Les initiatives de promotion de la participation de la femme dans le processus de paix au Mali se multiplient. A Bamako, une cinquantaine de femmes membres du Comité de suivi de l’accord (CSA) et de la société civile vient de boucler deux jours de formation sur le processus de la Réforme du secteur de la sécurité /Désarmement, démobilisation, réinsertion (RSS-DDR) et l’intégration du genre. C’était du 18 au 19 mai, dans un hôtel de la place.
Cet atelier conjoint de la section RSS-DDR et l’unité genre de la Minusma visait, d’une part, à amener les femmes membres du Comité de suivi de l’accord (CSA) et celles de la société civile à prendre leur responsabilité et à s’impliquer dans le processus de la RSS-DDR. D’autre part, de créer des conditions favorables à la participation des femmes.
Un renforcement des capacités qui influenceraient, aux dires des organisateurs, « un changement dans l’engagement des femmes et des organisations de la société civile (OSC) à soutenir l’accord de paix conformément aux processus RSS-DDR et à l’intégration du genre dans ces processus ».
Selon le chef de la section RSS-DDR de la Minusma, Ndiaga Diagné, il s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Qui, poursuit-il, « dans sa mise en œuvre stipule que les parties conviennent de la nécessité d’entreprendre, en profondeur, une Réforme du secteur de la sécurité, en s’appuyant sur une réflexion approfondie d’une nouvelle vision nationale de la sécurité et de la défense compte tenu de tous les facteurs locaux, régionaux et internationaux pertinents ».
En compagnie des experts du domaine, la cinquantaine de participantes ont été outillées sur les concepts clés de la Réforme du secteur de la sécurité, le processus désarmement, démobilisation et réinsertion, la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations unies, l’agenda femmes, paix et sécurité, le plan d’action national R1325 et le cadre légal et normatif national et international sur le genre.
Elles ont également été édifiées sur les politiques de sécurité nationale sensibles au genre et l’importance de la prise en compte du genre dans le processus RSS-DDR. Les travaux de deux jours ont permis aux participantes d’identifier les barrières culturelles et les difficultés à recruter et à retenir des femmes dans le processus RSS-DDR.
Au-delà des réunions
Le haut représentant du président de la transition Bakary Bagayoko, à l’ouverture des travaux, s’est réjoui de la tenue de cet atelier au moment où le Mali célèbre les six ans de l’accord pour la paix et la réconciliation. « Certes, le chemin reste long et difficile », reconnait-il, « mais il y a de l’espoir et les acquis sont déjà nombreux », a-t-il fait savoir. Parmi les éléments intégrés au sein des forces armées et de sécurité, M. Bagayoko soulignera qu’il y a des femmes et elles seront à la hauteur des attentes placées en elles.
Au niveau de la médiation internationale, le CSA continuera à tout mettre en œuvre pour que la femme soit effectivement présente dans les mécanismes de l’accord, a répondu l’ambassadeur d’Algérie au Mali, SEM Boualem Chebihi. En qualité du président du Comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, l’ambassadeur Boualem a indiqué qu’au niveau de la médiation internationale, le comité fait de son mieux pour travailler avec les parties signataires pour le rattrapage de tous les retards accusés.
« Parmi les initiatives enregistrées dans ce sens, il y a lieu de citer la décision d’octroyer neuf sièges aux femmes au sein du CSA. Il y a eu aussi l’annonce de l’inclusion de 15 nouvelles femmes au CSA et ses quatre sous-comités thématiques », a annoncé l’ambassadeur.
Une présence, aux dires de SEM Boualem, « doit aller au-delà, des réunions pour mettre en avant le rôle de la femme dans la construction de la paix et la réconciliation dans leur pays dans l’esprit de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité ».
Kadiatou Mouyi Doumbia