Révision constitutionnelle en vue : Eviter le syndrome ATT !

6

C’est dans les mêmes circonstances que le régime défunt d’Amadou Toumani Touré a tristement vécu ses derniers jours. De petites grognes anti-référendaires, la situation s’était subitement détériorée jusqu’à la mutinerie de Kati. Le régime actuel doit savoir en tirer des leçons, en toute sagesse !

Adopté le 2 juillet 2011, le projet de révision constitutionnelle proposé par l’ancien président Amadou Toumani Touré a largement contribué à la chute de son régime. De simples revendications sociales et syndicales à la crise sécuritaire, la grogne sociale, qui s’était installée dès l’annonce de ce processus en avril 2010,  s’est vue renforcée au jour le jour tout en affaiblissant  le pouvoir  jusqu’au fatal jour du  22 mars 2012.

A l’origine des événements de mars 2012, le silence qu’a gardé Amadou A. Touré et ses hommes sur la question référendaire. Pendant qu’une minorité dans l’opinion publique  doutait de la tenue de ce scrutin, beaucoup  de citoyens soupçonnaient le régime de le préparer en douce. D’aucuns soutenaient même que le référendum allait être couplé aux élections présidentielles d’avril 2012. Du coup, dans les vives contestations qui continuaient,  l’on ne demandait plus rien au régime d’ATT qu’un retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle. N’est-ce pas le même scénario que l’on vit présentement au Mali ? Il semble que  oui !

Au moment où on observe au plus haut sommet de l’Etat un silence absolu sur le processus référendaire, les partis politiques membres de la mouvance présidentielle continuent de  battre campagne pour le “oui” pour un référendum dont la date reste encore un mystère. Le week-end dernier, au moins quatre ministres étaient à Ségou ville pour une journée d’échanges et d’informations sur la révision constitutionnelle avec les forces vives de la Cité des Balanzans. Il s’agit des ministres Mohamed Aly Bathily, Thierno H. Diallo, Nango Dembélé et Hamadoun Konaté.

Cette précampagne référendaire des partisans du “oui” réconforte le  front du “non” dans sa lutte. Et au-delà de la question de révision constitutionnelle, les partisans du “non”, réunis  au sein d’une plateforme ont désormais d’autres doléances. Outre le retrait pur et simple du projet de révision, ils entendent, dans un bref délai, battre le pavé pour dénoncer “l’incapacité  du président de la République et du gouvernement à enrayer l’insécurité sur l’ensemble du territoire” ; dénoncer “la politisation de la justice”, et manifester leur solidarité  à l’endroit “de FAMa et leurs familles”.

N’eût été la détérioration de la question sécuritaire pour cause de laquelle il a ralenti ses activités, le front du “non” aurait déjà fixé un calendrier pour cette manifestation pacifique dont l’objectif porte très peu sur la question référendaire.

Eviter le chaos

Ce sont dans les mêmes conditions tristes sur la question que le régime précédent a vécu ses derniers jours. Le Malien voudrait que le régime actuel sorte de son silence pour se prononcer sur la question référendaire en vue de faire taire toutes les hostilités politiques, probables causes du désordre dans un  pays largement affaibli par d’autres problèmes.

Il convient plus précisément d’interpeller le président à faire une déclaration publique sur la question. Sans quoi, le risque d’un chaos n’est pas écarté.

Djibi Samaké

Commentaires via Facebook :

6 COMMENTAIRES

  1. GMT vaut mieux que ces “democrates”. Au moins durant tout son reigne, l’autorité de l’Etat existait. GMT allait combattre la rebellion, malheureusement il ne pouvait pas faire face à deux fronts: les combattants du multipartisme au centre et la rébellion au Nord. Mais malgré l’instauration du multipartisme integral dans le pays, de 1991 a nos jours, des cadres compétents sous GMT continuent à servir le Mali. Pour dire que la démocratie peut s’apprendre même par ceux qui sont traités comme dictateurs, inversement aussi, un démocrate peut aussi être dictateur. Meme ceux qui pillent les resources du pays sont aussi des dictateurs. Un Ministre de la Republique qui pour avoir de l’argent procede a la sur facturation est un voleur. Ces Ministres de la Republique sous IBK courent des jours paisibles au lieu de se trouver entre les Quatre murs. Qu’elle honte pour notre pays ! Une mauvaise lecture de la democratie m’amene a dire que la democratie est le vecteur de la delinquence financiere , dans lequel systeme de gouvernance tout est permis . Pour preuve meme les criminels aux mains teachees de sang de nos soldats sont accueillis a Koulouba comme des Presidents .

  2. Le regime IBK au jour d’aujourd’hui est plus faible que celui d’ATT en 2012. Le General ATT a ete victime de ses collaborateurs qui disaient qu’au Mali il peut tout faire. Ainsi d’une seule mutinerie son pouvoir a chute devant un groupe d’officiers subalternes et de Sous officers . Tout pres de nous, au Burkina Faso, Blaise COMPAORE qui comptait sur la France, ignorant le peuple burkinabé a été chassé du pouvoir par une insurrection populaire. La Fance a été mis devant le fait accompli, le President français FRANCOIS Hollande était obligé de l’extirper et l’amener en Côte d’Ivoire. Ce dernier scénario est entrain de guetter IBK. La France n’a pas d’ami , mais des intérêts . Surtout que lui a des comptes à régler avec la France dans l’affaire de Tomy Michel. Cette affaire est loin de connaître sa fin. Chaque fois que la France officielle veut quelque chose au Mali, elle fait chanter IBK qui est obligé de céder en pensant atténuée l’affaire Tomy Michel, il se trompe . En Afrique les exemples ne manquent pas: Bokassa et autres.

  3. Ces quatre Ministres sont partis en tourisme à Segou. Si le référendum s’était tenu le 09 Juillet 2017 comme prévu , allaient ils entreprendre une tournée d’explication ? Mieux que tout ca , la revision de la constitution qui n’a d’autre but que de L’ adapter la fameuse nouvelle constitution a l’accord pour la paix. Alors que cet accord n’a jamais ete explique au peuple. C’est ce qu’on appelle mettre la charrue avant les boeufs. Au lieu de parader dans les villes et villes du sud, pourquoi ne vont ils pas au Nord avec leurs partenaires de la CMA, ? afin que les armes se taisent . Chaque il y a des morts. Pourquoi Quatre Ministres dans la seule ville de Segou ? A ce rythme quand est ce que les membres du Gouvernement finiront de faire le tour du Mali ? Ils oublient qu’IBK a moins d’un an de la fin de son mandat .

  4. COMPARAISON N’EST PAS RAISON. Celles ou Ceux qui sont en face d’IBK font partie des milliardaires du 26 mars 1991 et beaucoup de mes Camarades de 1979 – 1980 et 1981 de la grande grève sous la dictature de Moussa TRAORÉ; en même temps richissimes fonctionnaires de la CMDT de ce même régime. Les vrais révolutionnaires ne sont pas parmi vous, s’il vous plait. Alors, cessez de faire peur au régime. Si nous avons voté pour IBK, c’est par ce qu’il sait prendre sa responsabilité devant les défis cruciaux du moment et qu’il est sincère : aucun cm de la terre malienne, ni magouille avec des hommes d’affaires véreux: je lui ai jamais rencontrer pour lui faire plaisir, ni pour avoir de la place; j’ai honte de tels comportements et ne dis que la vérité, rien que la vérité. S’il cesse de prendre sa responsabilité, je cesserai de le croire, car l’unique façon d’aimer son prochain, c’est de partager ses valeurs et non lui courtiser……………. MERCI

  5. Le chaos est inéluctable parce que IBK n’a pas le choix pour gagner en 2018, il tentera le tout pour le tout pour qu’advienne cette révision constitutionnelle en écartant certains du jeu politique et en se donnant les possibilités de tripatouiller seul avec ses acolytes ce projet actuel, pour se donner les moyens de rendre le mandat présidentiel illimité et de faire hisser son fils.
    Il n’y a pas de miracle dans cette vie ici bas, nous avions préférés la facilité à la gestion rationnelle d’une situation désastreuse à la fin du départ de Moussa TRAORE en mars 1991, une fois tombé nous avions reconduit le même système de Moussa, mais cette fois-ci en exponentiel et en mettant en place un système plus abâtardi, un avatar de la période Moussa. Aucun combat n’a été mené contre le système Moussa TRAORE, aucun système de veille n’a été mis en place pour arrêter la décadence du pays en punissant ceux qui l’ont foutu dans la merde. C’est dans cette impunité qu’est née la démocratie malienne, comment voulez-vous que cette démocratie soit bonne? Elle est née dans l’impunité, l’injustice, le vol, la tricherie, le népotisme, les actes de destruction du pays. Aujourd’hui ce nouveau système s’est gangréné et arrive à son terme et personne, personne et personne ne pourra arrêter le carnage, c’est le pouvoir lui-même qui précipitera les évènements. Déjà avec ce projet de révision constitutionnelle, il ne faut plus espérer sur un Mali uni, car IBK a déjà crée deux types de maliens, les maliens d’origines et les maliens non d’origines, ceux qui sont nées de père malien et de mère étrangère et vice versa. Je ne pouvais pas m’imaginer qu’il existent des maliens qui pouvaient penser comme ça en 2017. Nous sommes dans l’œil du cyclone et je ne sais pas comment nous nous en sortirons sans casse.

  6. C’est vrai que le risque d’un chaos n’est pas écarté. Les autorités le savent très bien.

Comments are closed.