L’usine d’exploitation de minerais de fer, Sahara Mining, cause d’énormes préjudices aux habitants des cinq communes dans lesquelles elle opère. Les plus touchés sont ceux de N’Gabacoro Droit où elle s’est implantée. Lire notre grand format sur cette usine aux pratiques pas catholiques.
Depuis 2011, des voix se sont levées pour dénoncer le comportement de Sandeap Garg promoteur de Sahara Mining qui a commencé par une affaire foncière faisant couler beaucoup de salives. En effet, cette usine a laissé le site d’exploitation qui lui a été attribué à Sikoulou dans la commune de N’Gabacoro. Elle s’est installée illégalement dans le chef lieu de ladite commune et sur un terrain de sports qui fait encore l’objet de vives tensions entre la population et Seydou Sylla, un opérateur économique. À rappeler que suite à ce problème plusieurs membres influents de la jeunesse de N’Gabacoro avaient été emprisonnés, l’année dernière.
Sahara Mining refuse ainsi de s’acquitter de ses engagements pris au profit de la mairie de la localité. Il s’agit de la remise en état de la route de Sikoulou, de la construction d’infrastructures scolaires et sanitaires, de l’appui pour l’électrification et l’eau potable entre autres. En outre, cette société a renvoyé aux calendes grecques sa participation financière aux activités de développement des communes de N’Gabacoro Droit, Moribabougou, Tienfala, Safo et Siracoro. Elle refuse même de verser les taxes de traversée de ses camions et d’autres redevances. Or, les nuisances sonores et atmosphériques (concassage des pierres et poussières blanchâtres obscurcissant le ciel) font que certains habitants souffrent énormément de l’exploitation de minerais de fer.
En 2011 lorsque la mairie de N’Gabacoro Droit a réclamé ce qui lui revient de plein droit, le directeur de Sahara Mining Raj Kumar a porté l’affaire au plus haut niveau de l’Etat qui a suscité des polémiques. Le gouvernement a finalement envoyé ses représentants pour tenir une réunion avec les représentants de cette société indienne et ceux des cinq localités concernées. Cette rencontre était présidée par Kassim Koné, à l’époque, l’un des conseillers de Kafougouna Koné ancien ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales.
Celui-ci avait reconnu que dès le départ les responsables de Sahara Mining avaient faussé afin de s’installer à N’Gabacoro Droit. Il les avait invités à retourner sur leur site de Sikoulou et à veiller au respect des engagements compensatoires. La direction de cette société avait rassuré que le retour sera effectif dans un délai de trois mois. Mais de 2011 à ce jour, elle occupe le terrain de sports de N’Gabacoro Droit. Pire, elle mène ses activités sans l’étude d’impact environnemental et sans convention d’établissement devant la lier au gouvernorat de Koulikoro.
Sur un tout autre plan, les ouvriers de Sahara Mining n’auraient pas de gadgets et manqueraient de moyens de protection comme les gants, masques et bottes. Ils seraient exposés à plusieurs dangers tells les cas de morsure de serpents. Au cours de notre enquête, certains nous ont aussi fait savoir qu’ils ne sont pas inscrits à l’Institut national de prévoyance sociale (INPS). Pour avoir la version de Sahara Mining, nous avons approché à N’Gabacoro le responsable du site d’exploitation, Albéla.
Refusant de répondre à nos questions, il nous a renvoyés à la direction générale sise à Sotuba ACI. Et depuis novembre 2012, c’est le traducteur du directeur qui nous reçoit. À chacun de nos passages, ce dernier dit que le boss est occupé et qu’il faut fixer un autre rendez-vous.
À suivre…
Issa SANTARA