfants soit interdit  aux moins de 14 à 15 ans par le Code du Travail, et les travaux dangereux pour les moins de 18 ans, environ un enfant sur trois est cependant obligé de travailler au Mali souvent dans les conditions précaires. Il ressort que la majorité de ces enfants travaillent comme aide-ménagères ou dans l’agriculture.  Leur contribution est particulièrement sollicitée pour la récolte, le nettoyage de parcelles, le labour, le sarclage et le semis. A partir de l’âge de 14 -15 ans, les enfants commencent à prendre les mancherons de la charrue pour le labour et participent aux activités de semis, sarclage, récolte et quelques fois à l’épandage d’engrais.

D’autres travaillent dans les mines d’or et s’exposent aux maladies ainsi qu’aux blessures liées à ce travail. Nombre d’entre eux ne parviennent pas à mener une scolarité  en parallèle avec leur travail et abandonnent l’école. S’y ajoutent le trafic et la traite des enfants, car des milliers d’enfants maliens  sont vendus et exploités dans les champs de coton, café et de cacao des pays voisins du Mali comme la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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