Risques terroristes au Mali : Tous les ingrédients d’une dérive

1
Attaque d'un convoi de forains près de Gao
photo illustratif

Le sud du Mali, après le nord, présente les signes de l’émergence d’une sous-traitance de la terreur. Plus inquiétant, des leaders politiques locaux risquent d’achever ce processus sans le savoir. Comme ce fut le cas au Nigeria, le Mali glisse discrètement vers le radicalisme religieux là où on l’attendait le moins.

 

Si l’on ne peut pas faire un procès d’intention à ces hommes politiques maliens qui fréquentent les milieux religieux, il est pourtant évident que leurs actes s’apparentent à un jeu dangereux pour la stabilité du pays qui est en train de marcher sur les traces du Nigeria des années 2000.

Le mal que vivent les Nigérians est parti de la course aux postes de gouverneur, les candidats rivalisant de promesses aux religieux. L’adoption de la Charia dans une douzaine d’Etats de la Fédération du Nigéria est la concrétisation de ces promesses électoralistes.

Le Mali est sur cette pente dangereuse, avec des leaders religieux qui font tout pour montrer qu’ils sont plus musulmans que d’autres. On connaît la suite de ce qui s’est passé au Nigéria. Les plus radicaux des religieux en voulant plus, le groupe terroriste Boko Haram est finalement né après plusieurs affrontements intercommunautaires.

A l’instar du Nigeria, le Mali connaît le temps des promesses électoralistes. Les plus indiscrets parlent même d’un deal non écrit qui aurait permis au président IBK d’avoir le soutien des groupements religieux, très versés dans la politique depuis 2012.

En tout cas, il y a eu la sortie des religieux contre un récent projet de loi toujours bloqué à l’Assemblée nationale. Cette levée de bouclier a donné lieu à des révélations sur le supposé deal entre le président malien et les religieux qui l’ont soutenu.

Ce qui est certain, c’est que les attentes des milieux religieux sont immenses depuis que l’on a aiguisé leur appétit politique avec des promesses. L’histoire dira si réellement le chef de l’Etat aura les coudées franches dans la conduite des affaires publiques pour tenir les prétendues promesses.

Et dans la brèche ouverte, s’engouffrent de jeunes leaders politiques qui entendent faire mieux que leurs devanciers. Mais l’histoire a montré qu’il y a eu des dérives chaque fois que le jeu politique est devenu une manipulation de  la foi.

C’est ainsi même que le terrorisme est né à partir des manipulations de plusieurs ordres dont le renversement du Premier ministre iranien Mossadegh par des conservateurs manipulés en 1953. Ces manipulations de la foi au Proche Orient ne sont pas étrangères à la crise dont le Mali veut se débarrasser aujourd’hui. Iyad Ag Ghali, Mockhtar Belmokhtar et bien d’autres chefs djihadistes ont combattu en Afghanistan avant de brûler l’Algérie dans les années 1990.

Pour ne rien arranger à la situation du Mali, les petits meurtres se multiplient dans les villages, avec le risque de mettre dos à dos des communautés sur fond de divergence religieuse. Seule une prise de conscience chez les hommes politiques maliens peut prévenir la dérive qui se prépare.

 

Soumaila T. Diarra

 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. avec cette nouvelle méthode d’attaquer avec la moto beaucoup de gendarmes dormeurs te racketteurs vont sauter!!!mdl chef cheik diallo de selengué choisi entre la deontologie et l’argent 😈

Comments are closed.