Réseau Aga Kan : Pour un développement durable

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Tel est le sentiment que laissent entrevoir les Mopticiens à travers une caravane de 4 jours effectuée du 23 au 25 octobre 2011 dans la région ; caravane dont le dessein était de mettre à nu les réalisations déjà opérées, et celles encore en cours par le réseau AKDN dans la région. 

Le réseau Aga Khan pour le développement  a été fondé par son altesse Aga Khan. Sous l’initial AKDN «Aga Khan development network». Le réseau est présent dans 8 grandes régions du monde dont l’Amérique du Nord, l’Europe, le Moyen Orient, l’Asie du Sud, l’Asie Centrale, l’Afrique de l’est, du Centre et de l’Ouest. Il est présent au Mali depuis près d’un ¼ de siècle et bientôt 8 ans d’existence dans la région de Mopti. Il est composé de onze agences, conglomérant plusieurs institutions et logiciels œuvrant principalement dans les régions pauvres d’Afrique et d’Asie. On le retrouve au Mali sur plusieurs sites historiques et culturels notamment, Mopti, Tombouctou et Djenné, sous l’appui du programme pour l’architecture en terre.

 

A Mopti, nous retrouvons (5) cinq programmes ou volets ayant pour but d’opérer chacun dans un secteur clé de développement dont l’éducation, le développement agricole, la société civile, la santé, et la culture. Ces différents volets sont  suivis par  le programme de développement coordonné de Mopti (PDCRM) ayant à sa tête M. Zana Koné, directeur du programme.                                                                         

 

 Le programme éducation a pour objectif de faciliter l’accès à l’éducation de base et le développement de la petite enfance en améliorant la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage dans des villages choisis selon le manque ou le besoin.  Dans ce programme, 9 écoles partenaires du 1er cycle sont appuyées par le programme à travers le renforcement des capacités des directeurs d’écoles, la formation du personnel enseignant ainsi que dotation de ces établissements en mini bibliothèques.

Deux medersas, communautaires notamment celles de Sofara et de Madiama, réhabilitées et équipées, ainsi que la formation du personnel des deux structures, ont été formé dans la lecture et l’écriture en français. 7 centres de développement de la petite enfance ont été appuyés par le programme en termes d’équipement et de renforcement des capacités du personnel. Ainsi que la formation des mères éducatrices en français. 30 formateurs sont en alphabétisation formelle, formés par le programme dans des localités. Le programme éducation a préparé 123 filles à l’examen de fin d’étude primaire du 1er cycle de l’enseignement fondamental avec 76% de réussite. L’initiation de 30 formateurs locaux à la pédagogie d’alphabétisation, de 300 jeunes et adultes à la lecture ainsi que de 40 femmes maraîchères à l’alphabétisation. Le programme a également rénové cinq classes et les murs d’enceinte en utilisant du banco stabilisé et des matériaux locaux, plus un équipement en table-bancs et de bureau.

 

Le programme agricole a pour but d’augmenter, tout en améliorant, les produits maraîchers et la création des champs écoles/paysans ont permis aux paysans d’améliorer leur technique culturale aussi bien dans les villages comme Bounguel mais aussi dans les localités environnants. Parce que la formation des formateurs a permis à ce que des paysans ayant bénéficiés de la formation puissent transmettre à d’autres ce qu’ils ont appris. L’appui s’étend surtout sur la culture du mil du sorgho et du riz.  Des champs particuliers appelés ‘’champs/paysans’’ leur servent de lieu d’expérimentation pour tester différentes variétés de semence. Ce programme a permis la formation de 3299 maraîchers (hommes et femmes) dans les techniques de production maraîchère. 3000 paysans ont été formés sur les techniques de production du mil/sorgho. 541 paysans formés sur les techniques de production du riz irrigué. 2502 paysans formés sur les techniques de production du riz submersion libre et contrôlée. 1718 paysans formés sur l’approche Agriculture comme entreprise entre autre. On leur a aussi appris comment lutter contre le striga (virus) qui empêche l’évolution des plantes céréalières.

 

Le secteur société civile AKF a pour objet  de renforcer la démocratie participative dans le but d’assurer  un développement durable. Avec un certain nombre d’activités leur permettant une organisation évolutive à long terme sur les différentes couches sociales. Dans ce cadre, le DCRM a mis en place un programme suivi des organisations villageoises (OV). Aujourd’hui 35 OV ont été mises en place et renforcées par le programme pour le soutien des actions de développement de ces localités respectives. Dans le cadre de la mobilisation  des ressources locales, 14 groupes d’épargnes crédit ont été mis en place par le programme. Deux agences de crédits basés à Mopti depuis 2006 et Sévaré depuis 2007. Elles sont là dans le cadre de la solidarité et ont pour slogan ‘’crédit d’abord, épargne ensuite’’. Un programme qui accorde gratuitement de l’argent à des travailleurs dont le revenu ne permet pas d’épargner. 

 

Le programme santé a permis la réalisation de 9 maternités rurales encore appelé ‘’case de santé’’ au niveau le plus périphérique du système des soins qui ont réduit la mortalité maternelles à zéro dans les villages ciblés. Ces cases de santé sont aux nombres de 2 dans la commune de Madiama, 2 dans la commune de Fakala, 1 dans le cercle de Djenné, 2 dans la commune de Sio, 2 dans la commune de Socoura. Ces bâtiments ont été entièrement réalisés  à base de banco mélangé avec de la paille et d’écorces de riz. La gestion de ces cases de santé est assurée par des matrones, assistées par des accoucheuses traditionnelles, formées par la fondation Aga Khan dans une école de santé de santé sise à Sévaré. La présence de ces cases de santé a permis de sauver la vie des femmes et des nouveaux nés. Ce volet santé a aussi permis de réaliser des forages creusés jusqu’à la nappe phréatique donnant ainsi aux habitants l’accès à l’eau potable. Le coût de chacune de ces cases de santé s’élève à plus de 15.000.000F CFA. Dans ces projets de santé, la fondation est en collaboration avec le réseau en Afrique francophone pour la télémédecine (RAFT) et l’université numérique francophone mondiale (UNFM). Toujours dans le cadre de la santé, en milieu rural environ 105 puisards améliorés simples ont été réalisés dans les villages.

Dans le domaine de la culture, la fondation intervient à travers le trust Aga Khan pour la culture (AKTC). Le réseau est Intervenu dans la restauration  des deux mosquées de la région dont celle de Komoguel à Mopti ville. Construite entre 1936 et 1942. Et celle de Djenné bâtie au 13ème siècle sous le règne de KhoÏ Konboro. Elle est Considérée par beaucoup de connaisseurs comme la réussite la plus brillante du style architectural soudano-sahélien ; la mosquée de Djenné est la plus grande mosquée historique de toute la région subsaharienne. Lors de la restauration, les architectes se sont rendus compte que s’ils n’étaient pas intervenus à temps, une partie de la toiture se serait écroulée sur les fidèles. Et malheureusement, par manque de moyens, le gouvernement n’avait pu intervenir de façon directe.  AKTC est intervenu en 2008 pour la réalisation de l’ouvrage. Le réseau n’aurait pas déboursé moins de 2.500.000F CFA par la semaine.

 

En plus des travaux de restauration, AKTC a réalisé un centre d’architecture en terre, dallé par des briques faites à base de plastique et de sable. Et paver 4500m2 de rues. Le réseau Aga Khan se trouve être le promoteur de l’usine de fabrique de ces briques sis à Sévaré, qui a bâti dans le quartier de Komoguel, une digue de 3200 m2 de remblais, établi des sources d’eau potable, un système souterrain  d’égouts, une unité de traitement des eaux usées, un système de ramassage quotidien des déchets solides. La réalisation de chacune de ces opérations est estimable à plusieurs milliards de nos francs. Elles ont aussi permis de créer des emplois et de réduire de façon considérable, le chômage dans les localités ciblées. La restauration demandait des moyens financiers, matériels et techniques, afin que les travaux soient réalisables, tout en conservant le style architectural. Car ces deux mosquées sont classées patrimoine mondial de UNESCO. C’est à base de matériaux locaux et avec le concours de mains d’œuvre de la ville, qu’ils réalisèrent les travaux. Il y eut sur le chantier plusieurs centaines d’employés dont 495 mains d’œuvres et plus de 235 maçons. Selon les mopticiens : «La présence du réseau Aga Khan pour le développement est ‘’la réponse à nos prières’’».

 

F.T


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