Lors d’un bref entretien avec le président de la Cellule des Sans Voix, il nous a révélé les résultats que son organisation enregistre de jour en jour afin de mettre les pauvres citoyens qui sont victimes de la spoliation dans leur droit.
En tant qu’acteur majeur de lutte contre le phénomène d’accaparement des terres dans notre pays, le président de la Cellule des Sans Voix, M. Sambou Fané s’est prononcé sur l’histoire de la démolition des concessions à Souleymanebougou. Sur ce sujet, M. Fané est catégorique : « ceux qui ont construit sur des parcelles d’autrui, ne doivent s’en prendre qu’a eux mêmes, car avant d’acheter les lots, ils savaient pertinemment que ces parcelles appartenaient à d’autres personnes.» Le président de la Cellule des Sans Voix ne s’est pas limité à cela, il est allé plus loin, en mettant au défi ceux qui se font appeler victimes de Souleymanebougou : « je suis prêt à financer une rencontre publique entre ceux-ci et le Ministre des Affaires Foncières et des Domaines de l’Etat, s’ils sont sûrs qu’ils sont dans leurs droits. Donc je leur demande d’apporter les documents qui prouvent que ces parcelles les appartiennent». Pour la circonstance, M. Fané a fait des révélations accablantes sur beaucoup de dossiers. Il estime qu’il arrive parfois que certains juges reçoivent des parcelles pour trancher des jugements en faveur des fautifs. Il dit avoir à sa possession la liste complète de ces juges. Selon lui, il y a aussi des Ministres qui ont reçu des parcelles. Parlant de son organisation, le président de la Cellule des Sans Voix précise qu’ils sont en train de faire un travail de bénévoles. Pour lui, le problème foncier est aujourd’hui plus grave que la guerre au nord, car ce sont des pauvres citoyens qui sont lésés chaque jour, et le rang des mécontents s’agrandit chaque jour, donc il faut prendre garde, car le jour où ça va éclater personne ne dira qu’elle n’a pas été prévenue. « Depuis la création de notre organisation, nous ne ménageons aucun effort afin de défendre les droits des pauvres. Dans toute chose, il y a pas des frais à payer. Il faut juste avoir des documents conformes. Si vous avez un problème, la cellule des sans voix s’occupe du reste. C’est dans ce cadre qu’à ce jour, la cellule a pu récupérer 3.300 parcelles depuis 2008 par la voie de la justice, et elle compte encore sur la justice pour que la loi soit dite en faveur des personnes injustement spoliées », a-t-il précisé.
Il faut noter que la cellule des sans voix est juste à côté de la mairie de la commune III derrière le cinéma Babemba.
Issa Kaba