Une délégation du conseil supérieur de la diaspora du Mali (CSDM) s’est rendue le vendredi 12 Août dans la famille d’Adama Traoré sise à Kalaban-Coro Chikoro. La délégation était conduite par messieurs Sidy Mohamed Haïdara et Ahmadou Dramera, respectivement président et 1er vice-président du CSDM. L’objectif de cette visite était non seulement de présenter les condoléances mais aussi témoigner de la solidarité des membres du CSDM à la famille d’Adama Traoré, sauvagement assassiné par les forces de l’ordre françaises.
« Nous sommes venus chez vous aujourd’hui pour vous présenter nos condoléances les plus attristées, suite à la mort de votre fils », a introduit monsieur Ahmadou Dramera, vice-président du CSDM. Prenant la parole monsieur Sidy Mohamed Haïdara, président du CSDM dira que la mort est un fait de Dieu et l’homme n’y peut rien contre elle. Partout où il ira, la mort l’attrapera. Seul Dieu Sait où un homme va mourir, a-t-il précisé. « Nous vous remercions pour cette heureuse initiative », a indiqué monsieur Makan Traoré, grand père du défunt. A ses dires, l’homme ne suit que son destin. Résigné, le grand père du défunt dira que c’est Dieu qui a décidé ainsi. A l’en croire, Adama est un malien comme son père et sa mère. « Vous venez de nous honorer par cette visite. Nous ne savons quoi dire. Que Dieu vous bénisse », a-t-il conclu. La mère d’Adama, Oumou Diawara quant à elle dira qu’elle remercie toutes les associations maliennes de la diaspora pour leur assistance permanente. Adama est un malien raison pour laquelle on a décidé de ramener son corps au Mali, a-t-elle martelé. Monsieur Samba Traoré, le frère cadet d’Adama a rappelé les circonstances du décès de son frère. C’est ainsi qu’il indiquera que Adama est décédé dans des circonstances très atroces. Attristé, il ajoute « personne ne méritait de mourir de cette façon ». Selon lui, Adama a très souffert et est mort d’asphyxie. Par rapport à l’évacuation du corps de Adama, son jeune frère a regretté la non implication du gouvernement malien. Il a par ailleurs dénoncé le manque de soutien de l’Etat malien dans la mort de son frère ainé. Le communiqué du gouvernement malien relève selon lui du mépris. Le gouvernement devrait se renseigner avant d’écrire du « n’importe quoi » a-t-il laissé entendre. Même son de cloche chez Seydou Doumbia, membre du CSDM. Selon lui le gouvernement malien à travers son communiqué, est passé à côté de la plaque. Depuis que l’Etat malien a refusé que le corps de Hamedy Coulibaly soit transféré au Mali, le gouvernement français a fait voter une loi bloquant l’enterrement de toute personne pouvant être enterrée au Mali. Sauf si la personne possède des documents maliens ou que ses parents soient des maliens. Ce qui est le cas d’Adama, a martelé monsieur Samba Traoré, frère cadet d’Adama. Même constat chez Seydou Doumbia. Selon lui, Adama est le fils d’une sœur malienne, et il est un malien, même s’il est née en France. La double nationalité n’est qu’un document, a-t-il précisé. A ses dires, la solidarité, l’entraide, la compassion ont toujours existé au Mali. « Nous regrettons ce qui est arrivé à Adama et nous prions pour le repos de son âme », a-t-il conclu.
Par cette visite les membres du CSDM entendent exprimer toute leur solidarité et leur compassion à la famille du défunt. La visite a pris fin par la remise d’un cadeau symbolique à la famille du disparu.
Abdrahamane Sissoko