Dans un nouveau rapport publié à la mi-mars, l’Organisation Plan international met le doigt sur la déscolarisation croissante des filles au sahel en raison de la crise sécuritaire. Les gouvernements sont interpellés.
La crise sécuritaire au sahel, avec son corollaire de crise humanitaire,compromet de plus en plus l’avenir des États de cette zone. En plus des civils de façon générale, les filles constituent de principales victimes de cette situation, en raison de l’augmentation des fermetures d’école depuis 2017.
Menaces contre le futur des filles au Sahel
Au sahel central (le Mali, le Burkina Faso ainsi que le Niger), plus de 13,4 millions de personnes, dont 7,2 millions d’enfants, sont dans un besoin humanitaire « d’urgence », conséquence de la fermeture de plus de 4 000 écoles dans la zone en 2020. Parmi ces enfants, les filles constituent la couche la plus vulnérable. Celles-ci sont exposées à plusieurs formes de violences, dont les mariages d’enfants avec comme conséquence des grossesses précoces et la déscolarisation. « 50 % des femmes de 20 à 24 ans se marient avant 18 ans au Mali. 18 % s’y retrouvent contraintes avant 15 ans », souligne l’ONG Plan international dans un nouveau rapport publié à la mi-mars.
4 millions de filles ont été dans l’obligation d’abandonner l’école au Mali, au Niger et au Soudan du Sud, explique Plan international. Comme cause : les attaques récurrentes de groupes terroristes et l’émergence de la pandémie de Covid-19. Au Mali, lors des examens de juin 2020, au moins 27 attaques contre des collèges ont été signalées, précise la même source. Les constats révèlent une multiplication des attaques contre les écoles dans ce pays menaçant ainsi le « futur des enfants, en particulier des filles ».
Les gouvernements interpellés
Intitulé « Les filles dans la crise : Voix du Sahel », ce rapport invite les gouvernements à assurer aux filles dans les zones de conflits un accès sécurisé à l’éducation. Selon Plan International, il est important également que les gouvernements tiennent compte des « besoins spécifiques des adolescents et des filles ». Fatoumata Haidara, directrice de Plan International au Sahel, a également laissé entendre : « Plan International appelle tous les gouvernements et tous les acteurs humanitaires à placer la protection des filles au cœur de leur action et à lutter contre les inégalités de genre ».
L’ONG Plan international intervient déjà auprès de ces enfants victimes à travers plusieurs programmes. Malgré tout, les gouvernements doivent travailler davantage à la protection des enfants, notamment des filles et leur accès à une « éducation sûre, de qualité, et aux services de santé de base ». Car « sans accès à l’éducation, toute une génération risque de grandir privée des compétences nécessaires pour contribuer au développement du pays ».
Fousseni Togola
Source : Phileingora