Nous sommes en plein mois décembre, période de grande fraicheur au Mali. Les tenues les plus utilisées en cette saison où il faut bien se couvrir afin d’éviter plusieurs maladies, sont : les pull-overs, les joggings, les gilets, les chaussettes, les gants… les vendeurs et les vendeuses de friperie du marché de Médine se frottent les mains. Leurs affaires marchent en ce moment.
Les affaires marchent pour Bassira Sangaré fripière au marché de Médine (Sougouni-koura). « La friperie marche le plus pendant la saison froide par rapport aux autres saisons. Elle marche plus que les habits dit industriels à cause de sa diversité, de sa qualité et de son prix », explique Bassira Sangaré assise devant un tas de fripes déposés sur une natte par terre.
Mais cette année ce n’est pas le grand engouement, selon cette vendeuse qui se plaint du manque d’affluence. « Les prix commencent à grimper à cause du coût élevé du dédouanement. J’achète les balles de friperies dans un grand magasin au marché de Médine. Ces friperies viennent de la France, du Canada, d’Italie, d’Amérique… », poursuit-elle.
Malgré cette crise, la friperie attire les gens. Samba Diallo, fripier, a choisi de s’installer devant la bibliothèque nationale à Hamdallaye ACI 2000. « Je suis fripier juste pendant la saison froide. Je donne l’argent à quelqu’un pour m’apporter les habits manches longues », commente-t-il, portant lui-même un pull-over issu d’une friperie.
Pendant cette période on ne peut pas s’habiller sans porter de pull-overs ou un vêtement lourd. Un amateur de la friperie accepte de témoigner mais dans l’anonymat : « Je pense qu’en cette période, on doit porter des pull-overs, des habits de manches longues, des bonnets et même des gants si possible », raconte-t-il.
Des risques sanitaires sont liés à cette saison dont le rhume est le plus connu. « Il faut surtout protéger les organes de sens contre la poussière à cause de leur fragilité. Cependant les personnes les plus touchées par ce fléau sont les enfants », affirme le témoin.
Beaucoup de clients achètent les friperies parce-que c’est moins cher et à cause de son endurance par rapport aux vêtements communément appelés « industriels ».
A, S, drépanocytaire et élève de la Terminale Langues et Lettres, attire l’attention sur une maladie dont les patients souffrent beaucoup en période de froid. « Les couches vulnérables sont les drépanocytaires, les personnes atteintes de la toux chronique et l’angine, les mendiants et les sans-abris », dit-elle.
Il y a même des accrocs à la friperie parmi les jeunes les plus branchés de la capitale. « Si je dis que je ne porte pas de la friperie c’est du pire mensonge parce-que dans ce monde où nous sommes même les nouveau-nés en portent. Ça me permet de faire de l’économie, et d’ailleurs pour moi, cette période est la plus appropriée pour s’en servir parce-que les anciens habits sont presque usés alors qu’après cette saison on ne trouve pas la friperie de son choix. Pour moi, il n’y a pas de moment propice pour faire le shopping, surtout en tant qu’élève je n’ai aucun souci lié à l’argent, donc il me suffit d’avoir de l’économie pour dépenser dans la friperie », ajoute Alimata Simpara.
D’après Samaké Guédjouma, médecin généraliste au Centre de santé de référence de la commune II (C.S.REF), « la seule manière de s’habiller pendant cette période est de protéger les voies respiratoires : le nez, la bouche. » « Le reste dépend de tout un chacun. On s’habille en fonction de son aisance. Les personnes les plus sensibles porteront des habits pouvant garder la chaleur. L’essentiel est de se protéger contre le vent et la poussière, mais là où nous sommes actuellement, le souci se fait au niveau des voies respiratoires. Les risques sanitaires peuvent être le rhume, la grippe et la pneumonie. Et surtout les infections au niveau des voies respiratoires pouvant être d’origines bactériennes. Les couches les plus vulnérables sont les enfants et les personnes âgées», recommande-t-il.
Décembre fait partie de la période la plus froide de toutes les saisons qui débute en novembre et prend fin en mars. Ce changement du climat peut aussi entraîner, selon les médecins, des risques de maladies comme le rhume, la rhinite, l’angine, la rhinopharyngite, la grippe, la pneumonie et bien d’autres.
Zeïnabou Fofana
Stagiaire
« Les prix commencent à grimper à cause du coût élevé du dédouanement. J’achète les balles de friperies dans un grand magasin au marché de Médine. Ces friperies viennent de la France, du Canada, d’Italie, d’Amérique… »
Un comble pour de la friperie, en quoi les africains n’auraient-ils pas droit à des vêtements décents neufs et non souillés de seconde main ?
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