Sacko Ami Kane, Gouverneure du District de Bamako : «Tout est négociable, sauf l’arrêt des opérations de déguerpissement»

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Le gouverneur du district, Ami Kane, a rencontré, ce lundi 1er aout 2016, toutes les sensibilités du district
Le gouverneur du district, Ami Kane, a rencontré, ce lundi 1er aout 2016, toutes les sensibilités du district

Suite aux échauffourées du samedi 30 juillet 2016, lors de l’opération de libération des voies et trottoirs du District de Bamako, la Gouverneure du District de Bamako, Sacko Ami Kane, a rencontré l’ensemble des maires des six communes du District de Bamako.

 À cette rencontre, ont pris part les chefs de quartiers de Bamako, conduits par Bamoussa Touré ; les représentants de la Chambre de commerce ; le Commandant des Sapeurs pompiers, Bakary Daou ; les conseillers de la Gouverneure ; les représentants du Mouvement Sabati, d’Ançar Dine, d’Amupi, du Cnj ; le Commandant de la gendarmerie de Bamako ; les familles fondatrices ; les représentants des églises catholique et protestante ; de l’Association des détaillants, avec à leur tête, Hama Abba Cissé ; du Collectif des marchés du District ainsi que certains déguerpis.

Après avoir salué l’assistance pour avoir répondu massivement à son invitation, la Gouverneure Sacko Ami Kane est revenue sur les objectifs de l’opération d’assainissement des voies publiques de Bamako. Une opération qui, selon elle, doit durer 14 jours. «Il s’agit d’assainir Bamako, de rendre la ville propre et de lui donner son lustre d’antan. Cela va éviter aux populations de la capitale des maladies, surtout en cette période d’hivernage», a-t-elle soutenu. Avant de marteler : «Tout est négociable, sauf l’arrêt des opérations de déguerpissement».

Elle souhaite néanmoins qu’il y ait un état des lieux de la situation. De ses propos, il ressort que les affrontements de samedi dernier ne peuvent rien changer. «Avant que ne je commence les déguerpissements, j’ai consulté toutes les parties prenantes», a-t-elle déclaré avant de donner la parole à l’assistance.

La représentante de la Cafo, tout en exprimant son soutien à cette opération, souhaite que la Gouverneure trouve un espace pour les déguerpis. Pour sa part, le Mouvement Sabati dit soutenir cette opération à 100%. Adama Traoré, au nom de la Chambre des métiers, approuve le déguerpissement de façon pacifique. Selon le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, Youssouf Bathily, les commerçants ne sont pas contre cette opération, mais pensent qu’il doit y avoir une autre manière de faire : celle pacifique. Youssouf Bathily a demandé à la Gouverneure du District de Bamako de mettre la pédale douce «pour éviter le pire».

Évoquant l’incident du samedi 30 juillet 2016, qui a fait 5 blessés dont un grave, le Commandant de la Police nationale de Bamako persiste et signe que ses hommes n’étaient pas armés. «Ce sont les manifestants qui ont commencé à jeter des objets dangereux sur mes hommes». Quant aux déguerpis, ils confirment l’usage de gaz lacrymogènes et les coups de feu. Sambou Fané dit Germain du Collectif des associations de Bamako et Mamoudou Kaladjoula Diabaté, président des griots de Bamako, ont demandé aux maires d’éviter la vente illicite de terrains aux plus riches pour construire des immeubles.

Répondant à cette question qui est revenue plusieurs fois, Ami Kane dit que  «l’État est en train de travailler sur cette question pour la résoudre, en cherchant des places pour les déguerpis». Pour le maire du District, Adama Sangaré, «tout sauf l’échec de cette opération, sinon l’image de l’État malien en sera ternie».

«Où allez-vous installer les commerçants pour leur permettre de faire leur commerce ? Donc cherchez des places pour les commerçants et on est prêt pour l’installation d’un nouveau marché”, a lancé le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. Réponse de la Gouverneure : «Je propose à la CCIM d’aller discuter avec les maires et les responsables des commerçants en vue de les recenser».

En somme, si tous les intervenants affirment leur soutien à cette opération, ils ne sont cependant pas d’accord sur la méthode choisie, et préconisent la de continuer la sensibilisation des occupants des voies publiques. En conclusion, Ami Kane a assuré que les lieux épargnés, pour l’instant, ont un délai pour être dégagés.

Ousmane DIAKITE/Stagiaire

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