Lorsque les gens sont nommés ou élus pour servir la nation, il n’est pas surprenant qu’ils fassent les louanges des chefs. Après installation à la tête de la Chambre permanente de l’Agriculture du Mali (APCAM), sous le général ATT, fuyard et avec la complicité du ministre de l’Agriculture de l’époque, Seydou Traoré, Bakary Togola fraichement élu donnait l’image de celui qui portait tout le Mali sur son dos. Il donnait aussi l’impression que toutes les parcelles cultivables de son village (Niamana, Commune rurale de Koumantou) l’appartenaient.
Le paysan de Niamana son village natal, aime vanter ses prouesses, lorsqu’on parle d’agriculture pour tromper la conscience des tenants du pouvoir. C’est ainsi qu’il a réussi ses sales coups (le vol d’intrants agricoles destinés aux vrais agriculteurs).
Les Maliens ont encore en mémoire certains de ses faits en 2010 avec d’autres couches sociales de moralité douteuse : offre de 10kgs d’Or d’une valeur de 25 millions de Francs CFA à leur père spirituel, Amadou Toumani Touré. D’où vient cet argent ?
Le revirement à 120 à l’heure de Bakary Togola au RPM
Le 22 mars 2012, Amadou Toumani Touré (ATT) est chassé du pouvoir. Le 28 juillet 2013, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) est élu président de la République, Bakary Togola, sans scrupule, change de veste et se transforme en griot pour le nouveau locataire de Koulouba. La preuve : le samedi 19 avril 2014, dans son discours d’ouverture au Salon international de l’Agriculture (SIAGRI 2014), a prouvé son «ingratitude» envers ATT. Tout au long de son intervention, il s’est fait passé pour un bon donneur de leçon avant de répondre aux critiques des Maliens envers IBK.
Dans son intervention en langue nationale Bambara, le paysan noir du Mali a dit ceci : «Les Maliens doivent se donner à la terre qui ne ment pas. Tout au long de la journée, on attend parler des jeunes diplômés sans emploi, mais on n’attend jamais des jeunes diplômés qui n’ont pas mangé. Tout le monde veut être dans les bureaux alors qu’il y a du travail ailleurs. Donc ses jeunes diplômés doivent changer de mentalité et se lancer dans l’agriculture. Les gens doivent travailler et laisser le pouvoir en paix. Tous les gens qui viennent, on dit qu’ils ne sont pas bons. Qui est bon alors ? Au lieu de travailler, tout le monde s’attaque au président. Donc travailler et laisser le président. Le président IBK est venu il y a seulement sept (07) mois. Il n’a posé aucun acte contraire. Alors travailler et laisser le président faire son travail».
Après tout ce qui précède, le paysan de Niamana cherche à sauver son fauteuil des affres de son ministre de l’Agriculture. Ses youyous de circonstances sont les bienvenus. Mais une hirondelle ne fait pas deux printemps. L’enfant de Niamana doit se ressaisir.
Après avoir passé son temps à chanter les hauts faits d’ATT, il cherche un point d’atterrissage auprès d’IBK. Il faut être démocrate-prédateur pour maintenir Togola à un tel poste stratégique. Son giottisme pourra-t-il le sauver ? Si des gens qui ont leur place en prison deviennent des donneurs de leçon, il y a de quoi s’inquiéter sur l’avenir du pays.
Y.C
