La cellule technique du CSLP a tenu les 18 et 19 juin 2018, la revue technique du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD 22016-2018), des Objectifs de développement durable (ODD) et de la stratégie commune d’accompagnement pays (SCAP 2016-2018). La cérémonie d’ouverture des travaux de cette session technique du CREDD s’est déroulée à l’Hôtel Laïco El Farouk, sous la présidence de Mme Sidibé Zamilatou Cissé, secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances. On notait aussi la présence des représentants des partenaires techniques et financiers, de la société civile et de plusieurs autres personnalités du monde des finances de l’Administration malienne. Il ressort de cette revue que l’incidence de la pauvreté qui était de 46,8% en 2016 est passée à 44,9%, soit une baisse de 1,8%.
L’objectif de la Revue était de s’assurer que les politiques et stratégies gouvernementales de relance économique et de réduction de la pauvreté et des inégalités sont appliquées de manière satisfaisante pour atteindre à moyen terme les ODD d’une part. Il s’agissait aussi de faire l’état de mise en œuvre du SCAP et d’apprécier le degré d’atteinte des résultats. Durant les deux de travaux, les spécialistes des questions économiques et financières ont saisi l’occasion pour analyser la manière dont les politiques sont mises en œuvre, de mesurer le degré d’atteinte des objectifs fixés, d’identifier les difficultés rencontrées et de dégager les perspectives pour les trois prochaines années. Car, les conclusions et recommandations de cette revue alimenteront la préparation du budget d‘Etat de l’année 2019 et l’élaboration du document post CREDD et de la future stratégie commune d’accompagnement des PTF.
Dans son intervention pour l’ouverture des travaux, le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, Mme Sidibé Zamilatou Cissé a laissé entendre que la présente revue se tient dans un contexte marqué par des échéances politiques importantes pour notre pays et la perspective de l’élaboration d’une nouvelle stratégie nationale de développement prenant le relais du CREDD ; qui arrive à son terme le 31 décembre 2018.
Notons que pour permettre l’analyse de la performance des politiques publiques, la Cellule Technique du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CT- CSLP) a produit un rapport, fruit d’un travail concerté avec trois groupes thématiques. Il s’agit des groupes «croissance économique inclusive et durable », « accès aux services sociaux de base » et « développement institutionnel et gouvernance ». Ce rapport se base, notamment sur les travaux de 11 revues sectorielles auxquelles s’ajoute la revue du Schéma directeur de la statistique. Ainsi, il ressort de ce document du CT- CSLP que sur dix-huit recommandations formulées lors de la revue 2016, onze sont réalisées, cinq sont en cours de réalisation et deux non réalisées. De l’analyse du cadre de mesures des performances du CREDD, sur les 74 indicateurs repartis entre les axes, 11% sont non renseignés, 55% ont connu une évolution favorable, 14 % sont restés stables et 20% ont connu une évolution défavorable. Quant à l’incidence de la pauvreté, note le rapport, qui était de 46,8% en 2016 est tombée à 44,9% en 2017, soit une baisse de 1,8%. Il faut retenir ici que le seuil de pauvreté a été estimé en 2017 à 178 343 F CFA.
S’agissant de l’axe Paix et Sécurité, le rapport du CT-CSLP indique que la mise en œuvre de l’Accord a enregistré des avancées majeures. Il cite l’installation des autorités intérimaires et des collèges transitoires dans toutes les régions du Nord, le démarrage du MOC et des patrouilles mixtes de Gao, l’organisation de la Conférence d’entente nationale et le lancement du projet réinsertion des ex-combattants.
Parlant de la stabilité macroéconomique, il faut noter en 2017, la croissance du PIB réel s’est établi à 5,3% contre 5,8 en 2016. Le solde budgétaire de base s’est établi à moins 146, 3 milliards de F CFA contre moins 325,4 milliards en 2016. Quant à l’indice des prix à la consommation des ménages, il est passé de 112,2 en 2016 à 114,7 en 2017, soit un taux d’inflation annuel de 1,8%, contre -1,8% en 2016, en deçà de la norme communautaire de l’EUMOA qui est au maximum de 3%. Pour sa part, le montant des crédits à l’économie a bénéficié d’une augmentation de 9,63% entre 2016 et 2017, en passant à plus de 2182 milliards de F CFA à 2393 milliards. Le stock de sécurité alimentaire a été de 73 443 tonnes en 2017 contre 63 301 tonnes en 2016 et le taux national d’accès à l’électricité s’est établi à 42% en 2017 contre 39% en 2016. Toujours, dans le cadre de la croissance économique inclusive et durable, il faut retenir que les domaines comme les équipements et transports, la communication et TIC et les mines ont connu des avancées significatives. Aussi, le nombre d’entreprises industrielles recensées, la part du secteur du commerce dans le PIB, la valeur des exportations des produits artisanaux ont augmenté en 2017 par rapport aux données de 2016. Quant aux exportations des biens culturels, elles ont chuté de 32,36% de 2016 à 2017.
Parlant de l’axe « développement social et accès aux services sociaux de base », il faut noter que le taux de chômage a baissé de 0,95 point de pourcentage de 10,05% en 2016 à 9,1% en 2017. Quant au nombre d’emplois créés, il est passé de 66842 en 2016 à 61 686 en 2017, soit une baisse de 7,7%. Aussi, les domaines de la justice, de la santé, de l’assainissement, et autres ont connu quelques avancées significatives.
D’où le satisfecit des partenaires techniques et financiers qui par la voix de leur chef de file, en la personne de SEM Jolke Oppewal, ambassadeur des Pays Bas au Mali, de dire que «du rapport de mise en œuvre du CREDD, un certain nombre de résultats encourageants sont à noter». Il s’agit pour lui, de l’amélioration de la stabilité du cadre macroéconomique, des progrès dans l’accès aux infrastructures de base comme les routes, l’électricité, l’eau et la scolarisation des enfants.
Toutefois, des problématiques majeures demeurent. Il s’agit de la situation sécuritaire, du transfert effectif des ressources et des compétences aux collectivités territoriales, d’une meilleure intégration du défi démocratique, de la réduction des disparités régionales et de genre dans l’accès aux services sociaux de base et de l’atteinte des ODD.
Dieudonné Tembely