Santé de la reproduction au Mali : Légalisez l’avortement ?

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Au Mali, les mœurs sexuelles évoluent rapidement et un grand nombre de parents et même d’enseignants éprouvent un sentiment de gêne ou n’ont pas les compétences nécessaires pour informer les adolescents sur les questions de sexualité. Les conséquences sont apocalyptiques. Surtout pour les jeunes filles.

Autrefois, le passage à l’âge adulte des adolescents était très souvent guidé par des personnalités de la communauté. Mais, aujourd’hui, un grand nombre d’adolescents se renseigne auprès de leurs pairs ou dans les médias qui présentent très souvent la sexualité sous un angle déformé ou sensationnel. Ainsi, la grande majorité de nos adolescents dont l’âge oscille entre 13 et 19 ans prennent la décision de devenir sexuellement actif et cela sans disposer d’informations adéquates.

Conséquences : le Mali occuperait aujourd’hui (en Afrique) une des premières places en jeunes filles mères ou en état de grossesse, selon une étude de l’OMS. Pour échapper à ce phénomène dans une société où la conjoncture économique est de plus en plus dure, les jeunes s’exposent à des avortements à haut risque.

Les méthodes et les recettes sont diverses. Des exemples frappants : craignant la réprobation de ses parents, et ne plus pouvoir aller à l’école, une jeune bamakoise cherchait à se faire avorter par une femme qui lui avait conseillé de boire du lait de vache contenant des herbes amères. Après l’opération, la jeune fille est morte sur le coup. Une autre essayait de provoquer un avortement en avalant des comprimés de nivaquine. Elle ne s’en sortira jamais.

Chaque année, des centaines de jeunes maliennes subissent des avortements clandestins pour remédier à une grossesse non désirée. Elles s’exposent ainsi à de graves problèmes de santé, tels que l’infection, l’hémorragie, la stérilité et pire, la mort.

Un grand nombre d’entre elles se rend dans les services d’urgence des hôpitaux à la suite de complications liées à l’avortement où la majorité d’entre elles rendent leur dernier soupir.

Il est à noter que plus de 80 % de ces avortements sont effectués en marge du système de prestations sanitaires.

Aussi, si la majorité des jeunes filles qui subissent ces avortements finissent généralement dans les morgues, celles qui échappent restent exposées à deux types de problèmes de santé à court terme : des lésions dues à la procédure elle-même (telles que la perforation de l’utérus, lacération du col ou l’hémorragie) des saignements et une infection provoquée par un avortement incomplet ou par l’introduction de bactéries dans l’utérus indiquent les médecins.

Parmi les complications à long terme, figurent l’augmentation du risque de grossesse extra-utérine, les infections pelviennes chroniques et le risques de stérilité.

Une étude a estimé que le taux de mortalité lié aux avortements à haut risque est de 1 000 pour 100 000 actes. Lorsque l’interruption de grossesse est pratiquée par un personnel expérimenté qui a recours à des techniques aseptiques, ce taux diminue considérablement : on enregistre ainsi, moins d’un décès (0,6) pour 100 000 actes.

Rappelons toutefois que la législation malienne interdit l’avortement considéré comme un délit.

Cependant, en légalisant l’avortement et en formant un grand nombre d’agents de santé qui pourront effectuer des avortements sans danger, cela contribuera sans nul doute à réduire le taux de mortalité et de morbidité des adolescents dans notre pays.

Le Mali peut-il s’offrir les moyens matériels et moraux pour légaliser l’avortement ?

Il serait difficile de répondre par l’affirmative.

Une légalisation de l’avortement, ne contribuerait-elle pas à accélérer la débauche qui a déjà atteint un seuil alarmant dans notre pays ?

Le Mali, un pays à près de 90 % de musulmans, peut-il adopter une telle législation ?

Les seules solutions pour le moment résident donc dans des actions qui viseraient à prévenir les avortements à haut risque et à insister sur la prévention des grossesses non désirées. Pour cela, les adolescents doivent être éduqués dans les domaines de la sexualité et la santé reproductive, avoir facilement accès aux contraceptifs et être informés des dangers des avortements à haut risque.

Les services de conseils en planifications familiale ont un rôle capital à jouer dans ce domaine.

Boubacar Sankaré

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2 COMMENTAIRES

  1. Quand on voit le niveau de QI des maliens qui est au niveau d’une salade fanée ,je pense que l’avortement devrait etre obligatoire au Mali pour éviter la reproduction de débiles 😆 😆 😆 😆

  2. Légaliser l’avortement reviens à légaliser l’infanticide qui est un crime abominable dont l’auteur,le législateur,ceux qui sont censés le blamés seront tous au feu de l’enfer.vous dites la mali pays musulman à 90% pourquoi ne pas alors appliqué la charia seule voie qui mène à Allah salam.

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