Rwanda est propre, OUI, la ville de Kigali est très propre. Mais au delà de cette hygiène de vie exemplaire chantée partout à travers le continent c’est l’histoire d’un pays et d’un peuple qui a connu les pires atrocités que l’humanité ait connue et qui a décidé de prendre son destin en main pendant que les autres pays continuent le cirque et la comédie.
En effet, le «pays des mille collines» ne s’étend que de 26 338 km2 et se la région des Grands Lacs, l’une des régions les plus instables du monde entier. Mais, aujourd’hui, le Rwanda fait partie des Etats les plus sécurisés et les plus surs en Afrique malgré ses nombreuses frontières avec le Congo RD. Cette liberté se manifeste dans le quotidien des populations et non dans les discours comme dans beaucoup de villes africaines notamment chez nous. C’est à Kigali que vous pouvez voir des blancs à des endroits reculés se promener tard dans la nuit sans risque de se faire braqués ou de se faire enlevés par des preneurs d’otages.
L’histoire tragique du Rwanda
Malgré cette envie farouche d’aller de l’avant, les Rwandais peinent à surmonter l’histoire tragique qui a été la leur dans les années 90. En effet, Le soir du 6 avril 1994, les présidents rwandais et burundais, le chef d’état-major rwandais et une dizaine d’autres personnalités, meurent, avec l’équipage de trois Français, dans un attentat visant l’avion présidentiel rwandais. Dès le lendemain, la première ministre, Agathe Uwilingiyimana, et d’autres personnalités politiques hutues démocrates sont assassinés.
Dix militaires belges de la Mission des nations unies (Minuar), qui étaient chargés de la protection de Mme Uwilingiyimana et qui ont été arrêtés par la garde présidentielle, sont peu après assassinés22. Simultanément débute le génocide des Tutsi dans plusieurs provinces du pays. La mort du président Habyarimana est donc considérée comme le fait initial du génocide rwandais.
Le gouvernement intérimaire rwandais, constitué quelques jours plus tard, conduit le génocide à l’intérieur du pays et la guerre contre l’armée du FPR, Front Patriotique rwandais constitué essentiellement par des exilés tutsi. Le 19 juillet, un gouvernement est constitué sur la base des accords d’Arusha. Une période de transition politique est décrétée.
Pasteur Bizimungu devient président de la République. Mais l’homme fort du Rwanda est le général major Paul Kagame, vice-président et ministre de la défense, cofondateur du FPR, ancien exilé tutsi en Ouganda. Devenu le président, l’ancien maquisard a prouvé tout ce qu’il entendait de la bonne gouvernance, pas dans les discours, mais les faits.
Aujourd’hui, le président Kagamé, au-delà de sa performance sur la scène diplomatique internationale (beaucoup de Rwandais dirigent des instances internationales), a su inculquer certaines valeurs humaines à son peuple qui sont devenues aujourd’hui une seconde nature chez les Rwandais : le respect de l’autre, le respect de la chose publique, la lutte contre la corruption, la propreté, la justice pour tous, l’égalité des chances pour ne citer que ces points. Et peu importe ce que «les autres» diront de la gestion du pouvoir au Rwanda, aujourd’hui, le Rwanda est un pays émergent ou il fait bon vivre malgré un contexte international de plus en plus difficile.
Et malgré son histoire et son passé difficile, le Rwanda a pu revenir et s’imposer dans la cour des grands sans complexe et sans démagogie, rien que pour ces raisons, les pays africains doivent du modèle Rwandais pour imposer certaines choses indispensables pour projet cohérent de développement durable.
Moussa KONDO, envoyé spécial à Kigali
Bon article qui interpelle les autorités ouest-africaines en général et celles du Mali en particulier qui ne s’excellent que dans les discours stériles quotidiens à l’ ORTM-Pouvoir.
Apparemment,la visite de Soundiata 2ème ne lui a servi en rien comme lecon de bonne gouvernance dans ce pays.
Le Rwanda vient de prouver que seule la gestion rationnelle des resources humaines est le l’unique gage du developpzement.
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