L’Association des amis de la culture peule « Tabital Pulaaku » est parvenue in extremis à désamorcer la bombe armée par les communautés peules du Méma, Farimaké et Macina contre les rebelles du Mnla qui leur font subir toutes sortes d’exactions. Au cours d’une rencontre tenue le lundi 10 mars dernier, Amadou Cissé « Diadjiri » et ses camarades ont convaincu leurs parents venus spécialement à Bamako de revenir (momentanément) sur leur décision de riposte systématique aux attaques des rebelles, en attendant de trouver une solution avec les autorités malienne. Dès le lendemain, mardi 12 mars, le Premier ministre a reçu en audience les membres de l’association. Oumar Tatam Ly a pris plusieurs engagements de nature à baisser la tension.
Dans notre parution n°597 du jeudi 6 mars 2013, nous titrions « TENENKOU-LERE-YOUWAROU-NIAFUNKE : Un carnage se profile à l’horizon ». Dans un passage de l’article, nous écrivions ceci : « Une hécatombe humaine est à redouter sérieusement et de façon imminente entre les rebelles du Mnla et les populations peules implantées dans les cercles de Ténenkou, Youwarou, Léré, Niafunké et même Mopti. En longueur de journée, celles-ci font en effet l’objet d’exactions de toutes sortes : meurtres, assassinats, coups et blessures, enlèvements de bétails, vols d’engins et d’objets de valeurs.
L’association Tabital Pulaaku (Association des amis de la culture peule) est montée au créneau moult fois, mais les autorités maliennes ne réagissent pas à leur cri de détresse. Alors, les peuls des zones concernées ont décidé de prendre leur destin en main : SE DEFENDRE PAR TOUS LES MOYENS ARMES POSSIBLES ».
Cette décision avait été prise à l’issue d’une grande rencontre tenue le mercredi 26 février dernier dans le village de Doungoura, commune de Toguéré Coumbé.
Mais avant de mettre en application cette lourde décision (diffusée dans toutes les radios de proximité), les responsables des communautés concernées ont tenu à venir à Bamako pour faire le compte rendu à Tabital Pulaaku qui est leur porte parole légitime auprès des autorités maliennes (fortement accusées dans ce dossier).
C’est ainsi que les communes de Gatchi, Léré, Youwarou, Toguéré Coumbé et Ata-Tioki ont dépêché des émissaires à Bamako. Sur place, il y avait les représentants des communes de Ténenkou et de Diondiori. C’est ce beau monde suffisamment représentatif des communautés meurtries qui a rencontré les membres de Tabital Pulaaku pour partager les souffrances des populations et informer des mesures de défense préconisées.
Après la réunion, nous avons échangé avec le président de la société coopérative des éleveurs du Méma-Farimaké, Boubou Bara Cissé, qui nous fait le point complet de la rencontre.
Parlant de l’objet de leur présence à Bamako, Boubou justifiera : « Nous sommes venus rendre compte à nos parents de Tabital Pulaaku de la décision que nous avons prise suite aux nombreuses exactions dont nous sommes victimes dans nos contrées respectives de la part des maures. Nous le faisons afin que l’association puisse voir avec les autorités ce qu’elles peuvent faire pour nous protéger et garantir notre sécurité et celle de nos biens. Nous ne pouvons ni voyager, ni faire paître nos animaux, ni aller dans les foires hebdomadaires, encore moins passer la nuit en brousse avec nos cheptel. C’est donc tout à fait normal que nous venions faire le point à ceux que nous avons désignés pour défendre nos intérêts chaque fois que ceux-ci sont menacés ».
Alors, comment s’est passée la rencontre ? Notre interlocuteur répond : « Nous avons fait, aux membres de Tabital, le compte rendu fidèle de la situation que nous vivons depuis le début de la rébellion, au détail près. Ils nous ont écouté religieusement et nous ont dit ceci : ‘‘Retournez sur vos pas, nous allons chercher la solution avec les autorités. Ne frappez que celui qui vous frappe ; ne poignardez que celui qui vous poignarde ; ne prenez le fusil contre personne qui n’ait pointé l’arme sur vous. Ne provoquez nulle âme qui ne vous ait provoqués’’. Ensuite, nous avons réitéré notre unique doléance : voir protégés et sécurisés nos vies et celles de nos familles, nos animaux et nos biens. Nous ne sommes pas armés pour le moment, et nous n’avons aucune intention de défier les autorités de notre pays. Nous ne demandons ni plus, ni moins que l’Etat soit attentif à notre situation qui est tout aussi grave et dramatique que ce qui s’est passé à l’extrême nord du pays ».
Décrivant la situation que les communautés peules et leurs voisins vivent dans leurs zones respectives, Boubou Bara Cissé dresse un tableau tout aussi pathétique que révoltant : « Depuis que les rebelles refugiés et déplacés sont revenus au pays, surtout suite à l’appel du président de la République en visite en Mauritanie, nous n’avons pas eu la quiétude. Ils font des embuscades pour dépouiller les passagers de leur argent et de leurs marchandises ; ils mettent le feu aux véhicules ; ils braquent les motocyclistes pour enlever leurs engins, ils tirent à bout portant sur d’autres ; ils ligotent, fusillent, mutilent, égorgent et jettent dans les puits des forains ; ils pendent des personnes pour ensuite les dépecer comme des moutons, sans oublier tous ces portés disparus dont on n’a plus de nouvelles. Ils enlèvent notre cheptel pour aller le vendre en territoire mauritanien. Un exemple concret : dans un coin de pâturage vers Nampala, les jeunes rebelles ont tiré sur des bergers pour voler leur bétail. Bilan lourd : un mort et deux blessés, l’un a été admis à l’hôpital de Ségou et l’autre transporté à Bamako. Le dossier des animaux volés est toujours pendant du côté de la Mauritanie. Au début de l’hivernage dernier, ils ont tué un jeune de Kendé, et un autre de dôgo. Personne n’a aujourd’hui l’inventaire des animaux que les rebelles ont enlevés, parce qu’ils le font tous les jours et à différents endroits.
Le charnier dit de Doungoura (mais, en réalité, le puits se situe dans la commune de Gatchi) marque encore les esprits des populations de la localité, plus particulièrement de tous ceux qui y ont des parents, amis ou connaissances.
Voilà une infime partie de ce que nous souffrons chez nous, dans le Mema, le Farimaké et le Macina ».
Par rapport à l’identité des bandits, le vieux du Farimaké révèle que ce sont les maures, dispersés dans les hameaux dans les communes de Gatchi (Farimaké) et de Léré (Mema). « Ce sont nos voisins, nous partageons tout ensemble : le territoire, le repas, le thé, la boisson, l’élevage etc. C’est à eux que le président de la République avait lancé récemment un appel au retour au pays. Beaucoup sont revenus avec leurs familles, leurs esclaves. D’autres ramènent leurs familles petit à petit. Ceux qui nous fatiguent réellement, ces sont les maures des hameaux de Sourabèlè et de N’guiri N’guara. Leurs zones d’attaque sont bien ciblées ; ils ne viennent jamais là où il y a un poste militaire ou de sécurité, tels que Gatchi et Léré.
Par contre, dans le Macina, ce sont les ex intégrés qui ont servi là. Ils reviennent avec d’autres rebelles pour commettre les attaques de toutes sortes et repartir tranquillement, ayant une parfaite connaissance du milieu qu’ils ont eu à sillonner en tant que gardes ou gendarmes avant la rébellion. Dans cette zone, ils opèrent pendant la décrue et la saison sèche », poursuit-il.
Répondant à la Question sur leurs attentes en ce moment, Boubou ne tourne pas : « Tabital Pulaaku a promis de gérer la situation avec les autorités. Si celles-ci nous aident, tant mieux ; dans le cas contraire, nous ne nous laisserons pas tuer comme des mouches. Même s’il faut se défendre avec le bâton jusqu’au dernier, nous le ferons, pour préserver d’abord nos vies et celles de nos familles, ensuite épargner nos animaux ».
Avec les derniers développements du dossier, on n’en arrivera pas là, en principe. En effet, au moment où nous mettions sous presse cet article, nous apprenons que Tabital Pulaaku a été, enfin, reçue par une haute autorité du pays à propos de cette situation, en la personne du Premier ministre Oumar Tatam Ly. Celui-ci a promis que le gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour protéger les populations en sécurisant l’ensemble des zones concernées.
Par rapport au charnier de Doungoura (25 corps enfouis dans un puits depuis le 18 mars 2013), Oumar Tatam Ly promet d’envoyer une équipe sur place et d’ouvrir une enquête afin de situer les responsabilités. De quoi baisser la tension dans le Méma, le Farimaké et le Macina. A condition que ces engagements soient suivis d’actes concrets.
Sékou Tamboura
Je voudrait dur a Ould si conté vivre a c’est que vous
Appartient pas vous Avez mantille les maudit qui vous été harakbook inta
du n’importe qoui honte a toi cette association qui viens de se reveiller vous avez rien a racontez meme si vous voulez votre part du gateau ne dites pas des contres verités sur les gens je cite “quand le president a fait appel au retour des refugés nous avons commencer a souffrir avec leurs arrivés” pour ne citer que cela cela demontre que vous etes des sales racistes les maures sont des maliens plusque vous les peulhs qui n’ont pas de famille paternelle ils se contente de la famille maternelle…..
S’ils vous plaît, donnez les coordonnées de l’association Tabital Pulaaku quand vous en parlez.
Décidément le sort de ces éleveurs peuls n’émeut pas grand monde. Un seul post jusqu’à maintenant et les autorités s’en tape royalement. Pour sortir ces derniers de léthargie il faut venir jusqu’à Bamako avec forces argumentaires toutes amertumes contenues, en plus d’un trésor de sagesse pour que le premier ministre reçoive enfin leurs intermédiaires ( Tabital Pulaaku),… pas eux-mêmes directement.
PROMESSE: ” Oumar Tatam Ly promet d’envoyer une équipe sur place et d’ouvrir une enquête afin de situer les responsabilités.”
Parole de premier MINISTRE MINISTRE, on verra bien.
“Désamorcer”……….”venu à Bamako” pour dire que tout s’est joué à Bamako et jamais sur le terrain, rien n’est fait et on ne peut gérer une crise à des milliers de mils. Ou bien s’agit-il de montages orchestrés?
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