Agir auprès de la CPI afin d’accélérer la procédure d’enquête, réagir sans délai pour la préservation des droits fondamentaux, pour l’acheminement impartial, intégral et sans entrave de l’aide humanitaire, l’intervention de la communauté internationale, la création d’une agence nationale de coordinations de l’aide humanitaire, la mise en place d’un cadre de concertation des organisations de défense des droits de l’homme.
Telles sont en substance les résolutions et recommandations adoptées par le Conseil d’Administration de l’Observatoire des Droits Humains et de la Paix (ODHP), qui s’est tenu en session ordinaire le 25 août 2012, à la Faculté de droit privé de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako.
Ce Conseil d’Administration a enregistré la présence de plusieurs personnalités comme le Coordinateur Résident du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Omer Kebiwou Kalameu ; Me Abdoulaye Garba Tapo, ancien ministre de la justice, garde des sceaux ; le Président de la Ligue pour la Justice, le Développement et les Droits de l’Homme, Me Amadou Tieoulé Diarra ; le Doyen de la faculté de droit privé de l’Université des sciences jurididiques et Politiques , les représentants de différentes organisations de promotion et de protection des droits de l’homme : AMDH, APDF, FEMNET, LJDH, Centre Africa Obota etc.…..
Placé sous le thème : « La crise humanitaire au Mali : Quel rôle pour les défenseurs des droits de l’homme dans la recherche de solutions ? », cette rencontre avait pour objectif d’informer les membres du conseil d’Administration sur la vie de l’organisation, d’adopter le rapport moral du président mais surtout de réfléchir sur des actions urgentes à mener pour que cessent les souffrances des populations dans le nord du Mali.
Dans son allocution de bienvenue, le Président de l’ODHP, Dr Abraham Bengaly, a mis l’accent sur la crise sans précédent que traverse notre pays marqué par des atteintes graves à la sécurité des populations, une situation humanitaire désastreuse, l’exacerbation de la menace terroriste et la montée en puissance du fondamentalisme religieux. « Depuis janvier, les populations du nord vivent dans la peur et dans la désolation totale, à cause de l’occupation illégale de leur territoire. Elles souffrent dans leur chair et dans leur âme, vivent dans des conditions inhumaines dégradantes et humiliantes, caractérisées par des violations graves et massives des droits humains fondamentaux», a-t-il souligné. L’ODHP, selon son président, tout en restant attentif aux préoccupations de l’heure, veillera scrupuleusement à l’application des instruments juridiques nationaux, régionaux, internationaux pertinents.
A travers ce premier Conseil d’Administration, l’ODHP entend apporter sa contribution à la résolution de la crise qui secoue notre pays, profondément ébranlé et en proie à une angoisse exécrable, aggravée par l’affaiblissement des grandes idéologies et la remise en cause du modèle démocratique.
Le thème central de ce premier Conseil : « Quel rôle donc pour les défenseurs des droits de l’homme dans la résolution de la crise humanitaire ? » a été brillamment développé par Me Amadou Tieoulé Diarra, avocat, président de la Ligue pour la justice, le Développement et les Droits de l’homme. Dans son intervention, le conférencier a établi le lien entre les droits de l’homme et le droit international humanitaire. Il a évoqué entre autres le caractère international des crimes commis dans le nord qui interpellent la communauté internationale.
Au cours de ce conseil, les membres de l’ODHP ont adopté des résolutions et recommandations. Tout d’abord , ils invitent les organisations de défense des droits de l’homme œuvrant dans le domaine des droits de l’homme et du droit international humanitaire, à se retrouver dans un cadre de concertation autour d’objectifs communs à savoir : aide et assistance aux victimes des violations des droits de l’homme, plaidoyer auprès des organisations internationales, régionales et le gouvernement, pour des actions urgentes en faveur des victimes de la crise humanitaire. En outre, l’ODHP demande instamment au gouvernement d’agir d’urgence auprès de la CPI pour que la procédure d’enquête soit engagée dans les délais les plus rapides, exhorte le Gouvernement à réagir sans délai, pour préserver les droits fondamentaux des populations en détresse.
Par ailleurs, l’ODHP demande l’intervention de la communauté internationale conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations Unies notamment la résolution 2056 du 05 juillet 2012, la création d’une « Agence Nationale de Coordinations des Affaires Humanitaires ». Enfin, l’ODHP exhorte les différents acteurs de l’action humanitaire à permettre un acheminement impartial, intégral et sans entrave de l’aide humanitaire aux bénéficiaires.
Binta Gadiaga