Quelques jours après la levée du contrôle judiciaire, le célèbre chroniqueur Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath a organisé une conférence de presse ce samedi au carrefour des jeunes. Cette conférence avait pour but de rendre hommage à Yaya Djibo, mort lors des manifestations pour la libération exigée et sans condition de Ras Bath le 17 aout, informer le peuple de l’instrumentalisation de la justice par Me Konaté et conscientiser la presse malienne. Etaient présents au présidium, Boubacar Yalkoué, directeur de publication du journal ’’le Pays’’, Tidiani Tangara, directeur de publication du journal’ ’le Dénonciateur’’, le président du CDR, Monsieur Diarra, Monsieur Konaté et Ras Cop.
Dès sa prise de parole, Ras Bath a d’abord évoqué la responsabilité du ministre de la justice dans son arrestation avant de nous livrer ce qu’ils se sont dit. Aux dires de Bath, après avoir plusieurs fois écouté son émission ‘’cartes sur table’’ et compris son ampleur, Me Konaté a souhaité lui rencontrer, chose faite. Au moment des échanges, le ministre, après avoir félicité Bath dans sa lutte, a promis de faire un contrat formel entre son département et les radios sur lesquelles Bath anime, Maliba FM et renouveau FM. Il a promis Bath qu’à travers ce deal (Bath parle à la radio et lui, il se saisit du dossier) qu’il arrêtera tous les pilleurs de l’argent de l’Etat. Selon Bath, le ministre est allé plus loin, il a affirmé que l’ancien premier ministre Modibo Keita est pire que ce que Bath croyait. Des scènes de corruption, il les a évoquées.
La rupture brusque entre les deux hommes, c’est quand le ministre s’est entretenu avec son ami Tieman Hubert Coulibaly qu’il a changé sa décision et a instruit au procureur général d’arrêter Bath. Cela pour la simple raison que Ras Bath était sur le dossier de ASAM, une boite parapublique dans laquelle Tieman et famille et Me Konaté qui est leur avocat se servent injustement de l’Etat. Le ministre avance des arguments ronflants et infondés. Et la suite du dossier, prouve cela.
Parlant du défunt Yaya Djibo, Ras bath lui a rendu un grand hommage. Pour lui, Djibo est un martyr, mort pour le Mali, il est mort pour qu’un nouveau Mali soit, il est mort dans la lutte contre la corruption, il est mort pour la conscientisation des esprits et le changement dans les comportements des dirigeants insouciants. Aux dire de Bath, ce jeune n’est pas mort car sa lutte ne sera jamais abandonnée et l’objectif qu’il s’est fixé sera forcément atteint.
S’agissant de l’instrumentalisation de la justice par Me Konaté, Bath a révélé tous les faits. Selon lui, c’est le ministre qui a ordonné au procureur général de l’arrêter sans aucune preuve contre lui. Aux dires de Bath, le ministre s’est déplacé à la gendarmerie et a ordonné au DG de le garder avant qu’il trouve une preuve contre lui. D’après Bath, c’est le ministre qui a refusé sa présence au tribunal de la commune IV le jour de la manifestation. C’est pourquoi il est le responsable de tout ce qui s’est passé ce jour-là, car, selon Bath, si la foule l’avait vu entré au tribunal et sortir, tout ce qui est arrivé aurait pu être évité. Le ministre Konaté a montré ses limites tout en confiant l’affaire de Ras Bath, un journaliste, à un juge d’instruction, chose qui ne se doit pas. Il a contourné la loi spéciale qui régit la presse au profit du droit commun. De là, on peut facilement déduire que Me Konaté s’est basé sur son poste de ministre pour instrumentaliser la justice.
Selon Bath, Me n’est pas un homme de parole. Le jour où il s’entretenait avec lui dans son département, Me l’avait reconnu journaliste. Une semaine après avec cette situation savamment orchestrée, et quand il a su que le vent tournait mal, il se dédit tout en avançant qu’il ne savait pas que Ras Bath était journaliste. De deux, dans l’émission débat politique de la Radio Kledu, Me affirme n’avoir pas ordonné l’arrestation de Ras Bath. Cela est aussi faux car le jour où il est sorti à la télé juste après l’interpellation de Ras Bath, Me a dit tout haut que c’est lui qui a ordonné au procureur près la cour d’appel de Bamako d’arrêter Ras Bath. A quoi le mensonge sert ?
Concernant le comportement de certains journalistes, il n’est pas passé par quatre chemins pour dévoiler la vraie image de bon nombre de journalistes. Au lieu de lutter pour le respect de leur profession, cette affaire de Bath a été un gagne-pain pour certains directeurs de publications. Certains journalistes oublient qu’en combattant Ras Bath, ils se combattent eux-mêmes. Selon Ras bath, certains ont négocié des contrats de 200.OOO à 300.OOO f avec le ministre de la justice pour véhiculer des informations erronées sur lui. Pour lui, les journalistes doivent abandonner toute rancune personnelle et lutter pour le bonheur de la profession.
B .Guindo
