La compagne agricole 2021-2022 semble être bonne en termes de pluviométrie, mais les agriculteurs de la Commune rurale de Safo sont en manque d’engrais et se mordent les doigts.
La saison des pluies bat son plein à Safo. Les ensemencements sont presque finis. Plusieurs variétés de semences telles que le maïs, le petit mil et l’arachide vont entamer le stade de floraison à moins d’une semaine dans plusieurs localités de la commune notamment à Chodo, à Torodo et à Dognounaman pour ne citer que celles-ci. Le gombo, le concombre, la tomate cultivée dans le champ de maïs à N’zorokoro, à Falayan et à Sériwala sont en stade de mûrir selon nos remarques.
Selon nos enquêtes, le DAP vendu de 18 000 F CFA à 19 000 F CFA le sac l’an dernier est cédé à 45 000 F CFA ou même 47 500 F CFA cette année par endroits. L’urée était de 14 000 F CFA ou 15 000 F CFA l’an passé. Il est vendu maintenant de 32 500 F CFA ou 33 000 F CFA selon les lieux de vente. Le composte qui coûtait 17 500 F CFA lors de la période écoulée est aujourd’hui vendu à 38 000 F CFA.
Selon Kotinté Traoré, président de la Coopérative des Agriculteurs de la Commune de Safo, cette année la pluviométrie est bonne. « Nous sommes très satisfaits de la pluviométrie, mais nous sommes inquiets par rapport au manque d’engrais. Nous sommes confiants que les récoltes ne seront pas si bonnes à hauteur de souhait due à la cherté de l’engrais. L’espoir régnait beaucoup suite au discours tenu par le président de la République à Koutiala lors de la cérémonie de lancement de la campagne agricole surtout concernant la baisse du prix de l’engrais et la disponibilité de l’engrais subventionné. Mais, malheureusement, nous n’avons rien de concret », regrette M. Traoré.
« Les revenus de la population de Safo sont liés à l’agriculture », indique Mamadou Coulibaly, 2e adjoint au maire de la Commune et président de la coopérative « Benkadi » des producteurs de banane des communes de Tienfala, Diago et Safo.
Coulibaly de poursuivre : « cette année, la quantité de la pluviométrie est bonne comparativement à l’année dernière. Mais, force est de constater que des difficultés surgissent sur les producteurs et les agriculteurs en matière d’engrais. Cela pourrait être un goulot d’étranglement en termes de productivité pendant la saison sèche. L’engrais est utilisé en tout moment chez nous en tant que producteurs de banane et agriculteur à la fois. Nous avons de fortes inquiétudes à atteindre la quantité habituelle de production due à la cherté de l’engrais chimique ».
Adama Konaté explique : « cette année, je n’ai cultivé que le petit mil, le haricot et le sorgho. Je ne suis d’ailleurs pas le seul. Ceux-ci sont des céréales qui n’ont pas forcément besoin de l’engrais. Nous sommes dans le désarroi car nous n’avons pas pu cultiver le maïs à cause de la cherté de l’engrais ».
Abou Safouné Diarra
(stagiaire)