La nouvelle vague tant redoutée de la Covid-19 fait des ravages depuis quelques temps au Mali, à en juger par la saturation des hôpitaux et la fréquence des décès. L’intensité est telle qu’on assiste à un retour spontané aux mesures et bonnes pratiques délaissées consécutivement à la levée du couvre-feu. Aucune restriction, en revanche, quant aux rassemblements de masse, en l’occurrence les mariages et autres manifestations populaires. Il est pourtant de notoriété publique qu’elles constituent pourtant les brèches par lesquelles la deuxième vague s’est introduite. Tous les observateurs pointent du doigt, en clair, l’organisation du Maouloud deux fois dans la même semaine par le leader d’Ansar Dine. En dépit de la menace pandémique, Ousmane Chérif Haïdara n’a daigné renoncer à son traditionnel rassemblement annuel ni l’encadrer par l’observance de mesures susceptibles de limiter les dégâts. On s’en sort avec une propagation inédite de la Covid et par conséquent des victimes qui se ramassent à la pelle dans les hôpitaux débordés quand elles arrivent à échapper au cimetière. Ce n’est pas la première qu’au nom de la notoriété religieuse des humains sont sacrifiés de la sorte. On se rappelle en effet qu’une quarantaine de concitoyens avaient péri en 2011 des bousculades occasionnées par un rassemblement similaire autour du même leader.
La Rédaction