Le lundi 14 février 2011, fête de Maouloud, a coïncidé avec la fête des ”amoureux”, Saint valentin. Chez les jeunes de Bamako, surtout les branchés, c’était la confusion. Plusieurs d’entre eux ont appelé le prêcheur de Banconi à ce sujet et voici sa réponse : " Ça ne se gâte pas ! C’est aux gens de choisir, surtout les jeunes. Ces deux fêtes n’ont rien de commun ". Pourtant, même si la jeunesse de Bamako est très festive, les lieux de prêche n’ont pas désempli. Il y avait du monde partout. Les filles, comme d’habitude, ainsi que les garçons, avaient pris d’assaut les lieux de manifestations religieuses dans le cadre du Maouloud. Que ça soit au stade omnisport Modibo Kéïta avec Haïdara, à Bolibana et Bamako Coura avec Bandjougou Doumbia, à Badalabougou avec Baba Diallo, à Faladié mosquée, à Banankabougou, à Lafiabougou, partout dans les quartiers de Bamako, les gens ont répondu massivement pour célébrer Maouloud.
Mais au même moment, dans les espaces de loisirs et autres hôtels de la capitale, se déroulaient des soirées Saint valentin, sabar, bine-bine, taille-basse, rose de nuit, etc. Elles se sont bien déroulées selon les mélomanes qui se sont rendus dans ces différents endroits. Si les uns ont dansé de 00 heure à 3 Heures du matin, les autres ont fait du non-stop, de 00 Heure à l’aube. Certains ont même quitté les lieux de prêche pour aller directement dans les boîtes de nuit ou hôtels, parce qu’ils avaient fait leur réservation bien avant le jour j.
De retour du stade omnisport Modibo Kéïta, nous avons constaté dans les rues que les gens, bien qu’étant sur leur moto, enlevaient les boubous pour rester dans la tenue de playboy qui était cachée en dessous. C’est ainsi qu’une longue queue de motos s’étalait de la Rue Princesse de l’Hippodrome, jusqu’à l’Ibiza. Il en était de même de la rue 14 de Médina Coura jusqu’au Casino. En réalité, après les prêches, la ville a pris une nouvelle vie, avec une animation subite lors de cette dernière partie de la nuit.
Un de nos amis qui est barman nous a fait cette confidence : " Après avoir fait le tour pour écouter Haïdara, les gens se sont libérés. Ils sont venus remplir le bar, filles et garçons. Au début de la soirée, je me disais que la nuit était mauvaise, mais elle a été plus que bonne, après les prêches ". Même au stade, les téléphones des filles et garçons ne cessaient de sonner. On imagine bien que c’était pour leur demander s’ils allaient encore se rendre à l’autre fête, celle des amoureux. En effet, on entendait des réponses du genre : " Oui, nous suivons cette dernière partie seulement ". Certains ont été même obligés de partir avant la fin des bénédictions pour ne pas se retrouver coincés dans les embouteillages. En tout cas, les deux fêtes se sont bien passées et aucun incident n’a été signalé entre les deux fêtards.
rn K.TRAORE
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