Sous le thème « Contribution de la santé, la sécurité au travail dans la productivité et le développement durable du Mali », la Société Malienne de Santé et Sécurité au Travail (SOMASST) a tenu sa 3ème journée d’échange sur la sécurité et la santé. C’était à l’hôtel Salam, avec au présidium, le président de la SOMASST, Seydou Sanogo, le parrain de la 3ème édition, Mohamed Bassirou et le représentant du ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Ousmane Dembélé.
Créée en 2012, la Société Malienne de Santé et Sécurité au Travail vise à promouvoir la santé et la sécurité au travail dans tous ses aspects au Mali.
« Se préoccuper de la sécurité et de la santé au travail consiste à anticiper, identifier, réduire, évaluer et maitriser les dangers présents sur le lieu de travail, qui peuvent compromettre la sécurité, la santé et le bien être des travailleurs. Il s’agit principalement d’analyser et de gérer les risques professionnels en prenant des mesures de prévention et de protection » a déclaré le président Sanogo.
D’après lui, le Bureau International du Travail (BIT) a indiqué que 2,2 millions de travailleurs dans le monde meurent chaque année dans le cadre de leur travail, à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, soit 5 000 personnes par jour.
Selon lui, il se produit chaque année près de 268 millions d’accidents de travail non mortels dans le monde et 160 millions de nouveaux cas de maladies professionnelles qui sont enregistrés chaque année. L’OIT a déjà estimé à près de 4%, dit-il, la part des indemnités et absences au travail dues aux accidents du travail et aux maladies professionnelles dans le PIB mondial.
A ses dires, ces quelques statistiques disponibles montrent que la possibilité pour un travailleur d’être victime d’un accident est 3 à 5 fois plus élevée dans les pays en voie de développement que dans les pays industrialisés.
En plus, il a cité des raisons de la fréquence et la gravité de ces risques dans les pays en développement. Parmi celles-ci, il a souligné le transfert inadapté des technologies, l’analphabétisme de la majorité de la population, le manque d’information sur les produits utilisés, le manque d’information sur la SST et l’absence de conscience sur les risques professionnels.
Pour sa part, le représentant du ministre de la Santé et des Affaires Sociales a indiqué que la SOMASST par la tenue de cet évènement est en train de combler un vide institutionnel. « En réalité, la législation est faible par rapport à cette problématique. Des gens souffrent de certaines pathologies, dues tout simplement à leurs conditions de travail préalables » a-t-il déclaré.
En plus, il a précisé que les statistiques à l’échelle mondiale révèlent que 18% des accidents de travail ont lieu en Afrique. Un continent qui ne couvre que 2% des emplois dans le monde contre 15% pour l’Europe qui enregistre moins de 8% du total des accidents.
Après avoir rappelé que la probabilité d’être victime d’un risque professionnel en Afrique demeure 3 à 5 fois supérieure qu’en Europe, il dira que ce constat n’est représentatif que de la sinistralité au travail des entreprises, ces chiffres ne reflètent aucunement l’ampleur du désastre. Car, explique-t-il, une majeure partie des travailleurs victimes à savoir, ceux de l’économie ne sont pas pris en compte par ces statistiques.
« Ces données nous montrent à quel point les conditions de travail demeurent préoccupantes pour les pays africains en général et notre pays en particulier » a-t-il déclaré.
Par Moïse Keïta