Pour promouvoir le métier d’auditeurs et de contrôleurs internes, les jeunes étudiants et professionnels du secteur se sont constitués en association dénommée : Réseau des jeunes contrôleurs internes et auditeurs du Mali (RJCIAM). Au cours d’une rencontre, un bureau de 33 membres, dirigé par Diaguina Alikaou Diarra, a été mis en place. Notons que ce réseau est ouvert à tous les auditeurs et contrôleurs internes partageant leur vision afin de faire du métier un levier de développement du Mali.
D’entrée de jeu Diaguina Alikaou Diarra a dévoilé la qualité des membres de son réseau ” Nous sommes des jeunes étudiants et professionnels. On a formé ce réseau pour promouvoir l’audit dans le milieu scolaire et universitaire “. Objectif : faire comprendre à la majorité des Maliens qui ignorent encore l’importance de cette discipline au Mali, l’audit interne ou le contrôle interne. La mission essentielle du réseau consiste à outiller les jeunes pour ce métier d’auditeur. Par ailleurs, il a déclaré que dans les jours à venir le réseau entend organiser un forum pour discuter les péripéties de l’audit et du contrôle interne. Des thèmes comme : la corruption, la délinquance financière, la mauvaise gouvernance au Mali seront abordées au cours de cette rencontre.
À en croire le président du RJCIAM, le gouvernement malien a fourni beaucoup d’efforts en matière de contrôle financier à travers la création de plusieurs structures de contrôle. Il a mis l’occasion à profit pour saluer l’initiative du président ATT d’avoir créé le Bureau du vérificateur général dont la mission principale est de contrôler les services publics et privés en vue de sauvegarder le patrimoine de l’État. Selon lui, les Maliens doivent s’intéresser à l’audit et au contrôle pour cela ils doivent être édifiés sur les missions et les objectifs de cette discipline. Il a précisé que l’audit est différent du contrôle interne, raison pour laquelle dans certaines entreprises on retrouve les deux services. ” L’audit est basé sur la vérification et l’examen des états financiers de l’État ou de l’entreprise afin de déterminer la performance des opérations ou la gestion des responsables. Tandis que le contrôle interne consiste veiller au respect des procédures pour la bonne marche de l’entreprise “, a-t-il ajouté. À l’entendre, plusieurs auditeurs utilisent l’audit comme un moyen de pression sur les responsables de service ou sur des entrepreneurs. ” L’audit n’est pas un moyen de répression “, a-t-il déploré. Parlant de la lutte contre la corruption, il dira que c’est un combat de longue haleine. Car, le phénomène de la corruption a atteint des proportions inquiétantes au Mali. Pour l’éradiquer, il faut un changement de comportement de chaque Malien. Cette lutte passe inéluctablement par la lutte contre l’impunité, car des sanctions exemplaires permettent de décourager d’éventuels aventuriers.
Pour assurer un développement harmonieux, il faut combattre le phénomène dans tous les segments de l’administration publique. Et, faire comprendre aux Maliens que le patrimoine de l’État est notre bien commun. Il a félicité le bureau du vérificateur général pour les efforts consentis dans la lutte contre la mauvaise gouvernance. Pour Diaguina Alikaou Diarra, l’audit ne concerne pas que l’aspect financier, il s’intéresse à d’autres domaines comme les ressources humaines. Le clientélisme et le népotisme sont des maux qui doivent retenir l’attention des décideurs, car ils constituent un frein pour la promotion des cadres valables. Durant la crise, plusieurs milliards de nos francs ont été dilapidés. Cependant, il invite le gouvernement à faire l’audit de tous les services pendant cette période. Le réseau soutient toutes les actions allant dans le sens d’assainir les finances publiques.
Pour cela, en collaboration avec des partenaires internationaux, il compte organiser des sessions de formation à l’intention des auditeurs afin de leur permettre d’obtenir des certifications internationales en matière d’audit et de contrôle interne, a-t-il conclu.
Boubacar PAITAO